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Chanoine Regulier et Hospitalier,

67. de Saint Jean Baptiste de Conventry, en Angleterre :

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CHANOTNES Hor

D'ANGLI
TERRE

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l'Archevêque de Tours, y rendit raison de la Foi, soit

pour confirmer la profession qu'il avoit faite à Rome, soit pour PITALIERS retracter fon dernier écrit , & depuis ce Concile il n'est plus parlé de lui jusqu'à la mort qui arriva le s. Janvier 1088. Il mourut dans la Communion de l'Eglise, & l'on croit qu'il fut enterré dans l’Eglise de saint Cosme lez Tours où il s'estoit retiré, & y avoit mené une vie penitente. Ce Prieuré appartenoit pour lors aux Moines de Marmoutiers, selon le temoignage du sçavant Pere Mabillon ; & ainsi il n'y a pas d'apparence que la Retraite de Berenger dans ce Prieuré ait donné lieu à quelques Chanoines de saint Martin de suivre son exemple, & qu'ils aïent par ce moyen formé la Communauté des Chanoines Reguliers de saint Cosme l'an 1095. comme a avancé le Pere Dom Etienne Badier, dans 1 Histoire de l’Abbaye de Marmoutiers, & de l'Eglise de saint Martin de Tours qu'il donna en 1700. Ronsard le Prince des Poëtes du seiziéme siécle, qui avoit esté Prieur Commendataire de saint Cosme, y est aussi enterré dans un magnifique Tombeau. Il mourut le 27. Decembre 1585. Ces Chanoines sont habillés comme les Ecclesiastiques, & mettent seulement sur leurs manches une bande de toile de la largeur de quatre doigts, qu'ils tâchent de cacher le plus qu'ils peuvent en retrouflant leurs manches. Au Chæur ils portent un Surplis avec une Aumuce sur le bras , & un bonnet quarré.

Joan. Mabill. Annal. Bened. Tom. 4. pag. 155. & fequent. Fleury. Histoire Ecclef. Tom. douze & treize.

CHAPITRE XXXVIII.
Des Chanoines Hospitaliers de faint Jean Baptiste de Coven-
try en Angleterre, il est aussi parlé de quelques autres

Hospitaliers dans ce Rożaume.
Ous avons dit dans leChapitre xxxIII.que les Religieux
NI

Porte-Croix des Païs-Bas & de France, ne reconnoisfent point ceux d'Irlande , pour avoir esté de leur Ordre ; ce qui a fait que M. Alleman les a attribués à ceux d'Italie ;

" mais comme la plûpart des maisons que les Religieux PorteCroix d'Irlande avoient , estoient aufli des Hôpitaux dediés

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PITALIERS
D'ANGLE-
TERRE.

.

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CHANOI. à saint Jean Baptiste , je croi qu'ils pourroient avoir esté sem

blables aux Chanoines Hospitaliers de saint Jean Baptiste de PIANELE- Coventry en Angleterre, dont Dodsworth & Dugdale ont

fait mention dans leur Histoire Monastique d'Angleterre ; & que la croix noire qu'ils portent sur leurs robes & leurs manteaux, leur a fait peut-estre donner le nom de Porte-Croix,

Quoi qu'il en soit, Dodsworth & Dugdale, nous ont donné l'habillement d'un de ces Chanoines Hospitaliers de saint Jean Baptiste de Coventry , tel que nous le donnons aussi. Ils. n'ont point marqué le tems de leur établissement; mais cet Hôpital estoit desservi par des Religieux & des Religieuses, & avoit esté fondé par le Prieur & les Moines de la Cathedrale de Coventry de l'Ordre de saint Benoist, qui y tenoient lieu de Chanoines comme dans plusieurs autres Cathedrales des Roïaumes d'Angleterre, d’Éscosse & d'Irlande.

Il y a une Bulle d'Honorius III. de l'an 1221. adressée au Recteur & aux Freres de cet Hôpital, par laquelle ce Pape les reçoit fous sa protection, leur accorde des Privileges , & confirme toutes les donations qui leur avoient esté faites. Une semblable protection leur fut aussi accordée par le Roi Henri. III. mais il y a bien de l'apparence que cette Bulle causa un procés entre les Moines de Coventry & les Hospitaliers, qui dura près de deux cens ans ; puisque ce ne fut que le 29.

. Mars de l'an 1425. qu'il fut terminé par des Arbitres qu'ils avoient choisis, & qui ordonnerent que cette Bulle d'Honorius III. n'auroit aucun effet, & seroit de nulle valeur, à cause des divisions qu'elle avoit causées : que le Prieur & le Chapitre de Coventry estoient les veritables fondateurs de cet Hôpital, & feroient reconnus à l'avenir pour tels : que pour ce sujet le Maistre ou Recteur, sitost qu'il seroit élu.& inlralé, leur preferoit obéissance & fidelité, & leur païeroitles dixmes des champs seulement , & non de leurs jardins & des animaux dont ils estoient exemts comme Religieux :. que le Prieur accompagné de huit personnes visiteroit tous les ans , s'il le trouvoit à propos , le Recteur, les Freres & les. Seurs de l'Hôpital, qui seroient tenus de faire profession: entre ses mains , selon la formule énoncée par cet acte qui contient plusieurs Reglemens & Statuts pour ces Hospitaliers, comme aussi la maniere dont ils doivent estre habillés ; sçavoir , tant les Freres que les. Sąurs d'une Robe, d'un

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Hos.

D'ANGLE

CHANOI Scapulaire par dessous la Robe , & d'un Manteau de couleur brune , sur lesquels devoit estre attachée une Croix noire. PITALIERS Les Religieuses avoient un Voile blanc ; apparemment qu'el- TERRE. les assistoient au Chapitre avec les Freres ; puisqu'il y est aussi marqué que le Maistre ou Recteur tiendroit tous les Vendredis le Chapitre, pour punir les fautes des Freres & des Sæurs, qui se devoient aufli trouver aux Processions genetales & aux enterremens des Prieurs & des Moines de la Cathedrale.

Il y avoit grand nombre de ces fortes d’Hospitaliers en Angleterre; & quoique Dodsworth & Dugdal les aïent mis au nombre de ceux qui suivoient la Regle de saint Augustin, il paroist neanmoins qu'ils avoient des Regles particulieres, & qu'ils dépendoient des Evesques des lieux où leurs Hôpitaux estoient situés, comme on peut voir dans les Reglemens de quelques uns de ces Hôpitaux qui sont raportés par ces Auteurs, & qui font assez connoistre que ces Hospitaliers estoient veritablement Religieux; car les Freres & les Sæurs de l'Hôpital de faint Leonard d’York , aïant commis quelque peché contre la chasteté & la pauvreté, ne pouvoient estre absous que par le Maistre de l'Hôpital, si ce n'estoit à l'article de la mort; auquel cas ils pouvoient recevoir l'absolution de quelque Prêtre que ce fust; mais s'ils retournoient en santé, ils devoient se presenter au Maistre pour la recevoir, & fi quelqu'un d'eux mouroit proprietaire il estoit. privé de Sepulture.

Vautier de Grey Archevêque d’York , dressa aussi une Regle l'an 1241. pour les Freres & les Seurs de l'Hôpital.de

& faint Jean Baptiste de Dotingham, adressée à Alwin, qui en estoit Maistre ou Recteur. Il ordonna entr'autres choses, que la proprieté feroit bannie entr'eux ; & que si sept jours. après la publication de son ordonnance, il se trouvoit quelqu'un qui fust proprietaire, il seroit excommunié; & mourant, en cet état, qu'on ne lui donneroit pas la fepulture en terre.

Lai nte.

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Les Freres & les Sæurs de cet Hôpital avoient des Tuni-ques grises tirant sur le roux, avec des Manteaux noirs): ne mangeoient de la viande

que

trois-fois la semaine, gardoient un étroit silence au Refectoire, s'affembloient toutes les semaines au Chapitre, pour s'accuser de leurs fautes &

NES

CHANOI- en receyoir la correction ; ils y devoient lire une-fois le mois

H05PITALIERS

le Reglement de cet Archevêque, en langue Angloise ou D'ANGLE• Françoise, & les Freres Laics & les Sæurs recitoient cer

tain nombre de Pater, pour chaque heure de leur Office.

Il y avoit en Angleterre plusieurs Hôpitaux destinés pour les Lepreux, & qui s'engageoient par vau à la pauvreté, à l'obéissance & à la chasteté. L'on trouve à la fin des auvres de Matthieu Paris, les Statuts de l'Hôpital de saint Julien , où il est dit que les Freres qu’on recevra dans cet Hôpital, ne seront point mariés , & que s'il s'en presente quelqu'un qui le soit , il fera you solemnel de chasteté entre les mains de l'Archidiacre de l'Abbaïe de saint Alban, dont cet Hôpital dependoit: que si après la reception & après avoir fait ce væu il le transgresse, il sera chassé de l'Hôpital, selon l'ancienne pratique de cette maison , & renvoie à la femme fi elle est encore en vie, comme estant pour lors libres tous les deux; & que fi elle est morte, il sera puni severement.

Ils ne s'engageoient pas à une pauvreté fort exacte; car par un des articles des melmes Statuts ; il est dit, que comme ce qu'on leur donnoit dans l'Hôpital ne suffisoit pas pour leur entretien , il leur estoit permis d'avoir des effets mobiliaires qui se pouvoient acquerir honnestement, à condition que venant à mourir ou à sortir, les biens appartiendroient à l'Hôpital pour estre distribués en commun. Ils pouvoient nean. moins disposer par testament de la troisiéme partie de ces effets ; pourveu que ce fult avec la permission du Maistre ou Recteur, autrement le testament estoit nul. On éprouvoit pendant un tems celui qui devoit faire

profession , & s'il avoit fait paroistre une conduite reglée & qu'il eustesté de bon exemple, on le recevoir en Chapitre après quoi il faisoit Profession entre les mains de l'Archidiacre de saint Alban. Par cette Profession il promettoit & juroit sur les saints Evangiles d'obéïr en toutes choses , pendant tout le tems de la vie, à l'Abbé de saint Alban; pourveu qu'il ne lui commandât rien contre la loi de Dieu, de ne commettre point de vol, de ne battre point aucun Frere, de ne point violer le vocu de Chasteté, de ne point s'approprier & de ne disposer par testament que des choses dont les Freres pouvoient disposer , d'éviter toute forte d'usure, de ne procurer par aucune voie, qu'aucun autre que ce

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