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Ancien Moine de la Palestine.

29.

UNIVERSIDE

P Gifters S

DAD CENTRAL

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ANCIEN

penitence; car il se tint debout pendant le Carefme, mangea NES REfeulement, ou plûtoft, il fit femblant de manger un peu de le- GLES d'Ogumes chaque Dimanche. Il retourna en Egypte & continua RIENT. d'y fervir Dieu. Il avoit diverfes Cellules, & demeuroit tantost dans le Desert de Nitrie, tantoft dans celui de Scétis, & encore ailleurs. Enfin fa mort arriva vers le commencement du cinquiéme fiécle, & l'on pretend qu'il avoit fous fa conduite cinq mille Moines. Quelques-uns croïent que la Regle qui eft fous fon nom, n'a point efté efcrite ni dictée par lui; mais que c'est feulement un recueil de fes maximes, & de l'obfervance reguliere qui fe pratiquoit dans fes Monafteres, & que l'Auteur de cette Regle n'a vêcu qu'après faint Jerôme. On attribuë encore une Regle Monaftique à faint Pofthume Abbé de Pisper, qui fucceda à faint Macaire dans le gouvernement des Moines dont faint Antoine lui avoit laiffe la conduite; & le Diacre Vigile fit une collection des maximes & des couftumes des anciens Moines, fous le nom de Regle Orientale.

Caman. lib.

2. Inftitut.

C. 2.

Joann.

nedict. Tem.

Il y a eu fans doute d'autres Regles dont on n'a point de connoiffance; car en Orient auffi-bien qu'en Occident, il y avoit prefque autant de Regles que de Monafteres, felon ce que dit Caffien. La plufpart en avoient d'efcrites,quelques-uns Mabill. obfervoient feulement ce qu'ils avoient appris de leurs Anciens, anna Be& qu'une fuite de tems fans interruption y avoit fait recevoir 1. lib. 1. comme loi; d'autres n'avoient pour Regles que la volonté de leurs Superieurs. Comme toutes ces Regles foit efcrites ou verbales, tendoient toutes à une mesme fin, qui eftoit de ne fonger uniquement qu'à Dieu,& de ne s'occuper qu'aux chɔfes fpirituelles en fe debaraffant de tout ce qui pouvoit y apporter quelqu'obftacle; c' eft ce qui faifoit que chaque Monaftere n'eftoit pas fi attaché à une Regle, qu'il n'en obfervaft encore quelques autres, felon que l'Abbé le jugeoit à propos: deforte que dans un mefme Monaftere l'on obfervoit plufieurs Regles efcrites, aufquelles on retranchoit, ou l'on ajoûtoit ce qui fembloir plus convenable à ce Monaftere, eu égard au lieu où il eftoit fitué, & au tems auquel on introduifoit cette Regle. Cependant parmi une fi grande diverfité de Regles, il y avoit une fi grande union entre les Moines, qu'ils fembloient ne former qu'une mefine Congregation par raport aux obfervances & aux vêtemens qui eftoient uniformes; c'eft pourquoi on paffoit aifément d'un Monaftere en un au

ANCIEN- tre, non feulement des Latins aux Latins, des Grecs aux Grecs; Lido mais encore des Latins aux Grecs, & des Grecs aux Latins.

NES RE

GLES d'O

RIENT.

Ibid.

dice.

pa

De ces Regles Orientales dont nous avons parlé ci-dessus, celle de faint Macaire fut introduite dans le Monaftere de Lereins en Provence, & dans celui de Reomay ou Monftierfaint Jean en Bourgogne; auffi-bien que dans celui de faint Seine. Le Monaftere de faint Memin proche d'Orleans, reçut celle de faint Antoine, ou du moins celle qui fe trouve fous fon nom, qui fut obfervée auffi avec celle de faint Pachome & Ibid.l. 13. celle de faint Benoift, dans un Monaftere de filles fondé fous le titre de fainte Colombe & de fainte Agathe, comme il roift par les Lettres apoftoliques du Pape Jean IV. qui confirment cette fondation à la recommandation de Clovis II. Roi Cod. Regu', de France. Celle du Diacre Vigille fous le titre de Regle Orientale, fut reçue dans quelques Monafteres du Diocefe Annal. Be- de Treves. Enfin celle de faint Bafile dont nous parlerons dans les Chapitres fuivans, fut requë dans prefque tous les Monafteres d'Italie après qu'elle cut efté traduite en latin par Rufin. Elle fut auffi introduite en France dans quelques Monafteres, entre les autres dans l'Abbaie baftie par faint Yrier, proche de Limoges, qu'on appelle prefentement de fon nom S. Yrier-la perche. Ce Saint y fit obferver cette Regle, conjointement avec les Inftitutions de Caffien, & les Regles de tous les Abbés qui avoient efté les Fondateurs de la vie Monasti Greg. Tu que, felon le témoignage de Gregoire de Tours.

nedict. lib. 1. ú.

ron lib. 10.

6. 29.

L'on doit mettre au nombre des Regles d'Orient, les Inf-titutions de Caffien; puifqu'il ne les redigea par efcrit, qu'à la priere de Caftor Evefque d'Apt, qui avoit fondé un Monaftere dans le Diocefe de Nifmes, dans lequel il fouhaitoit faire obferver les mefmes manieres de vivre, que celles que Caffien avoit veu pratiquer aux Moines d'Orient, & qu'il avoit eftablies dans les deux Maifons qu'il avoit fondées à Marseille. Ce ne fut pas feulement en France que ces Inftitutions aufquelles plufieurs Efcrivains ont donné le nom de Regle, fuRufy it. rent obfervées ; mais elles le furent encore en plufieurs Mode Marille nafteres d'Efpagne, où dans l'Abbaïe de faint Pierre d'Arlan-billon. Ace, il fe trouve un manufcrit fous le titre de Regula Patrum, nal. Bene- qui renferme les Regles de faint Macaire, de faint Pachome

Joann.Ma

116.3.

de faint Bafile, de faint Caffien, de faint Benoift, de faint IfiAre & de faint Fructueux, qui fe trouvent encore avec celle

NES RE

GLES D'O

de faint Pofthume dans un autre manufcrit fous le mefmeti- ANCIENtre de Regula Patrum dans le Monaftere de faint Pierre de Cardagne au Diocefe de Burgas: d'où l'on doit conclure, qu'a- RIENT. vant que la Regle de faint Benoist fuft reçuë en Espagne, on y obfervoit les Regles de faint Bafile, ou de Caffien, & peut-eltre les deux ensemble.

A la verité les efcrits de Caffien, & fur-tout fes conferences, quicontiennent les maximes & les inftructions qu'il avoit apprifes de la bouche des plus celebres d'entre les Peres ou Abbés des Deferts d'Egypte, ne furent pas exemts d'erreurs. Il y avoit quelques fentimens qui ne s'accordoient pas avec la foi, touchant le libre arbitre & la grace. Saint Profper efcrivit contre lui, & ne laiffe pas de reconnoiftre fa fainteté quoiqu'il combatte fes erreurs qu'il ne défendit pas avec opiniatreté. Victor Evefque de Martyrit en Afrique, & quelques au- rbid. lib.5. tres, ont purgé ces Ouvrages de Caffien des erreurs qu'il y avoit c'eft pourquoi le celebre Caffiodre aïant bafti le Monaftere de Viviers dans la Calabre près de Squilace, ordonna à fes Religieux de garder la Regle des Peres & de s'appliquer avec grand foin à la lecture des Traités de Caffien pour l'inftruction des Moines; mais il les avertit de les lire avec precaution, & d'y joindre les corrections qu'y avoit faites Victor Evefque de Martyrit.

C'est dans la Regle de Caffien, ou fes inftitutions Monaftiques, qu'on apprend quel eftoit l'habillement des anciens Moines d'Orient. Ils avoient de petites tuniques de lin, dont les manches ne venoient que jufqu'aux coudes. Ils portoient un capuchon ou froc qui leur defcendoit de la tefte fur le haut des épaules. Ils avoient deux bandes de laine qui defcendant du haut des épaules, fe feparoient & venoient fe joindre fur l'eftomach en ferrant l'habit & le preffant fur le corps, afin qu'ils euffent les bras libres pour s'adonner plus facilement à toute forte de travail. Leur manteau eftoit d'une matiere fort groffiere qui leur couvroit le cou & les épaules. Ils portoient une robe de peau de chevre ou de brebis & marchoient toûjours nuds pieds; mais dans le befoin ils fe fervoient de fandales qu'ils quittoient lorfqu'ils s'approchoient des divins Myfteres. La celebre Abbaie de faint Victor à Marseille nous donnera encore occafion de parler de Caffien dans la quatrième partie de cette Hiftoire.

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