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TIERSOR

DRE DES

marque le Pere du Breuil dans les Antiquités de Paris, fi ce n'eft, dit ce Pere, que l'on ne vouluft deriver ce nom du mot CARMES Latin Bilis atra de la colere & fureur de ce Juif.

Antiquités

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Il n'eft pas vrai non plus que les Religieux de faint Fran- Du Breuil, çois donnent à leurs Tierçaires un Cordon, & les Carmes de Paris un petit Scapulaire compofé de deux petits morceaux de drap liv. 2. pag. quarrés. Le Pere Papebroch a fans doute confondu les Con- 977freres du Cordon de faint François, & du Scapulaire des Carmes, avec les Tierçaires de ces Ordres. Il y a cependant une grande difference entre les uns & les autres ; car quoique le mot de Confrairie foit fort honorable, & qu'on entende par là plufieurs perfonnes unies enfemble par les liens de la charité, pour s'emploïer à de bonnes œuvres ; & que ces fortes de Confrairies aïent efté approuvées par le faint Siege ou par les Evefques des lieux où elles font eftablies; neanmoins les Reglemens & ce qui fert à y maintenir une obfervance uniforme ne font que fous le nom de Statuts : & il fuffit pour y entrer de fe faire enregistrer dans la Lifte des Confreres; au lieu que ce qui fert à maintenir l'Observance parmi les Tierçaires, eft fous le nom de Regle, & qu'il faut que ces Tierçaires foient éprouvés par un Noviciat d'un an, au bout duquel ils font Profeffion, avec des vœux fimples. Quoiqu'on ne puiffe pas dire qu'ils foient Religieux, à moins qu'ils ne foient engagés par des voeux folemnels, comme les Religieux Penitens du Tiers Ordre de faint François, & les Religieufes du Tiers Ordre de faint Dominique ; cependant leurs Congregations font de veritables Ordres ; parce que dans le cas dont il s'agit, le mot d'Ordre fignifie une maniere de vivre, ordonnée fous certaines Regles & ceremonies pratiquées par ceux qui s'y engagent, & cette maniere de vivre a esté approuvée fous le nom d'Ordre par plufieurs Souverains Pontifes, comme on peut voir par les Bulles de Nicolas IV. en faveur des Tierçaires de faint François, d'Innocent VII. pour ceux de faint Dominique, de Martin V. pour ceux des Servites, d'Eugene IV. & Martin V. pour ceux des Auguftins, de Sixte IV. pour ceux des Carmes, & de Jules II. pour ceux des Minimes ; & lorfque les Papes ont parlé du Cordon de faint François ou du Scapulaire des Carmes, ce n'a esté que fous le nom de Confrairie.

Ce fut le Pape Sixte V. qui inftitua à Affife celle du Cordon

DRE DBS

TIERSOR de faint François l'an 1586. Mais il n'eft pas fi aifé de fçavoir CARMES. le tems que la Confrairie du Scapulaire a efté establie. Lezane dit que les Papes Eftienne V. Adrien II. Sergius III. Jean X. Jean XI. & Sergius IV. ont remis la troisième partie de leurs pechés à ceux qui entreroient dans cette Confrairie : de cette maniere le Bienheureux Simon Stok, qui deux ans avant fa mort, reçut des mains de la fainte Vierge le Scapulaire qu'elle lui ordonna de faire porter aux Religieux, comme la marque de leur Ordre, n'eftant mort qu'en 1265. & Eftienne V. aïant esté élu Pape en 816. & aïant accordé, felon les Carmes, des Indulgences aux Confreres du Scapulaire, il s'enfuivroit que la Confrairie du Scapulaire eftoit eftablie plus de 450. ans avant qu'on euft fongé feulement à parler de Scapulaire parmi les Čarmes..

Mais pourquoi la Confrairie du Scapulaire n'auroit-elle pas. efté eftablie plus de quatre cens ans avant que les Carmes euffent porté le Scapulaire ; puifque leur troifiéme Ordre a esté inftitué, felon quelques-uns de leurs Efcrivains, plus de deux mille ans avant que l'on euft connu le premier ? Entre les au-tres, Didace Martinez Coria, dans un Traité particulier qu'il a fait de ces Tierçaires, imprimé à Seville en 1592. dit qu'ils defcendent immediatement du Prophete Elie, auffi-bien que les Carmes. En effet, entre les grands Hommes qui ont fait Profethon, à ce qu'il dit, de ce Tiers Ordre, il met le Prophete Abdias, qui vivoit huit cens ans avant la naissance de Jefus-Chrift, & il a cru que cet Ordre feroit auffi beaucoup honoré, fiaux perfonnes de l'autre fexe qui en ont auffi fait Profeffion il y joignoit la Bifaïeule du Sauveur du monde, fous le nom emprunté de fainte Emerentienne..

Pour prouver l'antiquité pretenduë de ce Tiers Ordre, il rapporte les Bulles de Leon IV. d'Eftienne V. d'Adrien II. & des autres Papes dont nous venons de parler, qui ont auffi accordé, à ce qu'il pretend, la remiffion de la troifiéme partic de leurs pechés à ceux de cet Ordre le jour qu'ils prendroient l'habit; mais nous avons affez refuté ces pretendues Bulles. dans le Chapitre XLI. c'eft pourquoi nous n'en parlerons pas davantage ; & nous nous contenterons feulement de faire remarquer deux contradictions manifeftes, dans lefquelles Coria eft tombé.

La premiere, c'eft que cet Auteur parlant d'un Tiers Ordre

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