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Martyrologe des Coptes ajoûte, qu'il laissa son bâton à faint Viades. Macaire, apparemment l'Egyptien qui avoit été fon difciple, ANTOINE. Après avoir ainsi parlé, il les embrassa; & s'étant couché, il demeura quelque tems en cet état avec un visage gai,comme s'il eût vû les ainis le venir voir, & mourut ainsi le 17. Janvier de l'an 356. étant âgé de cent cinq ans.

l'hist. Eccl

112,

Il paroît par cette distribution que saint Antoine fit de ses habits à ceux qui lui étoient les plus chers; qu'il avoit reçu deux manteaux de saint Athanale, l'un dont il avoit enveloppéle corps de S. Paul Ermite lorsque quinze ans auparavant ou environ, il lui avoit donné la sepulture; & l'autre depuis ce tems, qui étoit tout usé, & fur lequel il se couchoit; mais celui dont il se servoit ordinairement étoit une peau de brebis, qu'il mettoit pardessus sa tunique que l'on nommoit ordi- De Tillem. nairement Cilice;& qui étoit faite de poil de chevre. Il avoit Mem: pour deux de ces manteaux de peaux de brebis, qu'on appelloit mellotes; puisqu'il en donna un à faint Athanafe, & l'autre à Tom.7.pag S. Serapion; l'on prétend aussi qu'il avoit un capuce fait comme un cafque. On a donné plusieurs significations au mot d'E pendytes dont il est parlé dans la vie de ce Saint: Lavit Epen dytem fuum. Les uns ont prétendu que cela devoit s'entendre d'un habillement qu'on mettoit pardessus les autres. Il y en a qui veulent que ce soit un scapulaire, d'autres un camail, d'autres un manteau, d'autres enfin une espece de surplis, ou d'aumuce. M. d'Andilli a neanmoins donné le nom de robe à ce mot d'Ependytes dans la vie de saint Antoine. M. l'Abbé Fleuri. Fleuri dit: que lorsqu'il alla à Alexandrie dans le dessein d'y hift. Eccl. fouffrir le martyre, bien loin de se cacher comme les autres fai- 676. foient, il se mit en un lieu élevé, ayant exprès lavé son habit Bolland. de dessus qui étoit blanc, afin qu'il parût davantage. Mais Bol-S landus prétend que dans la vie de ce S. Ependytes est pris pour melottes & ces melottes n'étant autre chose que des manteaux faits de peaux de brebis; c'étoient des manteaux faits de peaux de brebis blanches avec le poil, dont se servoit S. Antoi ne. Quant à ceux que Athanase lui avoit donnés, ils devoient être bien plus longs, puisque l'un avoit fervi à enfevelir le corps de S. Paul Ermite, & que l'autre servoit de lit à saint Antoine.

Il est resté quelques ouvrages de ce Saint qui furent traduits en grec, & du grecen latin. Entre ces ouvrages, il y a quelques lettres dont on n'avoit connoissance que de sept

Tom. 2. pag

pag

VIE DI S. avant qu'Abraham Echellenfis en eût publié vingt, qu'il a ANTOINE. traduites de l'arabe en latin, & qui furent imprimées à Paris en 1641. Il y a autfi une regle sous le nom de saint Antoine adressée aux Moines de Nacalon qui la lui avoient demandée. Mais quoique M. de Tillemont dise qu'elle a sans doute été suivie par les Moines d'Orient qui prennent encore aujourd'hui le titre de Moines de faint Antoine, comme font ceux du mont Liban; il est neanmoins certain que les Maronites qui demeurent au mont Liban ne suivent point cette regle, non plus que quelques Armeniens,les Jacobites, les Coptes & les Abyssins, quoiqu'ils se qualifient tous Moines de l'Ordre de S. Antoine, ils ne gardent même aucune regle particuliere, n'ayant que quelques observances tirées des Afcetiques de S.

Basile qui sont communes pour les Monasteres de chaque secte. Bulteau. L'on ne parloit point encore d'Ordre de S. Antoine au combist Monast mencement du septiéme siecle. Ce Saint ni ses disciples n'apage 849. voient pas formé d'Ordre particulier. Ils étoient censés ce

d'Orient.

de la foi.

qu'on appelloit en general l'Ordre Monastique; mais dans la suite des tems la regle de saint Bafile s'étant fort étendue. parmi les Grecs, & ceux qui en faisoient profession s'étant alors diftingués des autres Religieux, en se qualifiant Moines de l'Ordre de faint Basile; plusieurs autres Solitaires de diverses Nations, qui avoient toûjours conservé beaucoup de veneration pour saint Antoine qu'ils reconnoissoient pour leur pere & leur patriarche, se diftinguerent aussi, en prenant la qualité de Moines de l'Ordre de S. Antoine; quoique leurs observances eussent pour fondement les Ascetiques de S. Bafile qu'ils avoient reçues aussi-bien que les Grecs. C'est pourquoi

M. l'Abbé Renaudot, si celebre parmi les scavans, pour la Perpetuité grande connoissance qu'il a de l'Histoire & des Langues Tom.5 Ch. Orientales, principalement pour ce qui regarde la Religion 6. p. 297. des Orientaux, fait observer : qu'on ne doit point mettre de

distinction entre les Religieux de saint Antoine, & de faint Basile, ou de quelques autres Ordres; puisque tous pratiquent la même Regle, & qu'ils ont les mêmes abstinences & les mêmes exercices spirituels: que les Regles de saint Bafile, comprises dans ses Afcetiques, ayant été reçûes par tous les Religieux d'Orient, il y a en cela une entiere conformité entre les Grecs, les Armeniens, les Egyptiens, les Ethiopiens, & toutes les Nations; sans que la difference des sectes

ait

T.1. P. 81.

Ancienne Religicuse d'Orient.

3.

P. Cifart

ait introduit aucune diversité. Mais comme parmi les Reli- VIE DE gieux de ces differentes sectes, il y en a quelques-uns qui se STE SYNdisent de l'Ordre de saint Antoine, & d'autres de l'Ordre de CLATIQUE. saint Basile; nous parlerons de chacune de ces sectes separé

ment.

Voyez pour la vie de saint Antoine: Sancti Athanafii opera Edit. Benedict. Tom. 2. Rosveid. Vit. PP. Bolland. Act. Ss. 17. Janv. Fleuri. Hift. Eccl. Tom. 3. Bulteau. Hift. Monaftique d'Orient pag. 44. Bivar. de Vet. Monach. Tom. I. De Tillem. Memoires pour l'Hift. Eccles. Tom.

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Vie de fainte Syncletique fondatrice des premiers Monafteres de Filles; Où il est parlé des habillemens des anciennes Religieuses d'Orient, tant Cœnobites qu' Anachoretes.

A

Pre's avoir parlé de saint Antoine, qui eft reconnu pour pere des Religieux Cœnobites, il est juste de parler de sainte Syncletique, qui a été aussi la mere des premieres Religieuses qui ont vêcu en communauté. Car quoique les histoires Ecclesiastiques, principalement les Menologes des Grecs, fassent mention de quelques saintes Vierges qui ont vécuen communauté, dès le commencement du second siècle ; ces fortes de communautés n'étoient pas des Monasteres parfaits, comme ceux de saint Antoine, & celui de sainte Syncletique; ainsi nous reconnoissons cette Sainte pour la Mere des Religieuses Cœnobites, comme saint Antoine pour le Pere des Religieux Gœnobites.

La pieté qui fleurissoit dans la ville d'Alexandrie, y fit venir les parens de cette Sainte qui étoient originaires de Macedoine, où ils tenoient un rang considerable ; & y ayant trouvé encore plus que ce que la renommée leur en avoit publié, ils s'y habituerent entierement; de forte qu'elle fut élevée dans cette capitale de l'Egypte avec tout le soin qu'on pouvoit attendre de parens aussi pieux, qui vivoient dans la crainte & l'amour de Dieu. La noblesse de sa race, la beauté de son corps, les belles qualités de son esprit, & les richesses de ses parens la firent rechercher par les meilleurs partis de la ville;

Tome I.

L

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