TES. donner à lui avec ses enfans qui étoient encore fort jeunes.Le MOINES Saint les revêtit tous de l'habit religieux & employa leurs ri-Ace’MEchesses à l'usage de la communauce. Il bâtit une maison pour recevoir les malades & les personnes du dehors. Sa commu. nauté devint un seminaire d'excellens hommes. Ceux qui bâtissoient des Monasteres ou des églises,lui demandoient de ses disciples pour mettre dans ces lieux saints. Il étoit prêtre & abbé dès le tems du concile tenu à Constantinople l'an 448. comme il paroît par l'action quatriéme du concile general de Calcedoine, & par deux lettres de Theodorer qui releve fort sa pieté & son zele pour la foi. Il mourut vers l'an 485. après avoir été plus de soixante ans Religieux. Quelques-uns ont cru, après Nicephore , qu'il avoit été le fondateur des Acémetes ; mais il n'en a été, comme nous avons dit, que le restaurateur & le propagateur. Ce fut du tems de S. Marcel,qu'un grand seigneur nommé Studius qui avoit été consul, fonda à Constantinople un Monastere sous l'invocation de saint Jean-Baptiste, & y mit des Religieux qui furent tirés de Gomon. Ainsi les Acemetes retournerenc dans cette ville imperiale l'an 463. ce qui fit qu'on les appella aussi Studites, du nom de ce Monastere de Stúdius qui étoit à l'extrémité de Constantinople vers la porte dorée. On dit qu'il fut habité de mille Moines , & les lettres & la piecé y fleurirent beaucoup. S. Theodore, S. Nicolas , saint Platon & d'autres saints Religieux, ont été nommés Studites à cause qu'ils avoient demeuré dans ce Monastere. Cet institut fut aussi introduit dans les Monasteres de S. Die, de S. Bassien & de plusieurs autres. L'on fonda même dans la suite, un autre Monastere à Constantinople sous le titre de saint Die , & il y en eut encore un troisiéme qui étoit fort grand & fort spatieux. Ces religieux Acémetes s'opposerent avec beaucoup de generosité à Acace patriarche de Constantinople que son ambition avoit revolté contre l'Eglise, en prenant le parti de l'heresiarque Eutychés vers l'an 484. mais dans le fiecle suivant ils ne furent pas fi fideles. Ils donnerent dans les questions du tems qui agitoient alors tout l'Orient & qui avoient si fort échauffé les esprits : de sorte que sous prétexte de dé. fendre la foi Catholique, ils s'engagerent dans les sentimens de l'impie Nestorius. L'empereur Justinien zelé défenseur de Tome I, Hh TES. à MOINES deux de leurs Moines vers le pape Jean II. sçavoir Cirus & L'empereur de lon côté envoya à Rome Hypotius évêque d'Ephese, & Démétrius de Philippes, pour consulter le faint Siege sur ces questions , & pour lui exposer sa foi & celle de l'église d'Orient dont il demandoit l'approbation. La lectre de l'empereur est datée de l'an 133.& le pape , après l'avoir reçue & écouté ses ambassadeurs, approuva la confession de l'empereur contenue dans la lettre , comme aussi l'édit qu'il avoit fait touchant ce qu'on devoit croire sur ces opinions,& qu'il avoit fait publier avant le départ de ses ambassadeurs. Comme ces Moines Acémetes perliltoient toûjours dans leurs erreurs, il les excommunia ; & dans une autre lettre que le même pape écrivit l'année suivante aux senateurs Avienus, Liberius & quelques autres, où il leur expose les questions qui lui avoient été proposées par l'empereur , & qu'il approuve comme très-Catholiques; il les avertit en même teins qu'ils ne doivent pas communiqueravec ces Moines Acémetes qui étoient de sentiment contraire. Cer Ordre a été entierement aboli dans la suite. Il y avoit aussi des Religieuses du même institut,& il en restoit encore un Monastere à Constantinople lorsque les Turcs s'emparerent de cette ville. Leur habillement aussi bien que celui des Religieux, étoit d'une étoffe verte , & ils avoient sur la poitrine une double croix rouge. C'est ainsi que les a representés Schoonebeck ; & le P. Bonanni a fait graver seulement l'habillement des Religieuses ausquelles il ne donne point de croix. Je ne sçai si c'est de ces Acemetes ou Studites, qu’Abraham Bruin, Josse Ama. nus & Michel Colyn ont voulu parler lorsqu'ils ont donne, il y a près de cent quarante ans,l'habillement d'un Religieux de l'Ordre de Constantinople , semblable à celui des Religieux Acémetes que Schoonebeck a grave; car ils n'ont point dit quel étoit cet Ordre de Constantinople. Adrien Damman dans les commentaires qu'il a faits sur les figures d'Abraham Bruin , dit que ces Religieux avoient des manteaux rouges, a NES. qu'ils portoient sur ces manteaux une double croix jaune , & BARTHEque quelques-uns prétendent que cette croix étoit bleue & le LEMITES manteau vert. Ces Religieux de l'Ordre de Constantinople DE GENpourroient bien être les Religieux Hospitaliers de l'Ordre de S. Samson de Constantinople, qui furent unis aux chevaliers de l'Ordre de S. Jean de Jerusalem par le pape Clement V. l'an 1308. car la pratique des Ordres hospitaliers a toujours été de se distinguer les uns des autres par des croix differen- .' tes. Ainsi on ne peut pas assurer si cer habillement étoit veritablement celui des Acémetes, ou celui des hospitaliers de l'Ordre de S. Samson, qui avoient les uns & les autres des maisons à Constantinople. Baronius, Annal.Ecclef. Tom. 6. & 7. Natal. Alexand. hift. Ecclef. Tom. s. fæcul. 6. Fleuri, histoire Ecclef. Tom. 6. Bulreau, hist. Monaft. d'Orient. Bonanni, Catalog. Ord. Relig. part. 2. Schoonebeck, hist. des Ord. Relig. & les Figures d'A. braham Bruin, de Josse Ammanus, & de Michel Colyn. . CHAPITRE X X X: Des Moines Armeniens ou Barthelemites de Gennes , comme ausi des Religieux Armeniens appellez les Freres Unis de saint Gregoire l'illuminateur. O UOIQUE les Moines Armeniens de Gennes ou les Barthelemites, comme quelques-uns les appellent , ayent suivi la regle de saint Augustin & les Constitutions de l'Ordre de S. Dominique , aussi bien que les Freres Unis de S. Gregoire l'Illuminateur, qui étoient d'autres Armeniens qui furent convertis par le P. Dominique de Boulogne ; nous les joignons néanmoins dans cette premiere partie à ceux qui ont pris leur origine en Orient ; puisqu'en effet ils en font sortis , & qu'ils ont été long-tems de l'Ordre de saint Bafile. Nous suivons en cela le pape Urbain VIII. qui dans une Bulle de l'an 1640. qualifie les Armeniens de Gennes, de Moines Armeniens de l'Ordre de S. Basile ; & Creszenzi parlant du P. Etienne Palma , qui a été quatre fois general de cette con gregation, lui donne le titre de glorieux restaurateur de la grandeur de l'Ordre de S. Bafile. |