NESTO ploïerent leur credit pour le faire confirmer Patriarche par un MOINES commandement exprès du Grand Seigneur; mais dans la RIENS. fuite ses travaux & ses fatigues lui aïant affoibli la veuë, il fit élire en sa place pour Patriarche, un jeune homme très Catholique & tres sçavant, qui s'appelle aussi Mar-Joseph; & qui s'emploïe tous les jours avec beaucoup de succès à la conver fion de cette Nation. L'ancien Patriarche Mar-Joseph revint à Rome, où il est mort depuis quelque tems après avoir de meuré plusieurs années dans cette ville. Il avoit un neveu Preftre à Paris, qui y est mort, après y avoir demeuré pendant près de vingt années. Il se nommoit M. Dominique ou Abdelahad. C'est de lui dont j'ai appris les particularités suivantes, pour ce qui concerne les Moines Nestoriens. Ces Religieux fe disent tous de l'Ordre de faint Antoine. quoiqu'ils n'en suivent pas la Regle, non plus que les Maronites, les Armeniens, les Coptes, & les autres dont nous avons déja parlé, n'aïant pour Regle que certaines observances communes pour tous les Monafteres, où elles sont fort mal gardées; n'y aïant dans la pluspart de ces Monasteres que fort peu de fubordination, à cause que les Superieurs n'ofent reprendre les Religieux ni les châtier, dans l'apprehenfion qu'ils ont qu'ils ne se fassent Mahometans. Les Monasteres de ces Religieux Nestoriens, font en affez grand nombre; mais la pluspart abandonnés, principalement ceux qui font le long du Tigre, & il y a fort peu de Religieux dans les autres; excepté dans celui d'Hormoz qui est le plus confiderable, dans lequel il y a environ cinquante Religieux. Ce Monastere, qui, comme nous avons dit, est le sejour ordinaire du Patriarche, tire fon nom d'Horsmisdas l'un des Saints des Neftoriens. Il y a quelques autres Monasteres en Perse, dont le plus confiderable est proche de Tauris. Il y en a aussi dans le païs de Karie sous la domination des Turcs, dans lesquels il n'y a qu'un ou deux Religieux. Parmi tous ces Convents il s'en trouve environ une vingtaine qui font doubles, pour les Religieux & les Religieuses, separés neanmoins d'habitation, mais dont l'Eglise est commune pour les uns & les autres. Ce font les Religieuses qui nourriffent les Moines. Ils se levent à minttit pour reciter leur Office, & font la priere le foir & le matin. Pendant le jour ils vont travailler à la campagne, & les Religieuses leur appre |