Tkom av in scul.

Moine Armenien de l'ordre de S. Antoine

dans la Moree

14.

NIINS.

aux quatre coins. Ils sont pendant quarante jours separés des Moines autres , passant ce tems en jeûnes & en prieres ; & afin d'estre ARMES plus recuëillis , on les oblige de ne parler à personne, de ne pas

voir mesme la clarié du soleil, & de ne manger qu'une fois le jour. Après ces quarante jours, ils s'abstiennent pendant deux ans de manger de la viande,& vivent ensuite comme les autres Religieux. Quand les cheveux qu'on leur a coupés en .croix sont revenus, on ne les coupe plus, mais on leur fait une couronne sur la teste.

Francisc Quaresm. Terr. Sanet. Elucidat. La Croix, Turquie Chrestienne. Le Feyre, Theatre de la Turquie. Le P. Eugene Roger, Voïage de la Terre sainte. Tavernier, Voïage de Perse. Chardin , Voïage de perfe, a memoires dressés sur la relation des fieurs Serge Joseph Prestres Armeniens d'Andrinople & de

& M. l'Evefque d'Hispaham.

Vers la fin du dernier siécle,quelques Armeniens de l'Ordre de saint Antoine, aïant quitté leurs erreurs à la persuasion d'un noble Armenien nommé Mochtar , natif de Sebaste , vinrent -s'establir dans la Morée , où la Republique de Venise leur donna un Monastere dans la ville de Modon. Ce Machtar en fut élu Abbé, & envoïa à Rome en 1706. deux de ses Religieux pour preter obeïssance au souverain Pontife Clement XI. qui gouverne presentement l'Eglise. Ces Religieux Ar-meniens font deux ans de noviciat ; & outre les trois væux de pauvreté, de chasteté & d'obeïssance , ils en font encore un quatriéme, d'obeïr à ceux qui sont deputés par les Superieurs pour leur enseigner les verités de la Religion Catholique. Quelques-uns font yeu aussi de faire des Millions dans l'Armenie , en Perse, & en Turquie. Ils vivenc d’aumosnes, & se conforment pour les abstinences & les jeûnes à l'Eglise Romaine. Ils suivent neanmoins le Rit Armenien, & confacrent avec du pain azime. Ils élisent leur Abbé,qui est tuel,& qui peut renvoïer les Religieux discoles. Leur habillement consiste en une robe noire, serrée d'une ceinture de cuir , une autre tunique ou veste plus courte que la robe & ouverte par devant, avec un manteau & un capuce, le tout aussi de couleur noire. Ils mettent encore sur leurs habits a!icosté gauche, une croix rouge,avec quelques caracteres,qui signifient le desir qu'ils ont de respandre leur sang pour la fùi dej.c. Philipp. Bonanni, Catalog. ord. Relig.part.i. Tome I.

MOINES
NESTO
RSINS.

L

Снарт тв E VI.

Des Moines Nestoriens.
ES Nestoriens sont les Peuples d'Orient qui suivent en-

core aujourd'hui les erreurs de Neftorius Evefque de Conítantinople, qui fut condamné dans le Concile d'Ephese. De toutes les heresies ; c'est celle qui s'est la plus étenduë: car non seulement les Chrestiens qui habitoient la Mesopotamie , & un très grand nombre de ceux qui demeuroient au deca de l'Euphrate., en furent infectés ; mais elle se respandit au delà du Tigre , & mesme jusques aux Indes & aux extremi. tés de l'Alie. Plusieurs Auteurs ont escric

que

les Nestoriens font gouvernés par deux Patriarches , dont l'un est le Chef des Caldéens Alyriens Orientaux,& l'autre de ceux que l'on nomme absolument Nestoriens. Mais M. Renaudor dans son quarriéme Tome de la Perpetuité de la Foi, fait reinarquer que l'on ne doit point ajouter foi à ces Auteurs , & qu'il n'est pas vrai que le Patriarchat ait esté divisé, parce que les , Patriarches des Nestoriens ont residé tantost à Mosul, tantost. à Diarbec kir.

Mais quoiqu'ils aïenc demeuré quelquefois à Diarbeckir, leur fejour ordinaire est neanmoins au Monastere d'Hormoz éloigné de la ville de Moful d'environ trois lieuës : c'estce que j'ai appris du Patriarche Mar - Jofeph', que j'ai veu estant à Rome en 1698. Ce Prelat estoit autrefois le plus grand ennemi que les Catholiques eussent en ces quartiers. Mais Dieu l'aïant touché, il vint à Rome pour se faire inf-

: eruire, & s'éclaircir sur quelques difficultés qu'il avoit. On lui fit une mauvaise reception, sur ce que l'on croïoit sa corversion fcinte & diffimulée, & on le regarda comme un elpion, ce qui ne le rebuca point. Il reconnut entierement ses erreurs,.& eftant retourné en son païs , il témoigna plus de zele pour la deffende de la Religion Catholique, qu'il n'en avoit fait paroistre pour la combattre. La Cour de Rome en aïant efté avertie par ses Missionnaires , lui fit faire excuse du mauvais accuëil qu'on lui avoir fait. Le Pape lui envoïa le Pallium & la Propagandafede , lui affigna une penfion de cing, cens écus. Les Ambassadeurs des Princes Catholiques em