taux: qu'on ne les entend jamais parler de Religion: qu'ils MOINES Le Pere Vansleb nous en donne cependant une autre idée, Il y avoit autrefois un Monastere à Sedament, où les Religieux disoient tous les jours le Pfeautier, c'est-à-dire à l'aube du jour vingt-neuf Pseaumes, à Tierce dix-huit, à Sexte vingt-deux, à None dix-neuf, au coucher du Soleil onze, avant que de se coucher dix-fept, & à Marines trente-fix. Il y a encore dans l'Egypte quelques autres petits Monasteres où il y a peu deReligieux,& où ils vivent tres pauvrement. Tels font les restes de cette multitude innombrable de Moi-nes qui ont autrefois peuplé, non seulement les Deferts, mais encore les Villes de l'Egypte ; & qui s'estoient fi fort multipliés dans les autres Provinces, qu'Anfelme Evefque Lue d'A d'Havelberg, qui avoit esté Aprocrifaire de l'Empereur Lo-chery: Spithaire, qui vivoit dans l'onzième siècle, asseure avoir veu 13 pag. 114. A cileg. Tom. : MOINES dans un Monastere de Constantinople, sept cens Religieux CORTES. de l'Ordre de faint Antoine. En 1593. le Patriarche des Coptes envoïa au Pape Clement VIII. une Legation, pour le reconnoistre comme souverain Pasteur & chef de l'Eglise universelle. Ce furent deux Moines du Convent de faint Macaire, qui vinrent à Rome en cette qualité, & qui firent une profession de Foi conforme à la créance de l'Eglise Latine. Mais cela n'a pas empesché que les Coptes ne foient retournés à leurs erreurs; car felon la coustume des Orientaux, un Patriarche détruit souvent ce que son predecesseur a fait; c'est pourquoi l'on ne peut compter seurement fur leur foi, d'autant plus que c'est souvent l'interest qui les fait agir. Peut-estre que le refpect que les Coptes ont toûjours eu pour le Monaftere de saint Macaire, comme nous avons dit, aussi bien que pour la memoire de ce Saint qui y a sa sepulture, a porté les Religieux de ce Monaftere à prendre pendant un tems le titre de Religieux de l'Ordre de faint Macaire, & il se peut faire aussi que la Regle de ce Saint, qui se trouve dans le Code des Regles, y ait esté observée; car Sil vestre Maurolic sur la Relation de deux Religieux qui se diMar.ecean foient de cet Ordre, qu'il trouva à Rome l'an 1595. a parlé Relig 1b. 1. dans fon Hiftoire des Ordres Religieux, d'une Congregation de faint Macaire en Egypte ; mais il avoue que s'en eftant informé à d'autres Religieux du même Ordre, ils lui dirent que leur Ordre estoit une branche, ou plustost le même Ordre de saint Antoine. En effet il y a long-tems que la Regle de faint Macaire n'est plus en pratique dans aucun Monaftere, & tous les Moines dont nous avons parlé, comme Maronites, Armeniens solitaires, Neftoriens & Jacobites, auffi bien que les Abyslins dont nous parlerons dans la suite, se disent tous de l'Ordre de saint Antoine. Le P. BoCatalog, nanni dans son Catalogue des Ordres Religieux, a donné rdin Relig l'habillement d'un de ces Religieux de saint Macaire, tel que nous l'avons fait aussi graver, & qu'on peut voir au commencement de ce Chapitre. Il confifte en une robe de drap bleu avec un capuce & unScapulaire noir; & ces Religieux portoient une grande calotte noire à oreilles pour couvrir leur teste. C'est ainsi que ces Religieux que Silvestre Maurolic vit à Rome l'an 1595.estoient habillés, di Tut. gli. Pag. 93. Pag. 1. Outre Outre les Auteurs cités dans le Chapitre precedent, l'on peut MOIN encore confulter Le Fevre, Theâtre de la Turquie. Francifc. Quarefm. Elucidat. Terra fanita. Thevenot, Voiage de Levant t. 1. Le monde de Daviti, l'Afrique de Marmol. la Relation d'Egypte, du P. Vansleb ; & le Voïage de la Terre-Sainte, du P. Eugene Roger. CHAPITRE X. Des ceremonies qui s'observent à la vêture & à la profession des Religieux & Religieuses Coptes, & de quelle C maniere ils font les reclus. Eu x qu'on reçoit dans les Monafteres de Coptes pour estre Religieux, doivent faire trois ans de Noviciati & lorsque les trois ans sont achevés, le Superieur du Monastere fait venir le Novice devant lui, le fait coucher ventre contre terre, la teste tournée du costé du Levant, & lit sur lui les prieres prescrites dans leur ceremonial. On lui rase la teste en forme de croix, & le Superieur, aprés avoir beni le Chaperon, faisant lever le Novice, lui donne la Tunique en lui disant : Prenez la robe de l'innocence & le cafque du falut, faites-en un bon usage en Notre Seigneur JesusChrist, auquel foit tout l'honneur, &c. Il lui met ensuite le Chaperon, en disant: Recevez le Chaperon de l'humilité & le Casque du Salut : faites-en un bon usage en Notre Seigneur Jesus-Christ. Quand il lui met la Ceinture, il lui dit: Ceignez vos reins avec toutes les armes de Dien & avec la ferveur de la penitence. Ce qu'étant fait, s'il ne demande pas l'askim, qui est un habit appellé angelique, qu'on ne donne qu'à ceux qui le demandent; parce qu'il engage à quelques austerités particulieres, & que ceux qui en sont revêtus ne peuvent pas se mefler de mariages, ni frequenter les femmes, ni lesEglises des seculiers sans la permission de l'Evêque; le Superieur lit fur lui la priere de l'absolution, & lui donne fa benediction. C'est la maniere de prendre l'habit & de faire profeffion en même temsscar pendant les trois ans de Noviciat, ils conservent leurs habits seculiers. La maniere de donner l'Askim se fait de cette forte. Le |