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HALL DANS

LE

tendre la Meffe, fe confeffer & communier dans l'Eglife LES VIERdes Jefuites, quelquefois il leur eft permis de fortir de la GES DE ville pour aller fe promener, ou pour vifiter les terres qui E TIROL. leur appartiennent: elles vont toujours deux à deux. Leur habillement dans la Maison confifte en une robe ou tunique de laine noire trainante par derriere: elles ont un petit collet; & pour couvrir leur tête,elles mettent un petit voile blanc, avec un bonnet par deffus en forme de toque. Lorfqu'elles fortent elles ôtent ce bonnet, & portent un chapeau pointu, à la maniere du païs, avec un petit manteau qui ne vient que jufqu'à la ceinture, ou un peu plus bas.

Conrad Janning, apud Bolland. Act. SS. Tom. IV. Junii ; & Philippe Bonanni, Catalog. Ord. Religiof. part. 3. pag. 32.

GES DE

Trente cinq ans ou environ après cet établiffement, trois SOGITTE autres fœurs Princeffes de la Maifon de Gonzagues, foit à DES VIERl'exemple de ces Princeffes de la Maison d'Autriche, ou par CASTIquelque autre motif,établirent une pareille Communauté de GLIONE. Filles dans la ville de Caftiglione de Stiviera. Ces trois Princeffes furent Cynthie, Olympie & Guidonie, filles de Rodolphe Prince de Caftiglione, & niéces du Bienheureux Louis de Gonzages, de la Compagnie de Jefus. Leur pere étant mort l'an 1592. fans laiffer aucun enfant mâle, & le Prince François de Gonzagues fon frere lui aïant fuccedé dans la Principauté de Caftiglione, elles furent envoïées à Mantouë, pour y être élevées dans la Maison du Marquis Aliprandi, fous la conduite de la Marquife fon époufe, leur aïeule maternele, & elles y demeurerent jufqu'à ce que le Prince François leur oncle, qui étoit à la Cour de l'Empereur Rodolphe II. lorfque fon frere mourut, étant retourné à Caftiglione, prit leur tutelle, & les fit venir auprès de lui. Déja Cynthie & Olympie, quoi qu'enfans, avoient pris la refolution de vivre dans la retraite, & n'attendoient que l'âge neceffaire pour executer ce pieux deffein, lorfqu'elles apprirent avec beaucoup de chagrin la refolution que leur oncle (qui ne penfoit qu'à les établir dans le monde) avoit prife de les envoïer à laCour d'Espagne & à celle de Savoye: ce qu'elles refolurent d'empêcher autant qu'il leur feroit poffible, principalement par la priere & l'oraifon, qui leur parurent les moïens les plus puiffans pour détourner ce coup, qu'elles regardoient comme un obstacle que le Demon met

LES VIER- toit à l'execution de leur projet, qu'elles recommanderent à CASTI- la fainte Vierge, en implorant fa protection.

GES DE

GLIONE.

La confiance que ces faintes Princeffes eurent dans le fecours du Ciel, ne fut pas fans effet: car nonobstant toutes les mefures que le Prince avoit prifes pour envoïer les deux aînées à la Cour de Savoye, & de mener la plus jeune à Rome, où il étoit envoïé par le Roi d'Efpagne en qualité d'Ambaffadeur auprès de Paul V. pour enfuite la conduire en Espagne, tous ces projets n'eurent aucun effet, par la follicitation de Marguerite de Gonzague, fœur de Vincent de Gonzague Duc de Mantouë, & veuve du Duc de Ferrare, qui aïant fondé à Mantouë un Monaftere de Religieufes de fainte Claire, où elle fe retira, voulut avoir la Princeffe Olympie pour être élevée auprès d'elle. Gridonie fut mife dans le Monaftere de faint Jean de la même ville, & Cynthie, qui étoit l'aînée, fuivit le Prince à Rome, où d'abord qu'elle fut arrivée elle fit vou de virginité,& prit la refolution de fonder un Inftitut,conforme à celui de la Compagnie de Jefus, & de vivre fous la direction de ces Peres. Čette fainte Princeffe étant retournée à Castiglione au commencement de l'année 1607. & y aïant trouvé la four Olympie âgée pour lors de feize ans, elle lui découvrit la refolution qu'elle avoit prife. Olympie, qui avoit voulu embrasser l'Ordre de fainte Claire dans le Monaftere qui avoit été fondé à Mantouë par la Ducheffe de Ferrare, mais que fes infirmités avoient obligée de quitter avant qu'elle y eût prononcé ses vœux, approuva la refolution de fa fœcur,& voulut lui fervir de Compagne. Leur autre four Gridonie, qui étoit la plus jeune, voulut auffi les fuivre, nonobftant le deffein qu'elle avoit formé d'accompagner fon oncle, qui étoit fur fon départ pour aller à la Cour d'Efpagne. Ainfi ces trois Princeffes, d'un commun confentement, cederent au Prince de Castiglione tous les biens qui leur pouvoient appartenir, tant du côté de leur pere que de leur mere, condition qu'il fonderoit deux Maisons, l'une pour elles, & l'autre pour les Peres de la Compagnie de Jefus : ce qui aïant été accepté de part & d'autre, elles fortirent le premier Juin de l'an 1607. du Palais du Prince, où elles avoient pris naiffance, & allerent demeurer dans celui du Marquis & de la Marquife Aliprandi leurs aïeuls maternels, qui après avoir

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J.VIII.p.40.

Vierge de Castiglione.

de Poilly f

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