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CHANOI

NES REGU

LIERS AS

SOGIEZ DE

L'ORDRE

DU S. EsMIT.

Theologie des Universités de Paris & de Caën ; & il prefente ces Statuts au Pape, avec ceux qu'il avoit dreffés pour les Chanoines, pour en avoir la confirmation de ce Pontife; mais nous ne fçavons pas s'il la lui donna.

Conformément à ces Conftitutions ces Chanoines, s'ils eftoient Preftres, devoient celebrer la Meffe tous les jours ; & s'ils ne l'eftoient pas, ils devoient en entendre une tous les jours, & pluftoft deux les Feftes & les Dimanches. Ils s'emploïoient à l'inftruction de la jeuneffe; c'eft pourquoi ils avoient des Colleges, & dans ceux où ils n'avoient pas beaucoup d'Ecoliers, ils pouvoient chanter tous les jours l'Office: Divin à l'Eglife, fi quelque Fondateur le demandoit, & seulement les Feftes & Dimanches dans les Colleges où ils avoient beaucoup d'occupation. Les Religieux de la Communauté & mefme les Domeftiques, devoient faire abftinence tous les Mercredis de l'année. Si l'on ne trouvoit pas de poiffon, ils devoient fe contenter de legumes. En memoire de la Paffion de Noftre Seigneur, ils jeûnoient tous les Vendredis, à moins qu'il ne fe rencontraft un jeûne d'Eglife dans la femaine, & il eftoit libre à un chacun de s'abitenir de vin le Vendredi, par mortification, & de jeûner pendant l'Avent: perfonne n'eftoit auffi obligé au jeune depuis Pâque jufqu'à la Pentecofte; & fi eftant en voïage ou pour quelqu'autre raifon, ils ne pouvoient fatisfaire au jeûne du Vendredi & à l'abftinence du Mercredi, ils devoient dire ou les fept Pfeaumes avec les Litanies, ou trois fois le Chapelet, ou donner cinq fols aux pauvres, de ce que l'on leur accordoit pour leur ufage, & dans ce nombre eftoient compris les Curés & les Vicaires qui eftoient occupés à adminiftrer les Sacremens aux Fidelles. Tous les Dimanches ils fe confeffoient à un Preftre de la Congregation, & hors le College, à un autre Preftre approus vé par l'Evefque, & au moins tous les ans ils devoient faire une Confeffion generale à leur Provincial ou à fon Vicaire. Ceux qui n'eftoient pas dans les Ordres facrés communioient feulement une fois le mois; ceux qui eftoient dans les Ordres facrés, toutes les femaines, principalement les Dimanches & les Feftes, afin de s'accouftumer à s'approcher de la fainte Table, où ils devoient, eftant Preftres, tous les jours celebrer la Meffe. Tous les Preftres, Diacres, Sous-Diacres & Beneficiers eftoient obligés de reciter ou chanter les Heures Ca

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LIERS AS-
SOCIEZ DE

DU S. Es

moniales ; & ceux qui n'avoient pas les Ordres facrés, feule- CHANOI ment l'Office du Saint-Efprit, ou de la fainte Vierge, ou les NIS REGU fept Pfeaumes de la Penitence. Il y avoit des heures destinées pour l'Oraifon mentale, & l'examen de confcience fe faifoit L'ORDRE foir & matin. Leur habillement devoit eftre honnefte, fembla- PRIT. ble à celui des Chanoines, des Docteurs, ou des Regens des Univerfitez, fans aucune fuperfluité: ils avoient toujours le bonnet quarré dans la Maifon, & ne portoient le chappeau que quand ils fortoient, & ils mettoient à leur cou une Croix d'or ou d'argent felon la qualité des perfonnes, & ils la pouvoient attacher fur leur habit exterieur, avec la figure du Saint-Efprit en forme de Colombe defcendant fur les Apoftres. Voilà tout ce que nous fçavons de ces Chanoines; nous donnons feulement encore ici la Formule de leurs Vœux.

Ego N. licet non fim dignus confpectu Dei optimi maximi, tamen infinita ejus bonitate & clementia, hodie Profesjonem facio in Ordine Spiritus Sancti, eique in eo votum facio folemne ac perpetuum obedientia & Caftitatis & Abdicationis proprietatis bonorum temporalium coram cælefti Curia,& militanti Ecclefia inter manus tuas (R. Domine) eique & tibi & toti affsociationi Spiritus Sancti, fanctè promitto & juro & voveo me perpetuò in ea victurum, ferviens Deo& Ecclefia Chriftiana & Catholica, Apoftolica & Romane, ufque ad mortem, omnia intelligendo fi demque, & pietatem & mores & ftudia mea dirigendo juxta ejus Affociationis Conftitutiones à M. Joanne Herbetio per gratiam Dei Inftitutore prafcriptas,& à fummo Pontifice probatas aut permissas: à tua ergo immenfa bonitate & clementia humiliter peto (optime & clementiffime Deus) ut qui mihi dedifti hoc fanctum defiderium, fic etiam ad id melius & falutarius, integrius, & promptius adimplendum, gratia Spiritus Sancti, uberiores mihi benigne largiaris ad majorem, fanctiorem & clariorem Dei Patris,& Filii & Spiritus Sancti gloriam & populi Chriftiani, potissimum Affociationis Spiritus Sancti, fanétam inftitutionem, incrementum ac dignitatem & meam plurimorumque falutem. Amen. On peut confulter les Conftitutions de cette Congregation qui font fous le titre de Libri tres de Legibus Collegiorum Ordinis ·Canonicorum S.Spiritus, Inftitutore Joanne Herbetio.

RELIGIEUX
PORTE-

CROIX EN
ITALIE.

CHAPITRE XXXIII.

Des Religieux Croifiers ou Porte-Croix en Italie.

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'ORDRE desReligieux Croifiers ouPorte-Croix en Italie, qui eft prefentement fupprimé,a efté different de deux autres du mefme nom, dont l'un a pris fon origine aux Païs-Bas,& l'autre dans le Roïaume de Boheme, dont nous parlerons dans' les Chapitres fuivans; mais tous les trois ont prétendu avoir faint Clet pour Patriarche & Fondateur de leur Ordre, & que faint Quiriace Evefque de Jerufalem & Martyr, dont l'Eglife folemnife la Fefte le 4. Mai, a esté le Reftaurateur de cet Ordre. Mais comme les Porte-Croix d'Italie ne font plus pour foutenir ces prétentions, c'est aux autres à les faire vafoir, ce qu'ils auront peine à prouver par de bonnes raifons; quoique, pour faire remonter leur origine jufqu'à faint Clet, c'eft-à-dire, jufqu'à l'an 78. de Jefus-Chrift, ils citent des Bulles des Papes Alexandre III. Alexandre VI. Pie V. Gregoire XV. & de quelques autres, où il eft parlé de cette pretenduë antiquité.

Quant à faint Quiriace, que quelques-uns ont voulu faire paffer pour un certain Juif nommé Judas, qu'ils difent avoir montré à fainte Helene le lieu où eftoit la Croix du Sauveur du monde, lorsque cette pieufe Imperatrice alla à Jerusalem, & qu'elle fit tirer de terre ce glorieux trophée de notre Redemption, ils ont auffi prétendu qu'aïant efté touché par les miracles qui fe firent à l'attouchement de ce facré Bois, il fe convertit, & qu'il prit au Baptême le nom de Quiriace ou Cyriaque: qu'enfuite il fut choisi par fainte Helene, pour Chef de ceux qu'elle commit à la garde d'une partie de ce precieux Trefor, qu'elle depofa entre les mains de faint Macaire Evef que de cette Ville, auquel faint Quiriace fucceda ; & que dans la fuite il reçut la Couronne du Martyre fous l'Empire de Julien l'Apoftat, lorfque ce Prince alla à Jerufalem. Mais le Bolland, Pere Papebroch, M. de Tilemont, M. Baillet & quelques autres Sçavans,traitent de fabuleux tout ce que l'on a écrit de dima pag. ce Saint. Car les Actes apocriphes fur lefquels fe font fondés 442.&feq. ceux qui l'ont cru le Succeffeur de faint Macaire, & celui qui

Tom. I.

Maii ad

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