ORIGINE athletes, qu'à des Clercs ou des Prestres : Unde reprehendimus Presbyteros,qui per parrochias vadunt infuper tunicalibus apertis , NOINES RE-nimia brevitate notandis, do in fågaudis, etiam in habitu tali coram nobis venire non formidant , in quo habitu potius videntur arbalestrii , vel pugiles quam Clerici vel Presbyteri. Il leur permet neanmoins de porter ces fortes de foutanelles fenduës par devant, lorsqu'ils iront à cheval; mais il veut qu'ils ayent toujours leur chape fermée, & qu'elle paroise. Cette chape se portoit donc en tout tems & en tous lieux à l'Eglise, à la ville & à la campagne. Ils la portoient à l'Eglise par dessus un bonnet de peau d'agneau avec le poil. On fit def-. cendre ensuite ce bonnet sur les espaules,& enfin jusques sur les reins; mais comme la chape & cette peau qui enveloppoit en-.core tout le corps, estoient trop incommodes pendant les cha-leurs de l'esté, on quitta premierement la chape , &'on ne laissa que cette peau, à laquelle on donna le nom d'aumuce, com A me qui diroit hautement mise selon le sentiment de Severt dans Jacob Scafon Histoire des Archevesques de Lion : quelques-uns deri- vert, Chrono vent ce mot du Latin amicium ab amicire , à cause qu'elle cou-chiep. Lugeki vroit les espaules, & d'autres du vieux Allemand hooft mutsen,.p.432 qui veut dire un bonnet. Comme cette aumuce qui couvroit linet, Hao la teste & les espaules, & descendoit jusqu'aux reins, eftoit billem. des encore un habillement peu propre pour l'esté à cause de la Chan. Reg: chaleur ; il y a eu des Chanoines qui l'ont mise en travers sur les deux espaules, comme la portent en elté les Chanoines Reguliers de saint Victor , ceux de sainte Croix de Conimbre & quelques autres. Ceux de Marbac la portent aussi sur les espaules; mais elle descend.en pointe par derriere un peu plus bas ." que la ceinture , & eft attachée pardevant avec un ruban bleu. D'autres l'ont portée sur l'espaule gauche en forme d'un chaperon de Docteur, comme les Chanoines Reguliers de la Cathedrale d'Usez , & plusieurs Cathedrales ont retenu l'an-cienne coûtume de la porter far les espaules en forme de manteau', principalement les Chanoines de l'Eglise de Lyon, qui n'ont rien innové. Enfiu comme il y en a qui ont trouvé que de la porter sur les espaules, cela les incommodoit encore trop en esté ; ils l'ont fait descendre sur le bras gauche où elle est restée plus communément , quoique pour se débarasser de cet habit , estant arrivés au Chour, ils le jetrent sur leurs formes, d'où ils ne le prennent que lorsqu'il s'agit de faire quelque: ; Dumou. ز pag.der. CHA GULIERS. bft. Epifcopi ORIGINE fonction particuliere. Cet habillement n'estoit pas seulement NOINES RE- pour les Ecclesiastiques, il estoit encore commun aux Laïques pour couvrir leur teste, & l'on trouve dans un Registre que aïent ramené en France depuis quelques années, la coutume de porter ces sortes d'aumuces, la plupart portant comme des especes de perruques de peaux de moutons ou d'agneaux qu'on nomme moutonnes . Ce fut peu d'années aprés le quatriéme Concile de Latran, que quelques Chanoines quitterent la chape, & ne retinrent que l'aumuce avec l'aube qui descendoit jusqu'aux talons; & c'est ainsi que les Chanoines Reguliers de S. Pierre de Macon Jacob. Se- font representes en habit d’Eglise dans un ancien tableau convers,Chr.». servé dans le Tresor de ce Chapitre , & qui fait mention de la Dedicace de cette Eglise , qui fut faite l'an 1245. par le MArifcon. Tape Innocent IV en presence de douze Cardinaux, deux Patriarches, sept Evesques & plusieurs Abbés, du Roy saint Loüis, de la Reine Blanche la mere , & de plusieurs autres Princes & Seigneurs. Et la Couronne que ces Chanoines portoient pour lors, estoit semblable à celle que portent presentement les Religieux Minimes. Ceux qui conserverent la chape & l'aumuce ne portoient pas apparemment des aumuces de peaux, mais seulement de serge ou de drap pour une plus grande commodité pendant les chaleurs; car Eudes Evêque de Frescati Legat du même InnoAntiquités cent IV. aïant prescrit l'année suivante 1246. des Regles aux Freres &sours de l'Hôpital ou Hostel-Dieu de Beauvais , ordonna que les habits des Freres ( qui se disoient Chanoines Reguliers ) ne pouroient estre teints , excepté les chapes du Chaur & les aumuces de serge , dont les Prestres se servoient à l'Eglise. Il y avoit cependant des païs où l'on ne portoit que les aumuces en hyver, comme il est marqué par l'acte de la Lobincau, fondation du Chapitre de Lamballe faite l'an 1435. par Jean hoe om die boere Duc de Bretagne , Comte de Montfort & de Richemont, qui 2. P.104.1. veut que les Chanoines ( qu'il appelle Chapelainso) , soient & demourent au Chæur de ladite Eglise en fourpelitz, amuces en hyver, & à chapeaux de cuer au tems d'esté. L'aube qu’on portoit sur ces aumuces & pardessus la robe , a esté aussi commune aux Clercs & aux Laïques, aux hommes & Louvet, de Beak. VAIS tagne tom. ORIOTNE DES CHA & aux femmes. Les Clercs la portoient continuellement , & & en changeoient pour le service de l'Autel, ainsi que de cha- NOINES RE , subles. Cet habillement s'est maintenu pendant plusieurs fié. GULIERS. cles dans toute sa longueur. Mais dans la suite on jugea à pro- De Vert, pos pour la commodité & peut-eltre pour l'épargne , de l'ac- explications courcir hors de l'usage de l'Autel. On la reduisit d'abord à des Ceremodeux ou trois doigts du bas de la robe, ensuite à mi-jambe, glise, Tom enfin jusqu'aux genoux ; & en cet état on l'appelle rocher lorf-8. p. 263. qu'il y a des manches étroites, ou surplis,quand elle a des manches larges ou longues, ouvertes & volantes. La plûpart des Chanoines Reguliers portent ces sortes de rochets pour habit ordinaire pardessus leur soutane. Il y en a d'autres , comme ceux de Pologne, qui ont encore ofté les manches à ce ro. chet qu'ils appellent saracium ; & aïant encore accourci la chape jusqu'aux genoux, ils lui ont aussi osté les manches , & l'ont reduite en forme de mantelet , semblable à celui que portent les Prelats de Rome. Il y en a d'autres qui ont tellement accourci l'aube , ou plustost le rochet , qu'ils l'ont reduit à une petite bande de deux doigts de large qu'ils portent la plâpart, ou seulement par devant , ou aussi derriere, soit en forme d'écharpe, de bandouliere ou autrement. Comme les Chanoines Reguliers avoient aussi quitté l'usage de ces aubes, allant par la ville & hors des fonctions Ecclesiastiques, & qu'ils ne les ont reprises que dans les reformes qui ont esté faites de cet Ordre ; c'est ce qui a fait que le peuple qui n'estoit plus accoûtume apparemment à cet habillement, appella dans le commencement les Chanoines Reguliers de Latran , les Freres de la chemise , Frati della Cam . misia, à cause qu'ils portoient toûjours des Rochets sur leurs robes. L'usage des bonnets estoit introduit déja parmi le Clergé Du Moulidès le onziéme siécle. Ce n'estoit d'abord qu'un petit bonnet ci-defiwr . en forme de calotte que l'on portoit sur le capuchon de la 20. chape ou autre habillement de teste; on les fit ensuite plus larges en haut qu'en bas, la coûtume vint après de les faire encore plus amples , mais ronds & plats, presqu'en la maniere de ceux que portent aujourd'hui les Novices des Jesuites , & que sont ausli les cales que portent les Bedeaux en plusieurs endroits, & que porroient autrefois les petits Laquais. On leur donna il y a près de trois cens ans, la figure quarrée, estant Tome II. D par devant & par net, com ne CHA GULIERS. Bull. Roo ORIGINE tous tissus de laine, & aïant quatre especes de cornes qui paNOINES RE- roissoient neanmoins fort peu au dessus, & ceux qui sont de carte couverte d'estoffe & tout quarrés dont on se lert aujourd'hui, sont d'une invention assez moderne. Il est croïable que les Chanoines Reguliers ne s'en servoient pas encore en 1339. puisque le Pape Benoist XII. dans fes Consticutions pour la reforme de cet Ordre, n'en fait aucune mention , & ordonne qu'ils porteront des capuchons & des aumuces pour couvrir leurs testes. Les aumuces estoient pour la maison, & ils les devoient porterà l'Eglise, au Cloistre, au Chapitre , au Refedoire & au Dortoir , & ne point se servir de capuces ou capuchons dans ces lieux ; mais ils les pouvoient ; porter ailleurs : Infra Ecclefias, Claustrum, Capitulum , Refecman. confti. tut. Bered. turium ac Dormitorium non capuciis , sed almutiis honestis utanı XII. 9. 40. tur. Caputia vero fi ca per ipfos extra loca predicta deferri conti gerit ; fint honesta. Il n'y a pas long-tems qu'ils ont introduit parmi eux l'usage du chapeau & du manteau ; ce qui leur eltoit deffendu par les Conítitutions que le Cardinal de la Rochefoucaut dressa en 1623..pour les Chanoines Reguliers de France, qui furent imprimées à Paris la mesme année; car il leur ordonna de porter en tout tems la chape,allant par la Ville. De Veri, Nous finirons ce qui regarde l'origine des Chanoines Regudefis. liers que fait Dom de Vert sur l'abandonnement de la chape à l'égard des Clercs , & de la coule ou froc par rapport à certains Moines, & qui peut regarder les Chanoines Reguliers en particulier ; c'est que ce changement leur a entierement transformé l'exterieur aux uns & aux autres : car de-là, le rabat de toile fine & empesée , les longs cheveux frisés & poudrés, & au defaut de cheveux naturels, la perruque , la calotte de maroquin, le chapeau de castor, les manchettes, des boutons à la robe, la ceinture de foye , &c.. tous ornemens inutiles ou ajustemens superflus à ceux qui ont conserve la chape ou la coule. C'est en cet équipage qu'on voit quelques Chanoines Reguliers, & mesme quelques-uns: qui n'ont pris ce titre que depuis vingt-cinq ou trente ans , qui estoient auparavant veltus comme des Moines. A la verité quelques-uns n'ont pas encore pris le rabat empefé, mais cela viendra dans la fuite. Pour les noms cle Peres & de Freres, que se donnoient les uns aux autres les Chrestiens de la Priz. mitive Eglise, & qui temoignoient l’union & la charité qui comme ci par une redexion Tom. 2. p. 2874 |