SAMBROI fouliers pour pouvoir grimper fur les rochers efcarpés ou OBLATS DE leurs crimes, leurs déréglemens ou leur rebellion à l'Eglife, les obligeoient de fe retirer, fans que les rigueurs les plus infupportables du froid & du chaud, de la faim, de la foif & de la laffitude, qu'il fouffroit avec joie, fuffent capables de le rebuter. Comme un bon Pasteur il expofa fa vie pour fon troupeau, dans la pefte qui affligea la ville de Milan, allant lui même confeffer les malades, leur donnant le Viatique & l'Extrême-Onction,& les enfeveliffant de fes propres mains. Ses aumônes n'avoient point de bornes : non feulement il diftribua tous les revenus de fon Archevêché aux pauvres & aux affligés ; mais encore il vendit pour les foulager, fes meubles & fa Principauté d'Oria, en forte qu'il fe vit réduit à n'avoir plus que de la vaiffelle de terre & à n'avoir pas un lit pour fe coucher. Ses aufterités étoient fi furprenantes qu'elles abregerent fes jours, étant mort dans la quarante feptiéme année de fon âge le 3. Novembre 1584. Le grand nombre des miracles qui fe firent à son tombeau obligerent le Pape Clement VIII. l'an 1601. à changer la Meffe des Morts que l'on difoit tous les ans pour lui dans l'Eglife du grand Hôpital, en une Meffe folemnelle du faint Efprit. Et trois ans après, il donna commiffion à la facrée Congregation des Rites de travailler aux procedures de sa canonifation. L'année fuivante 1605. fon fucceffeur Leon XI. donna ordre dès les premiers jours de fon Pontificat de pourfuivre cette affaire,& il se disposoit à faire bâtir une Eglife à Rome en l'honneur de ce Saint & d'en faire même un titre de Cardinal; mais fon Pontificat n'aïant duré qu'un mois, il ne put executer fon deffein. Paul V. qui lui fucceda mit la derniere main àette canonifation qu'il célébra avec une folemnité toute particuliere le premier jour de Novembre de l'an 1610. Saint Charles eut pour fucceffeur dans l'Archevêché de Milan, le Cardinal Frederic Borromée fon coufin,qui fit imprimer en 1613. les Conftitutions des Oblats de faint Ambroife. Jean Baptifte Giuffano de la même Congregation a été l'un des Ecrivains de la Vie de ce faint Fondateur. Gio. Baptift. Giuff.no, Vit. di fan Carlo. La même traduite en François par le Pere Edme Cloifeaut de la Congregation de l'Oratoire. Baillet, Vies des Saints 4. Novembre. Her GE'S LES VIER man, Hift. des Ord. Relig. Tom. III. Epitom. Inftitutionum að Doblatos S. Ambrofii pertinentium & Conftitutiones ejufd. ConII TIROL. greg. HALL DANS CHAPITRE VI I. Des Societés des Vierges de Hall dans le Tirol & de Caftiglione de Stiviera dans le Mantoüan. TRE & Rois Princeffes de la maifon d'Autriche, filles de l'Empereur Ferdinand I. fçavoir Magdelaine, Marguerite & Helene, ne voulant point avoir d'autre époux que JefusChrist, prirent la résolution de vivre dans la retraite, éloignées du tumulte & de l'embaras de la Cour ; mais comme elles ne vouloient point quitter les Peres de la Compagnie de Jefus fous la direction defquels elles s'étoient mifes,& qu'elles appréhendoient qu'elles n'euffent pas cette liberté en se renfermant dans un Monaftere, elles établirent une Communauté de filles dans Hall ville du Tirol, pour s'y retirer, Y vivre fous la direction & la difcipline de ces Peres aufquels elles fonderent auffi un College dans la même ville. Elles écrivirent d'Infpruck où elles demeuroient, à faint François de Borgia pour lors Général de la Compagnie de Jefus, afin d'avoir fon confentement qu'il accorda volontiers, & l'aïant reçu, elles acheterent à Hall deux maisons, l'une pour elles & l'autre pour les Jefuites. Mais pendant que l'on difpofoit leur maifon & que l'on bâtiffoit les lieux réguliers, la Princeffe Marguerite mourut, ainfi il n'y eut que fes deux fœurs Magdelaine & Helene qui avec quelques autres Demoifelles de qualité etrerent dans cette Communauté le fecond Dimanche de l'Avent de l'an 1569. & quelques jours après les Peres de la Compagnie de Jefus prirent poffeffion du College que ces Princeffes leur avoient fondé. Ces filles font un vœu folemnel de chafteté perpetuelle & promettent à leur Superieure pauvreté & obéïffance, ne pouvant disposer d'aucune chofe fans fa permiffion. Elles emploïent la matinée à la priere & à l'oraison, & l'après-dînée elles s'occupent au travail & aux exercices corporels. Elles ne gardent point de clôture, & fortent pour aller en |