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3.

Ancienne Religieuse d'Orient.

P. Giffart fr

ait introduit aucune diverfité. Mais comme parmi les Reli- vir De gieux de ces differentes Sectes, il y en a quelques-uns qui fe STE. SYN. difent de l'Ordre de faint Antoine, & d'autres de l'Ordre de faint Bafile; nous parlerons de chacune de ces Sectes feparé

ment.

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Voïez pour la vie de faint Antoine: Sancti Athanafii opera Edit. Benedict. Tom. 2. Rofveïd. Vit. PP. Bolland. Act. S§. 17. Janv. Fleury. Hift. Ecclef. Tom. 3. Bulteau. Hift. Monaftique d'Orient pag. 44. Bivar. de Vet. Monach. Tom. I. De Tillem. Memoires pour l'Hift. Ecclef. Tom. 7.

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Vie de fainte Syncletique Fondatrice des premiers Monafteres de Filles; Où il eft parlé des habillemens des anciennes Religieufes d'Orient, tant Cœnobites, qu'Anachoretes.

A

1

PRES avoir parlé de faint Antoine, qui eft reconnu pour le Pere des Religieux Coenobites, il eft jufte de parler de fainte Syncletique, qui a efté auffi la Mere des premieres Religieufes qui ont vêcu en Communauté. Car quoique les Hiftoires Ecclefiaftiques, principalement les Menologes des Grecs, faffent mention de quelques faintes Vierges qui ont vêcu en Communauté, dès le commencement du fecond fiécle; ces fortes de Communautés n'eftoient pas des Monasteres parfaits, comme ceux de faint Antoine, & celui de fainte Syncletique; ainfi nous reconnoiffons cette Sainte la Mere des Religieufes Coenobites, comme faint Antoine pour le Pere des Religieux Coenobites.

pour

CLET QUE.

La pieté qui fleuriffoit dans la ville d'Alexandrie, y fit venir les parens de cette Sainte qui eftoient originaires de Mace doine, où ils tenoient un rang confiderable; & y aïant trouvé encore plus que ce que la renommée leur en avoit publié, ils sy habituerent entierement; de forte qu'elle fut elevée dans cette Capitale de l'Egypte avec tout le foin qu'on pouvoit attendre de parens auffi pieux, qui vivoient dans la crainte & l'amour de Dieu. La nobleffe de fa race, la beauté de fon corps, les belles qualités de fon efprit, & 1:s richeffes de fes parens la firent rechercher par les meilleurs partis de la ville;

STE. SYN

CLET.QUE,

VIE DE mais elle ne voulut point avoir d'autre Epoux que JesusChrift; c'eft pourquoi elle vivoit, autant qu'elle pouvoit, dans la retraite pour ne converfer qu'avec lui feul. Tous les plaifirs du monde ne la touchoient en aucune maniere. Elle ne trouvoit de fatisfaction que dans les entretiens fpirituels. Le jeûne: faifoit toutes les delices; lorfqu'elle eftoit obligée de manger plûtoft qu'à lordinaire, la peine qu'elle en reffentoit, paroiffoit jufques fur fon corps ; & elle s'accoûtumoit ainfi dans la maifon de fon pere à tous les travaux de la retraite la plus. auftere..

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Į Ses parens estant morts, elle herita de leurs grands biens qu'elle diftribua aux pauvres; & aïant pris avec elle unë fœur unique qu'elle avoit, qui eftoit aveugle & qui entroit dans fes fentimens, elle fe retira dans un fepulchre ceux de ce tems afant des chambres, comme nous avons dit dans la vie de faint' Antoine ; & là elle y apprit à mourir, en joignant les plus grandes aufterités du corps à toutes les mortifications du coeur & de l'efprit ; elle ne prenoit pour nourriture qu'un peu de pain & d'eau ; & lorfqu'elle eftoit attaquée de la tentation, elle redoubloit la rigueur de fa penitence, ne mangeant alors que, du pain de fon & couchant fur la terre ; mais quand ces tentations eftoient diffipées, elle reprenoit fa premiere maniere de

vivre...

Dieu ne permit pas qu'un fi grand trefor fuft long-tems caché. Plufieurs veuves & filles voulurent fe mettre fous fa conduite, & lui demanderent des inftructions. Elle s'en deffendit autant qu'elle put, & fe contenta fouvent de les inftruire par fon filence, , par fes gemiffemens, & par les larmes qu'elle verfoit, lorfqu'on vouloit l'obliger à parler de Dieu; mais fon humilité les obligeant à la preffer davantage, elle fut enfin contrainte de les recevoir. Elle leur enfeigna avec une fageffe admirable les obligations & les devoirs de leur eftat. Elle voulut qu'elles regardaffent l'amour de Dicu & celui du prochain comme le prin cipe & la fin de toutes les vertus,& de tous les difcours de picté. Elle les avertiffoit de refifter promptement aux mauvaifes fées, de ne point negliger les petits defauts, de preferer l'obeïf fance aux autres exercices, d'eviter la vanité & l'orgueil qui eft comme le dernier trait que lance le Demon pour percer les cœurs;& enfin de fe fouvenir que pour plaire à Jefus-Chrift,qu' elles avoient pris pour Epoux,elles devoient revêtir leurs ames de

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