gnifie également un manteau de femme, une longue robe un cimare, & une jupe. STE. SYN CLETIQUE Timoth. Saint Jean Chryfoftome parlant des Religieufes de fon tems, Chrifoft. dit: qu'elles avoient une tunique noire ferrée d'une ceinture, Homil. 8.in un voile blanc fur le front,& un manteau noir qui couvroit la Epift. 1. ad teste & tout le corps: il dit auffi qu'elles avoient des fouliers pointus; & il femble qu'ils eftoient blancs,puifqu'il ajoûte qu'ils paroiffoient plus beaux fous une robe noire : c'eft de la maniere que nous avons fait graver la feconde figure qui reprefente auffi une de ces anciennes Religieufes d'Orient. c. 26. Quant aux anciennes Anachoretes, elles avoient differens habillemens, felon que la penitence & l'aufterité qu'elles pratiquoient leur infpiroit. Theodoret fait mention de deux Sain- Theodoret tes filles de qualité de la ville de Berée en Syrie, qui fe retire- Hift. Relig, fe courent auprès de cette ville, n'aïant rien pour se mettre à vert des injures du tems,&pratiquerent pendant quarante ans tous les exercices de la mortification avec un courage prefque incroïable. Elles avoient autour du cou, de la ceinture, des mains, & des pieds,de groffes chaînes de fer fi pefantes,que Cire, qui eftoit la plus foible de ces deux Saintes penitentes,eftoit courbée jufques à terre. Elles portoient de grands voiles qui leur douvroient entierement la tefte & le refte du corps, & defcendoient pardevant jusques à la ceinture, leur cachant le vifage, le cou, l'eftomach, & les mains. Elles affemblerent quelques filles qui voulurent imiter leur maniere de vivre,& leur firent faire une demeure hors de leur clofture. Pour les exciter à l'amour de Dieu & les exhorter à l'oraifon,elles leur parloient par une petite feneftre par laquelle elles voïoient ce qu'elles faifoient. Le mefme Auteur dit qu'il y avoit encore en Syrie plufieurs filles folitaires qui s'occupoient à chanter les louanges de Dieu & à filer de la laine; non pas pour faire des habits ou des couvertures, car elles n'eftoient vestuës que de cilices, & ne couchoient que fur des nattes: mais elles vendoient leurs ouvrages pour leur fubfiftance & pour fecourir les perfonnes qu'elles eftimoient plus pauvres qu'elles. Ces fortes de cilices eftoient l'habillement le plus commun des Anachoretes d'Orient; & nous avons déja dit que c'eftoient des robes faites de poil de Chevres. UOIQU'IL y ait une Regle fous le nom de faint Antoine nous avons déja dit que tous les Religieux qui fe difent de l'Ordre de ce Saint, ne la fuivent point. La plufpart des yoïageurs nous ont voulu perfuader dans leurs Relations, que les Religieux Coptes font de l'Ordre de faint Macaire ; que tous les Armeniens fuivent la Regle.de faint Bafile ; & qu'il fe trouve auffi des Religieux en Orient qui fuivent celle de faint Pachome. Schoonebeck dans fon Hiftoire des Ordres Religieux, en met mefme quelques-uns des Ordres de faint Sabas & de faint Carithon. Mais plufieurs Levantins dignes de foi, m'ont affuré qu'il n'y avoit parmi les differentes Sectes de Chreftiens en Orient, que des Religieux de l'Ordre de faint Antoine, & de celui de faint Bafile; ce qui m'a efté confirmé M. Saphar Evefque de Mardin en Mefopotamie, que je vis eftant à Rome en 1698. & qui me dit: que les Religieux Maronites, Suriens, Coptes, & quelques Armeniens, estoient de l'Ordre de faint Antoine, & que les Grecs fuivoient la Regle de faint Bafile, auffi-bien que les Melchites, les Georgiens & la plus grande partie des Arineniens. par C'eft donc au temoignage de ce Prelat, qui eft lui-mefme Jacobite ou Surien,que je m'en rapporte,; & je commencerai par les Maronites, à qui l'on doit donner le premier rang; puifqu'il n'y a aucun fchifmatique parmi eux, & que de tous ceux qui fe font feparés de l'Eglife Romaine, il n'y en a point qui fe foient reunis à elle de meilleure foi & plus fincerement qué les Maronites. C'est un Peuple de Phenicie, qui habite le Mont-Liban, entre Biblis & Tripoly ; & qui eft encore refpandu dans la Syrie, Syrophénicie, à Seyde, Barut, Tripoly, Alep, & dans l'Ifle de Chypre. Leur principale habitation eft neanmoins au MontLiban, où ils ne permettent à qui que ce foit de demeurer, s'il n'eft Catholique. Plufieurs Auteurs ont pretendu que le nom de Maronites leur a efté donné à caufe d'un certain Heretique Monothelite, nommé Maron, qui les pervertit, & dont ils ont fuivi les erreurs pendant près de cinq cens ans. Mais ils n'en MARONI lig. Mar nit. demeurent pas d'accord; & ils foutiennent qu'ils ont pris le MOINES nom de Maronites, à caufe de faint Maron Abbé. Faufte Naironi qui a fait une Differtation fur leur origine, dit : qu'avant Fauft. Nail'herefie euft infecté la Syrie, il n'y a point de doute que son, de que ceux qui y demeuroient ne s'appellaffent Syriens; mais que la org & Replufpart des Syriens aïant fuivi les erreurs de plufieurs Herefiarques, ils ont pris les noms des Sectes que ces Herefiarques ont formées; qu'ainfi ceux qui ont fuivi les erreurs de Macedonius, ont efté appellés Macedoniens; ceux qui ont fuivi Apollinaire, Apollinariftes; que de Neftorius, font venus les Neftoriens, d'Eutychés les Eutyichiens,& de Jacobles Jacobites. Cependant lorfqu'il fembloit que toute la Syrie alloit eftre pervertie, qu'elle alloit entierement embraffer l'erreur & fe divifer de l'Eglife Romaine, Dieu, dit-il, apporta le remede à un fi grand mal, par le moïen de faint Maron Abbé ; qui non' feulement fortifia plufieurs Syriens dans la foi qu'ils avoient reçuë des Apoftres; mais il perfuada à un grand nombre d'embraffer la vie Monaftique. Ce Saint, ajoute-t-il, vivoit vers l'an 400. & fes Difciples aïant basti plufieurs Monafteres dans la Syrie, dont le principal, auquel ils donnerent le nom de faint Maron, eftoit entre Appamée & Emeffe fur l'Oronte ; ils fuivirent les traces de leur Maistre, c'est-à-dire qu'ils fortifierent de plus en plus quelques Syriens dans la foi Catholique; c'est pourquoi ceux d'entre les Syriens qui n'eftoient pas infectés du venin de l'herefie, & qui fuivoient avec ces Moines lesDogmes de l'Eglife Catholique, furent appellés Maronites comme aïant perfeveré dans la foi par leur moïen & de faint Maron. par celui Mais comme Faufte Naironi pretend appuïer ce qu'il avan-" ce par l'aveu mefme des Jacobites &desMonothelites,principalement d'un Thomas Archevefque de Kfartab, que cet Evef que n'a vécu que vers l'onziéme fiécle, & que d'ailleurs les Auteurs que cite encore Naironi, rapportent fouvent pour des chofes anciennes ce qui fe paffoit de leur tems, & qu'ils ont mefme tiré des Livres des Maronites depuis leur reconciliation avec Rome; c'est ce qui fait que ce que Naironi a donné pour preuves convaincantes, n'a pu encore perfuader pluffeurs Sçavans, que les Maronites aïent toujours perfeveré dans la foi Catholique, & n'aient pas tiré leur origine de l'herétique Maron qui eftoit Monothelite. Il eft neanmoins bien |