DE S. AU bre jusqu'à Pâques, quelques-unes se contentent de jeûner REGLES DE seulement les Vendredis, depuis la Pentecôte jusqu'ala Nati- S.CESAIRE, vité de Notre-Dame; depuis ce jour-là jusqu'à la Toussaints, RELIEN, &c les Mercredis & Vendredis, & depuis la Toussaints jusqu'au Carême elles ajoûtent encorele Lundi, outre les veilles de quelques Fêtes particulieres de l'Ordre. D'autres jeûnent depuis la Pentecôte jusqu'à la Toussaints, les Mercredis & les Vendredis, & fi en ces jours-là il arrive une Fête, ou que l'Office foit de seconde Classe, elles sont dispensées du jeûne. Ce feroit une trop grande entre prise de vouloir rapporter toutes les autres Observances, chaque Monastere de Religieuses Benedictines aïant presque tous des Constitutions particulieres. Voïez pour l'origine de ces Religieuses en general, Antonio Yepés, Chronica General de la orden de S. Benit. Tom. I. Bulteau, Hift. de l'Ordre de faint Benoît, Tom. I. Joann. Mabillon, Praf. ad Acta SS. Sacul. & Annal. Bened. Tom. 1. lib. 3. Des Regles de faint Cefaire, de faint Aurelien, de faint Donat & de Saint Ferreol, & de plusieurs autres qui ont eu cours en Occident. N Ous ne repererons point ce que nous avons déja dit dans la premierePartie de cet Ouvrage, au sujet des Regles d'Orient, de cette grande union qui étoit entre les Moines des premiers siécles de l'Eglife, tant en Orient qu'en Occident, qui sembloient ne former qu'une même Congregation, par rapport aux observances & aux vestemens, quoiqu'assujettis à differentes Regles : ce qui faisoit que l'on passoit aisément d'un Monastere à un autre, non seulement de Latins aux Latins, de Grecs aux Grecs ; mais encore de Latins aux Grecs & de Grecs aux Latins. Mais comme la Regle de faint Bafile prevalut à la fin fur toutes les Regles d'Orient, la Regle de saint Benoît prevalut aussi sur toutes les Regles differentes qui étoient suivies en Occident, à l'exception de celle de saint Basile qui a toûjours été gardée dans plusieurs Monasteres, comme nous avons dit en par REGLES DE lant de cet Ordre. Il se peut faire que la Regle de saint S. CESAIRE, Benoît ait éclipsé quelques-unes des Regles d'Irlande, dont RELIEN, &c nous avons parlé dans l'Histoire des Chanoines Reguliers, DE S. AU au Chapitre XX. de la seconde Partie, quoique la plus grande partie des Monasteres de ces differens Ordres d'Irlande fussent occupés par des Chanoines Reguliers, lors de la deftruction de ces Monasteres. Il nous reste à voir les autresRegles d'Occident,qui ont été suivies dans des Monasteres, ou conjointement avec celles de saint Benoît, ou seules, & dont il ne reste plus que la memoire. La premiere qui se rencontre est celle de saint Cefaire, qui aïant passfé de l'état Monastique, dont il avoit fait profession dans l'Abbaïe da Lerins, sur le siége Epifcopal d'Arles, fonda une Communauté de Religieuses dans cette Ville, dont sainte Cesaire sa soœur fut premiere Abbesse. A peine ce Monastere, auquel on donna d'abord le nom de saint Jean, étoit-il commencé, que les François & les Bourguignons aïant assiegé Arles, après la mort d'Alaric; ce qui étoit déja' élevé des bâtimens fut presque entierement renversé. Le siége de la Ville étant fini, saint Cefaire fit achever le Monastere où il y avoit une grande Eglife, qui en contenoit trois petites, dont l'une étoit consacrée sous l'invocation de la sainte Vierge, & les autres dédiées en l'honneur de saint Jean & de saint Martin. Il fit venir enfuite sa sœur de Marseille où il l'avoit envoïée, pour s'inftruire dans un Monastere de filles, des observances Regulieres. Il lui donna le gouvernement du Monastere d'Arles, & y fit observer la Regle qu'il avoit dressée pour les filles qui y étoient enfermées. Un des principaux articles, & même le premier, étoit qu'elles ne devoient jamais fortir du Monastere. On n'en recevoit aucune avant l'âge de fix ou sept ans. Elles ne mangeoient point de viande, si elles n'étoient fort malades. Leur habit étoit blanc & leur coëffure ne pouvoit être que d'une certaine hauteur marquée dans la Regle, Toutes apprenoient les Lettres humaines, ausquelles elles emploïoient deux heures le matin: les autres heures du jour étoient destinées pour l'Office & le travail en commun. Quelques - unes transcrivoient les Livres saints, d'autres étoient emploïées aux ouvrages convenables à leur sexe, mais fur toutes choses à faire des draps pour les habits, car l'Abbeffe |