MELITES. de sorte qu'il demeura avec ceux de la suite hors du couvent, RELIGIENce qui l'obligea de les excommunier & de mettre le couvent ses CARen interdit , & il ne leva ses censures, qu'à condition qu'ils souffriroient la visite qu'il fitavec beaucoup de douceur. Mais Dieu prit vengeance de cet excès, une maladie contagieuse emporta en peu de tems la plus grande partie des rebelles & retint les autres dans la soumission, ce qui arriva l'an 1461. S'il étoit si severe à punir les rautes de ses Religieux, il pardonnoit aisément les injures qui regardoient sa propre personne , & par ce mélange de douceur & de severité, il reforma un grand nombre de couvents ausquels il prescrivit de saintes loix qui furent observées avec beaucoup d'exactitude. Ce ne fut pas seulement en cette maniere qu'il procura le bien de son Ordre. Il institua,comme nous avons dit, les Re. ligieuses du même Ordre, & obtint pour elles du elles du pape Nicolas V. les mêmes privileges que les Ordres de faint Dominique & de saint Augustin avoient pour la reception de pareilles Religieuses. Il fonda cinq couvents de ces saintes Fil. les. Il eut toûjours grand soin d'elles ; & nonobstant qu'il commît quelquefois à d'autres la visite de quelques couvents d'hommes, il visitoit toûjours lui-même les couvents de Religieuses , specialement celles de Liege , dont le couvent fut brûlé l'an 1468. & transferé à Hui, & celles de Bretagne,que Françoise d'Amboise, femme de Pierre II, duc de Bretagne avoit fondées. Cette princesse, après la mort de son mari, fit venir à Vennes des Religieuses de Liege, en ayant obtenu la permission du Pape. Elle leur fit bâtir un Monastere où elle se retira & y prit l'habiten 1497. Comme ce Monastere étoit proche celui des Carmes, & que leur Eglise fervoit aussi aux Religieu. ses, la princesse trouva que c'étoit une grande incommodité de n'avoir point d’Eglise particuliere. Elle obtint permission du Pape de faire sortir les Religieuses Benedictines de la Congregation de faint Sulpice, du Monastere des Coëts près de Nantes, où elles n'étoient que lept , & ne vivoient pas dans une grande regularité; & avec ses Religieuses , elle prit leur place l'an 1478. après que le Pape eur ulé de censures envers les Benedictines, pour les faire sortir,& qu'elles eurent resisté pendant quatre ans. Elle repara la maison, fir de nouveaux bâtimens, & y mourut en odeur de sainteré l'an 1485. RELIGIEU- Ce fut en 1462. que ce general tenant son chapitre à Bruses Car- xelles, on examina & approuva les constitutions qu'il avoit MELITES, faites pour la reforme , & animé toûjours du zele de cette . & reforme , il alla trouver le pape Paul II. duquel il obtint une bulle en 1466. qui confirmoit ce qui avoit été ordonné dans des chapitres generaux touchant l’élection des prieurs des couvents reformés. Enfin étant venu en France pour achever la reforme de tous les couvents qui y étoienc établis , étant à Nantes avec le provincial de Touraine & un autre Pere qu'il avoit dessein d'y laisser pour prieur, afin de maintenir la reforme qu'il y vouloit introduire; on leur donna à manger des mures empoisonnées. Sitôt qu'ils en eurent mangé, il y en eut un qui tomba mort subitement, les deux autres, quoique malades à l'extrémité, sortirent de ce couvent & vinrent avec beaucoup de peine à celui d'Angers, où par la force des remedes, il y en eut un qui échapa, l'autre qui fut le B. Soreth en mourut : il fit une confession generale de toute sa vie , reçut le saint Viatique & l'Extrême-Onction, avec une pièté exeniplaire, & pardonna à ceux qui avoient été cause de sa mort, qui arriva l'an 1471. Il s'est fait plusieurs miracles à son tombeau, & les Carmes lui donnent le titre de Bienheureux. Dans le chapitre tenu à Ast en Piémont en 1472. on confirma les constitutions qu'il avoit faites, & il fut ordonné que toutes les provinces en auroient un exemplaire. Les Religieuses sont habillées comme les Religieux, elles ont une robe & un scapulaire de drap couleur de minime ou tannée, & auchæur elles mettent un manteau blanc, avec un voile noir. Il y a plusieurs Saintes de cet Ordre parmi lesquelles se trouve sainte Marie-Magdelaine de Pazzi , qui fut canonisée Clement IX. l'an 1669. par le pape |