dinal Pise. à Mais presentement les Archimandrites sont Chefs de plufieurs Monasteres : & ceux qui sont Chefs des Monalteres Patriarchaux sont appellés Grands Archimandrites, & non plus Exarques. Ainsi le P. Morin en ce cas a eu raison de mettre les Archimandrites au dessus des Superieurs des Monasteres, & mesme des Protosynceles. Il est vrai, dit-il, qu'autrefois il n'y Morin. avoit point de difference entr'eux & les Superieurs des Monaf- dodac more teres ; mais le nombre des Monasteres s'estant multiplié dans la suite en Orient & en Occident , on appella Archimandrite ce- « lui qui présidoit à plusieurs Monasteres , comme sont ceux du Mont-Athos. Il n'en est pas de mesme en Italie , où il y a des Monasteres Archimandritaux , tel que le celebre Monastere de saint Sauveur de Messine , qui estant tombé en Commende, releve', pour le gouvernement des Moines, de l’Abbé General de l'Ordre de faint Basile,qui forme une parfaite CongregationenOccident , divisée en plusieurs Provinces ; & l'Archimandrite de ce Monastere qui est Chef de plus de trente autres, n'a pas plus de pouvoir & d'authorité sur les Religieux, que les Abbés Commendataires des autres Monasteres. Mais quoique les Archimandrites soient comme les Generaux des Moines d'Orient, on peut dire neanmoins que ces Moines dependent bien plus des Patriarches & des Evesques, que de leurs Abbés, ces Prelats estant toûjours tirés du Cloiltre pour monter à ces dignités , & demeurant presque toûjours dans les Monasteres. Le P. Thomallin en demeure d'ac- Thoma. cord , lorsqu'après avoir parlé de l'élection du Patriarche de deffus part. Constantinople Niphon , dont la femme entra ausli-toit dans 4. li. 1. un Monaltere, & qui n'osant pas monter sur le trofne Patriar-chap.so.no chal sans avoir pris l'habit de Moine , en fue empesché par l'Empereur, parce que les Medecins avoient jugé que la delicatesse de la complexion demandoit absolument qu'il mangcât de la viande; il dit que les autres Evesques Grecs estoient aussi & sont encore presentement tirés des Cloitres. Comme les « Prestres & les Diacres (continuë cet Auteur ) se font enquelque façon donné l'exclusion de l'Episcopat par leur inconti- « nence; ils se sont jettés eux-mesmes dans la necessité de n'avoir pour Evesques que des Moines. Mais ce n'est pas la con- « tinence seule, c'est toute la suite des austerités clau rales , « que les Evesques Grecs font monter avec eux sur le siege I . comme cia Tome 1. Episcopal, comme il paroist ici de l'abstinence de la viande. Il renvoie aussi le Lecteur à l'Andronic de Pachymere , pour voir le chagrin des Clercs , qui ne pouvoient au plus monter qu'à la prestrise , tous les Éveschés estant restés aux Moi nes. Il y auroit encore bien d'autres choses à examiner, qui re y gardent en general l'Etat Monastique ; mais ce que nous avons dit suffira, puisque nostre dessein est de nous estendre davantage sur l'origine & le progrès de chaque Ordre en particulier, & sur les vies des Fondateurs. HISTOIRE D ES PREMIERE PARTIE, CONT E NANT Les Moines de saint Antoine , de faint Basile , & de quelques autres Fondateurs de la vie Monastique en Orient ; & les Ordres Militaires qui ont suivi leurs Regles. Vie de faint Paul premier Ermite , où il est parlé des differens habillements des anciens Solitaires ego Anachoretes. UOI qu'il y ait deux Ordres celebres qui portent le nom de faint Paul premier Ermite, & qui fassent gloire de combatre fous ses eften darts ; & qu'il y en ait eu aussi un en France fous te mesme nom, qui ne fubfiste plus ; ce n'est point en qualité de Fondateur de ces Ordres que nous donnons à ce Saint le premier rang, ni pour avoir esté le premier des Solitaires ; puisqu'il y en a d'autres I ij |