GATION DE par CONGRE- Reguliere. Tous les ans au Dimanche Cantate, & aux jours pre S. CLAUDE Conftitutions,les Privileges & les Ufages de cette Abbaïe, CONGRE l'affectation de ces places à la Nobleffe ne fût détruite, & GATION DE qu'elle ne perdît de même les Abbaïes de Beaume, de Gigni, & les autres du Comté de Bourgogne, qui ne font pareillement affectées qu'à la Nobleffe. Le Cardinal d'Eltrées obtint des Lettres d'Etat le 4. Decembre de la même année, portant furféance pour fix mois de ce procès, avec défense aux parties de faire aucune pourfuite: ce qui dura jufqu'en l'an 1705. que le Roi par Arrêt du 7. Février évoqua cette affaire à fon Confeil, & nomma Commiffaires M. l'Archevêque de Reims, Michel le Tellier,d'Agueffeau, Voifin, de Harlay, l'Abbé Bignon, & Roüillé du Coudrai, Confeillers d'Etat, afin d'examiner les Memoires & les pieces conc.rnant ce differend. Il y eut plufieurs Requêtes & Memoires prefentés de part & d'autre, même par les Chevaliers de faint Georges, jufqu'à la fin de l'année 1708. que le Roi remit la décifion de cette affaire après la paix generale, la France étant pour lors en guerre avec l'Empereur, l'Angleterre, la Savoye, la Hollande, & autres Princes. La Paix fut concluë à Utrecht l'an 1713. & le Cardinal d'Eftrées mourut au mois de Decembre de l'an 1714. fans cette affaire ait été décidée. que Il eft à remarquer que pendant le cours de ce procès la Nobleffe du Comté de Bourgogne députa vers le Roi le Comte de Moutier, pour prier Sa Majefté de faire ériger l'Abbaïe de faint Claude en Evêché. Il y eut une Requête prefentée à ce fujet au Roi, où on lui expofoit que ce nouvel Evêché pourroit être formé de la partie du Comté de Bourgogne qui dépend du Diocéfe de Lyon, & de 200. Cures de celui de Befançon. L'on representoit à Sa Majesté que la neceffité de fecularifer l'Abbaïe de faint Claude étoit d'autant plus grande, que l'on n'y pouvoit plus établir une parfaite Regularité: que les lieux Reguliers font prefque tous ruinés;que la vie commune n'y fubfifte plus depuis environ quatre cens ans : que chaque Religieux à sa maison & fon pecule autorifé par le faint Siége & par Sa Majesté même qui y avoit ordonné des diftributions journalieres: qu'il n'y a pour l'ufage de l'Abbaïe & de la ville, qu'une feule fontaine au milieu de la cour de l'Abbaïe où on vient abreuver les bestiaux & laver le linge,& qu'en cas de feu il ORDRE DE n'y a point d'autres fecours, ce qui fera toûjours un empê CLUNI. que chement à la clôture reguliere, auffi-bien que trois grands chemins qui vont à Geneve, en Suiffe & en Savoye,qui traverfent le milieu de l'Abbaïe. Enfin que l'Abbaie de faint Claude étant affectée à la Nobleffe,un genre de vie trop auftere ne pourra jamais convenir à des Gentilshommes, & la Nobleffe du Comté s'y oppofera toûjours. Tous les Prieurés dépendans de cette celebre Abbaïe ne font pas à la nomination de l'Abbé, ceux d'Arbois & d'Efbouchoux font à la nomination du Roi, & celui de faint Lupicin est à la collation du Pape, en vertu des Regles de Chancellerie, & des referves Apoftoliques, reçues & fuivies dans le Comté de Bourgogne. Le Prieuré de Neuville-les- Dames, dans la Breffe, eft auffi de toute ancienneté de la dépendance de l'Abbaïe de faint Claude, & depuis quelques années les Dames de l'Abbaïe de Château-Châlon ont auffi été foûmifes à faint Claude. Joan. Mabillon, Annal. Benedict. Tom. I. II. & III. & Memoires communiqués par les Religieux de faint Claude. CHAPITRE X VIII. De l'origine & progrès de l'Ordre de Cluni, premiere E Pere Mabillon s'étonne avec raifon de ce que les Religieux de Cluni aient fait il peu de memoire du Bienheureux Bernon, premier Abbé de Cluni, & de ce qu'ils ne l'ont pas mis au nombre de leurs premiers FondaAnnal. Be. teurs, comme faint Odon, faint Mayeul, faint Odillon, & nedict.Tom. faint Hugues, qu'ils fe glorifient d'avoir eu pour Chefs & pour Maîtres. Si l'on a égard à l'avancement & au progrès II. de cet Ordre (dit ce fçavant Benedictin) c'eft avec juftice que l'on en doit donner la gloire à faint Odon, que Pierre le Venerable dit avoir été le premier Pere de l'Ordre de Cluni: mais fi on a égard à l'origine & au commencement de cet Ordre, il faut avouer auffi qu'on ne peut refufer au Bienheureux Bernon la gloire d'en avoir été le Fondateur. Odon a perfectionné & augmenté l'Ordre de Cluni, Bernon l'a heureusement commencé & l'a gouverné pendant plufieurs années. |