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ciales sous les ordres du General de toute la congregation. Ibid.chap. Le P. Thomaffin prétend que c'est à l'inexecution des Loix 33. n. 13.

& des Canons, que l'on doit attribuer le relâchement qui est arrivé parmi les Grecs & les autres Moines d'Orient; en effet Balsamon patriarche d'Antioche qui vivoir au douziéme fiecle, s'en plaignoit de son tems, en disant que la vie commune n'étoit plus observée parmi les religieux Grecsd'Orient, quoi- In Synod. qu'elle fût en vigueur parmi les Latins. Mais je croi qu'on peut Carthag. aussi l'attribuer à l'inobservance de ces saintes pratiques, de tenir des assemblées generales, aussi bien qu'au schisme & aux herefies que la plupart de ces religieux ont embraffées.

C. 47.

C. 20.

Il est certain que, selon le même Balsamon, il y a eu des Ge- In Nomoneraux parmi eux; car il dit que selon les canons, un seul reli- can. Tituls. gieux ne peut pas posseder deux abbaïes; mais qu'il faut excepter de certe Regle les Generaux d'Ordres, parce que les Monasteres qui relevent d'eux, ne font qu'un seulcorps, &com-, me un seul Monastere.

2. part. 3.

n. I.

L'origine de ces Generaux vient apparemment des privile- Thomast. ges que les Patriarches ont donnés aux Monasteres situés dans Difci 1. de les évêchés de leurs Patriarchats en arborant la croix Patriar l'egt. Tom. chale à la fondation des Monasteres qui vouloient bien se fou-1. 1. 6. 37. mettre immediatement au Patriarche; ce qui exemtoit ces Monasteres de la Jurisdiction de l'évêque diocesain.Le Superieur dechaque Monaftere s'appelloit Archimandrite ou Hegumene, & tous obeissoient à un Superieur General qu'on appelloit Exarque. L'on voit dans le Pontifical de l'Eglise Grecque une Formule del'institution des Exarques & des Hegumenes. Le patriarche leur impose les mains, & leur donne un man-pag. 570. dement, ou lettres testimoniales, qui contiennent l'obligation de leurs charges. Par celle de l'Exarque, il paroît entr'autres chofes qu'on lui confie le soin des Monafteres Patriarchaux: qu'il en doit faire la visite:qu'il doit humilier les Superieurs qui commandent aux inferieurs avec trop d'arrogance, & qui les traitent avec trop de mepris: qu'il doit impofer penitence & Châtier les religieux qui s'éloignent de leur devoir, & de l'obeissance qu'ils doivent à leurs Superieurs : qu'il doit avertir les mêmes superieurs de faire recherche des apoftats, & les Tamener au Monaftere:que lorsqu'un fuperieur de Monastere Patriarchal fera decedé, il doit envoyer au patriarche, pour recevoir l'imposition des mains, celui quiaura été elu par les

religieux:qu'il doit faire un état de tous les Monasteres qui re levent du patriarche, de leurs revenus, des vases sacrés, des ornements:& enfin qu'il doit faire lire dans chaque Monaftere ses lettres teftimoniales; afin qu'aucun des religieux ne puifse douter de fon pouvoir ; & qu'ils le reçoivent tous comme leur pere, & non pas comme un ufurpateur qui viole le droit des gens.

Habert. Il paroît donc par ce mandement, ou lettres testimoniales, optifra que ces fortes d'Exarques sont comme des generaux pour les Edict. pro Monafteres qui relevent du patriarche. En effet M. Habert Archimand dit qu'ils le fonteffectivement, que les Archimandrites & les

pag. 587.

Thomann. Hegumenes ne font que leurs inferieurs.

3.1. 1. c.

comme ci- Le P. Thomassin accorde bien quelque superiorité generale deffus part à ces Exarques; mais il ne donne que le nom de commiffion à 37. n. 11. ce mandement ou lettres testimoniales. Le P. Morin dit que Morin. de ces Exarques sont seulement des visiteurs députés des patriarardin Pagches, pour faire la visite des Monafteres, & il appelle ces let

204.

Hab ut tres testimoniales, des lettres de delégation : mais M. Habert fupra pas prétend au contraire qu'ils sont superieurs ordinaires, & non

387.

part. 3.1. 1.

pas simples visiteurs : Quos licet legatorum nomine reddiderit juris orientalis Interpres; ii tamen mihi videntur non tantum ex delegatione feu commissione patriarchæ inftar Periodeutarum, feu Visitatorum ad tempus,fedut Ordinarii inftituti. Je croi que c'est le sentiment que l'on doit suivre; & comme leP.Thomassin& le P. Morin ont renvoyé à la lecture de ces lettres testimoniales, pour êtreinformé du pouvoir de ces Exarques; j'y renvoye aussi le lecteur, qui connoîtra qu'il n'y est uniquemeut parlé que de ce qui concerne les Monasteres; & qu'elles ne donnent pas pouvoir à ces Exarques de presider aux contrats de mariage, de nommer les superieurs des Eglises exemptes, de faire rendre compte des droits du patriarche, & de se faire payer des exactions canoniques qui lui sont dues, comme dit encore le P. Thomassin.

Quant aux Archimandrites & Hegumenes, c'étoit autre. 6. 37. 9. fois la même chose; ces noms étoient donnés indifferemment aux superieurs de chaque Monastere, comme il paroît par la souscription du concile de Constantinople tenu l'an 186 fous le patriarche Mennas, auquel Hisique, superieur du Monastere de faint Theodore, assista, puisqu'il se qualifie dans une de ses signatures d'Hegumene, & dans l'autre d'Archimandrite. Mais Mais presentement les Archimandrites font chefs de płu. sieurs Monafteres : & ceux qui font chefs des Monafteres patriarchaux font appellés grands Archimandrites, & non plus Exarques. Ainsi le P. Morin en ce cas a eu raison de mettre les Archimandrites au dessus des Superieurs des Monasteres, & même des Protosynceles. Il est vrai, dit-il, qu'autrefois " Morin. de il n'y avoit point de difference entr'eux & les Superieurs des "facr ordi Monafteres, mais le nombre des Monafteres s'étant multi-m. p. 20 plié dans la fuire en Orient & en Occident, on appella Ar- " chimandrite celui qui présidoità plusieurs Monasteres,com-" me sont ceux du Mont-Athos.

Il n'en est pas de même en Italie, où il y a des Monasteres Archimandritaux, tel que le celebre Monastere de saint Sauveur de Messine, qui étant tombé en commende, releve, pour le gouvernement des Moines, de l'abbé general de l'Ordre de faint Bafile, qui forme une parfaite congregation en Occident, divisée en plusieurs Provinces, & l'Archimandrite de ce monaftere qui est chef de plus de trente autres, n'a pas plus de pouvoir & d'autorité sur les religieux, que les abbés commendataires des autres Monasteres.

deffus part.

Mais quoique les Archimandrites foient comme les Generaux des Moines d'Orient, on peut dire neanmoins que ces Moines dépendent bien plus des patriarches & des évêques, que de leurs abbés, ces prélats étant toujours tirés du cloître pour monter à ces dignités, & demeurant presque toujours Thoma dans les Monasteres. Le P. Thomassin en demeure d'accord, comme cilorsqu'après avoir parlé de l'élection du patriarche de Conf-4.1.1.ch. tantinople Niphon, dont la femme entra aussi-tôt dans un 50. n. 9. Monaftere, & qui n'osant pas monter sur le trône patriarchal fans avoir pris l'habit de Moine, en fut empêché par P'empereur, parce que les medecins avoient jugé que la delicateffe de sa complexion demandoit absolument qu'il mangeât de la viande; il dir que les autres évêques Grecs étoient auffi & font encore presentement tirés des cloîtres. Comme " les prêtres & les diacres (continue cet auteur) se sont en quelque façon donné l'exclusion de l'épiscopat par leur in- " continence; ils se font jettés eux-mêmes dans la necessité de " n'avoir pour évêques que des moines. Mais ce n'est pas la continence seule, c'est toute la suite des austerités clauftra. " les, que les évêques Grecs font monter avec eux sur le siege "

Tome I.

I

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épiscopal, comme il paroît ici de l'abstinence de la viande Il renvoie aussi le lecteur à l'Andronic de Pachymere, pour voir le chagrin des clercs, qui ne pouvoient au plus monter qu'à la pretrise, tous les évêchés étant restés aux Moi

nes.

Il y auroit encore bien d'autres choses à examiner, qui regardent en general l'état Monastique; mais ce que nous avons dit suffira, puisque notre dessein est de nous étendre davantage sur l'origine & le progrès de chaque Ordre en particu lier, & fur les vies des Fondateurs...

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