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SILE ΕΝ

Lundis, Mercredis & Vendredis, ils prennent la difcipline. Mos Ils vont deux jours de la semaine au travail en commun. L'Eté DE S. BAils fe levent à minuit pour dire Matines, & l'hiver à trois heu- ESPAGNE res. Ils ont une heure d'oraifon mentale après Prime, & une autre heure après Compliés. Dans les Colleges elle eft fculement de demie-heure le matin, & de demie heure l'après dîné ; & tous les Vendredis, ils difent leur Coulpe au Chapitre.

Quant à leur habillement il confifte en une robe & fcapulaire de ferge noire & un capuce affez ample attaché au fcapulaire. A l'Eglife & quand ils fortent, ils portent une grande Coule Monachale comme ceux d'Italie. Les Benedictins les aïant inquietés à ce fujet, prétendant qu'ils ne devoient pas porter de Coule, apparemment fur ce que le Pape Clement VIII. l'avoit ainfi déclaré l'an 1603. lorfqu'il détermina quel devoit eftre l'habillement des Reformés de cet Ordre,l'affaire fut portée à la Congregation des Rites, qui ordonna par un des cret du 27. Septembre 1659. que les Religieux de faint Bafile en Efpagne pouvoient porter la coule, ce qui fut confirmé par un Bref d'Alexandre VII. du 24. Decembre de la mesme année. Les freres Convers ont le mefme habillement que les Preftres, excepté qu'ils ne portent point de coule. Les Donnés ont une tunique comme les autres avec un fcapulaire de la largeur d'un palme fans capuce. Ils reçoivent auffi des Oblats qui fe donnent eux & leurs biens à la Religion. Ils ont le mcfme habillement que les Freres Donnés, excepté que le fcapulaire n'a que quatre palmes de longueur & un de largeur, & que la tunique ne defcend que jufqu'aux genoux.

Alphonf. Clavel, Antiquedad della Religion. de S. Bafilio. Apollin. d'Agrefta, Vit. di S. Bafilio part. 5. cap. 9. Bullar.Roman. Tom. 2. 4. & 5. & Philip. Bonanni, Catalog. ord. Religiof. part. I.

MOINES

DE S. BA

SILE RE

CHAPITRE XXVI.

FORME'S,

APPELLE'S

DE TAR

PON.

Des Moines de faint Bafile, Reformés, appellés de Tardon.

C

E fut environ l'an 1557. que le P. Matthieu della Fuente dont nous avons parlé dans le Chapitre précedent, s'ef tant retiré avec quelques compagnons aux montagnes de Serra de Morena dans la Province d'Andalousie, y bastit un Ermitage dans un lieu appellé Tardon au diocese de Cordouë; mais le nombre de fes Difciples s'augmentant tous les jours, & l'Ermitage de Tardon fe trouvant trop petit pour les contenir tous, il en baftit un fecond à Valle-de-Guillos au Diocefe de Seville. Ils y vaquoient à la contemplation, travailloient des mains pour avoir leur fubfiftance, menoient une vie pauvre & retirée, maceroient leur chair par des mortifications & des penitences extraordinaires, ne demandoient point l'aumofne, & refufoient mefme d'accepter celles qu'on leur offroit. Le P. Ambroife Marian quia efté dans la fuite un des plus fermes appuis de la Reforme desCarmes Défchauffés, prit l'habit dans cet Ermitage l'an 1562. & fes Confreres fe fervirent du credit qu'il avoit à la Cour d'Espagne, pour faire approuver par le Pape leur maniere de vivre. Il alla pour ce fujet à Rome avec des lettres de recommandation de plufieurs Grands d'Espagne, entr'autres du Prince Ruy Gomez, & il en obtint auffi de fa Majefté Catholique adreffées à fon Ambaffadeur à Rome. Le Pape Pie IV. qui gouvernoit pour lors l'Eglife, & qui avoit refolu de n'approuver aucune nouvelle Religion, ne voulut point accorder autre chofe à ces Solitaires,que de s'unir avec quelque corps de Religion approuvée, dont ils feroient Prefeffion ; & il accorda aux fortes follicitations du Prince Ruy Gomez quils puffent fuivre la Regle des Carmes, qu'il jugeoit la plus conforme à leur maniere de vie folitaire. Ils ne purent neanmoins s'accoûtumer à l'observance de cette Regle, telle qu'elle avoit esté donnée aux Carmes par le Patriarche Albert; c'eft pourquoi l'Evefque de Cordouë leur confeilla de fuivre la Regle de faint Bafile, quils voulurent obferver dans toute fa rigueur, ne vivant que de leur travail. Ils firent enfuite profeffion entre les mains de ce

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con

DES BA

DITAR

PREMIERE PARTIE, CHAP. XXVI. · Prelat; mais aïant eu le mefme fcrupule que ceux d'Oviedo MOINES fur la validité de leurs vœux, à caufe qu'ils n'avoient pas fait SILF REprofeffion entre les mains des Superieurs de l'Ordre de S.Ba- FORME'S file,ils confulterent à ce fujet le Docteur Navarre,qui leur APPELLE'S feilla d'avoir recours à Rome,où ils obtinrent deGregoire XIII. DON. l'an 1572. un Bref, par lequel ce Pontife leur permit de renouveller leur profeffion entre les mains de l'Abbé de fainte Marie d'Oviedo,ou de quelqu'autre de l'Ordre de S.Bafile. Il érigea leurs Ermitages en veritables Monafteres de cet Ordre,les unit à celui de Ste Marie d'Oviedo pour en faire une Province fous le nom de faint Bafile avec ceux que l'on fonderoit dans la fuite, & les foumit à l'obeïffance du General de l'Ordre de faint Bafile en Italie. Il y en eut en effet d'autres qui furent fondés, mais non pas fous les obfervances étroites du P. Matthieu della Fuente; ce qui caufa plufieurs differens entre les Monafteres reformés & ceux qui ne l'estoient pas, les uns & les autres aïant des manieres de vie differentes. Le Pape Clement VIII. envoïa des Commiffaires Apoftoliques pour pacifier ces troubles, mais ce fut inutilement. Les plus grandes contestations de ces Religieux eftoient au fujet du travail en commun, que les Vifiteurs ne purent jamais introduire dans les Monafteres qui n'eftoient point reformés, ni les empescher d'aller chercher des aumofnes,à quoi les Reformés avoient renoncé. Il y eut mefme un de ces Vifiteurs Apoftoliques qui introduifit le relâchement dans le Convent de Valle-de-Guillos par les changemens qu'il y fit ; ce qui feroit auffi arrivé dans celui de Tardon, fi par un Bref du 13. Decembre 1599. le Pape n'euft defendu fous peine d'excommunication de rien innover dans les obfervances, principalement pour ce qui regardoit le travail des mains.

L'Evefque de Cordoue le dernier de ces Vifiteurs, tâcha de rétablir ce travail des mains, & la difcipline Monaftique qui eftoit beaucoup relâchée dans prefque tous les Monafteres. Ce Prelat voïant qu'il y avoit beaucoup de Religieux zelés pour les obfervances Regulieres, dreffa des Conftitutions particulieres à leur follicitation, & affigna deux autres Couvens avec celui de Tardon, où pourroient fe retirer ceux qui les voudroient obferver. Mais ces Constitutions n'aïant pas cfté approuvées par le Cardinal de San-Severino Protecteur de POrdre, cette Eminence en dreffa d'autres qui furent confir

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