MARONI - ou le Superieur du Monastere. On s'assemble à l'Eglise, où l'on Moines Il y a aussi des Religieuses Maronites au Mont-Liban, où elles ont deux Convents, & gardent la Closture; & il y en a d'autres qui vivent seules dans des solitudes & en Anachoretes. Il s'en trouve pareillement à Alep, mais elles ne gardent pas la Closture à cause qu'elles sont parmi les Turcs ; néanmoins elles demeurent deux ou trois en semble chez leurs parents,ne permettant à aucun homme d'entrer dans leurschambres, d'où elles ne sortent que pour aller à l'Eglise les Festes & les Dimanches. Elles observent très-rigoureusement & à la Lettre la Regle de saint François , sous la Juridiction des RR. P.P. Capucins, dont elles portent l'habit . Mais les Religieuses du Mont-Liban font de l'Ordre de saint Antoine , disent leur Office en langue Syriaque , aussi-bien que les Religieux , & sont habillées comme eux,portant une tunique de serge brune, avec une ceinture de cuir noir, & une robe pardessus , qui est de gros camelot de poil de chevre de couleur de fumée, & Plant les jambes nuës. Toute la difference qu'il y a entre ces Religieux & ces Religieuses de saint Antoine, c'est que lesReligieux ont un capuce de drap noir & ne portent point de che que les Religieuses en ont, & mettent sur leur teste un voile noir qui les couvre depuis la teste jusqu'aux pieds. Elles sont presque toutes filles des plus qualifiées & des plus no mises ; & ! TES. . MoiNEs bles de leur Nation: ainsi elles ne manquent de rien, leurs paMBARONI rens leur fournissant abondamment leurs besoins. Elles s'occu-pent néanmoins au travail des mains, emploïant le profit qu'elles en retirent à l'ornement de leur Eglise; & elles ont les inesmes jeusnes & les inesmes observances des Religieux. Monsieur Simon, Auteur du Dictionaire de la Bible,impriSimon Dica mé pour la seconde fois à Lion en 1703. dit : qu'on fait pastion, de la ser pour une chose surprenante & tout-à-fait admirable , que 1. poz. 312. depuis peu de tems ille soit establi un Convent de filles au au moc Ca Mont-Liban;ce qui ne s'estoit jamais veu en Orient. Il ajoûte acústa. que la Fondatrice ou Institutrice de ce nouveau Monastere , eltoit une pauvre fille qui s'occupoit à l'éducation de la jeunesse de son texe, leur apprenoit à lire, à escrire & toutes les autres choses qu'elles sont obligées de sçavoir.Elle fut,dit-il, inspirée de Dieu d'assembler les plus grandes, & celles qui fe» roient les plus propres à la seconder dans fa fainte entreprilezelle n'eut pas beaucoup de peine à les faire entrer dans la pensée ; . & quoiqu'elles n'eussent jamais oui parler de Communauté, elles en compoferent une d'environ trente filles qui sont non seulement l'édification des Chrestiens de ce païs-là, mais en» core des Sarrafins. Leur pauvreté est extréme; leurs cellules qui ne font que de chaumes , font basties autour de leur Chapelle ; & quoiqu'elles n'aïent rien que le travail de leurs mains, elles tiennent pourtant leur autel très proprement orné , & » on ne peut rien voir de plus decent que leur Chapelle. Elles éprouvent la vocation de celles qui veulent entrer dans leur » Compagnie , par un noviciat de trois ans : elles empoïent la » nuit à la priere & à chanter les louanges de Dieu, & le jour à „ travailler des mains , pour faire valoir le peu de bien qu'elles poffedent aux environs de leur Monastere. Une autre fille, à l'imitation de cette premiere , a entrepris le mesme dessein à un » autre quartier du Mont-Liban; & d'autres filles se font reti rées dans des Ermitages, où elles prétendent passer le reste de » leurs jours dans la penitence. Cet Auteur paroilt peu informé de ce qui regarde l'histoire Morastique d'Orient ; puisqu'il dit : que l'on fait passer pour une chose admirable, & tout-à-fait surprenante, que depuis pcu de tems il se soit establi au Mont-Liban un Monaftere defilles ,, ce qui ne s'estoit jamais veu en Orient, à ce qu'il pretend. Les sçavans ne demeureront pas fans doute d'af ز 97 ! MARONI ز cord avec lui, que ce n'est que depuis peu que l'on voit des Moint: Les Religieux & les Religieuses qui y demeurent , depen- , que plusieurs Papes lui ont accordé, & eft veftu d'une longue velte ou foutane de bleu turquin. Il porte un gros turban de toile de inesıne couleur, aussi-bien que les Evesques; mais quand ces Prelats vont à l'Eglise ou ailleurs il ont sur la foutane une robe noire sans collet , avec un capuce de melme couleur, comme on peut voir dans la figure du Patria:che que nous avons fait graver.M.Richard Simon (autre que celui dont nous avons parlé ) faisant mention de l'election de ce Patriarche , dit : que le peuple y a beaucoup de part, car elle depend du Corps de leur Republique qui doit reconnoistre celui qui a esté elu ; mais que comine les Ecclefiaftiques tiennent le premier rang dans l'Estat , aussi contribuentils le plus à l'election. Douze des principaux Prestres s'a!femblent dans le Monaftere de Canobin , où ils procedent à l'election du Patriarche par la voie du serurin ; & quand i's sont tous d'accord, la Republique qui est assemblée, c'està-dire , les Ecclefiastiques & le Peuple, donnent leur cor.. a ز * Tous les Vocageurs donnent à ce Monastere le nom de Canebin parce qu'ils l'carendent ainsi vommer ; mais il y a de l'apparence que les Maronites, ne le nomo: ano ainsi que par excellence, comme eftant le principal Monaftere Se le plus consells du More Liban ; car Corobin en Arabe , veut dire Monastere ou Convent. C'efi se quia cité remarqué par M. l'Abbé Rcoaudot: > |