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SE, DE L'E

ET DE S.

fit un Decret le 15. Mars, par lequel il fixa l'habillement, ORDRES DE ordonnant que tous les Nobles porteroient des robes noires à LA CHAUSgrandes manches; que les Sages Grands porteroient cette TOLE D'OR, robe violette, auffi bien que les Sages de Terre Ferme pen- MARC A dant le tems feulement qu'ils exerceroient ces Charges; que VENISE. les Chefs de la Quarantie criminelle, & les Sages des Ordres auroient des robes violettes à manches étroites, vulgairement appellées Maniche a Comio ; & qu'on prefcrivit auffi celles des autres Magistrats, qui dans les fonctions publiques devoient porter la robe rouge. Le même Decret deter mine encore l'habillement des Chevaliers de l'Etole d'or, aufquels il ordonne de quitter la robe rouge huit jours après leur reception, fous peine de cinq cens ducats d'amende,& de prendre la robe à manches étroites comme les autres ; il leur permet feulement de feulement de porter pour marque de leur dignité sur leurs habits la ceinture & l'étole bordée d'un galon d'or, excepté ceux qui feroient députés pour accompagner le Doge, recevoir les Ambaffadeurs, ou paroître dans les fontions publiques,qui pour lors porteroient des robes rouges.

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Lorfque ceux, qui ont été en Ambaffade auprès de quelque Prince, ont reçu d'eux quelque Ordre de Chevalerie, ils font obligés à leur retour en faifant leur entrée folemnelle dans le Senat fuivant la coûtume de lui remettre les marques de l'Ordre qu'ils ont reçu, & ordinairement le Senat par une deliberation approuve l'honneur que ces Princes leur ont fait ; mais quoiqu'il leur rende les marques de l'Ordre qu'ils ont reçu, ils ne les portent pas pour cela, & ils font tous reputés Chevaliers de l'Etole d'or. Il y a quelques familles à Venife qui joüiffent de cette dignité qui a été accordée à leurs ancêtres pour les fervices qu'ils ont rendus à la Republique, comme les Giuftiniani Comtes de Carpaffɔ, de Contarini Comtes de Zafo,& les Quirini Comtes de Temene au Roïaume de Candie. Le Grand Chancelier de la Republique, quoique du nombre des Citadins qui ne font que du fecond rang & qui ne font pas nobles, joüit auffi de la dignité de Chevalier. Il'eft ordinairement habillé de rouge & d'une robe violette à grandes manches, avec une étole de la même couleur ; mais dans les fonctions publiques il a la robe Ducale rouge, precede tous les Princes, & après fa mort lorf

ORDRES DE qu'il eft expofé fur fon lit de parade, on lui met aux pieds SE, DE L'E les eperons d'or.

LA CHAUS

TOLE D'OR,
ET DE S

Outre les Chevaliers de l'Etole d'or il y a encore à Venife MARC A ceux de faint Marc. Cet honneur n'eft ordinairement conVENISE. feré par le Senat qu'aux Sujets de la Republique ou quelquefois aux étrangers qui lui ont rendu fervice dans les armées & s'y font diftingués par leurs belles actions. La marque de cet Ordre eft une medaille d'or où eft représenté le Lion de faint Marc tenant entre fes pates un Livre ouvert où font ces paroles Pax tibi Marce Evangelifta meus. Ces Chevaliers ne font point obligés à faire des preuves de nobleffe. Ceux qui ont été reçus, font conduits au Senat où se mettant à genoux aux pieds du Doge, ils le fupplient de les faire Chevaliers. Le Doge après les avoir exhortés de continuer à rendre service à la Republique, frape avec une épée nuë fur le dos de chacun de ces Chevaliers en lui difant efto miles fidelis ; on lui attache les eperons d'or aux pieds & le Doge lui met au col une chaîne d'or où pend la medaille. Comme le Dogeeft Prince & Chef de la Repúblique confere auffi de fon autorité un autre Ordre qu'on nomme l'Ordre du Doge ou du Prince de Venise. Il le donne dans fa falle d'audiance & la marque que portent les Chevaliers de cet Ordre eft une croix à douze pointes comme celle des Chevaliers de Malte. Elle est émaillée de bleu orlée d'or avec une ovale au milieu où eft représenté le Lion de faint Marc.

CHEVA-
LIERS DU
DOGE.

Cefar Vecellio, Habiti antichi & moderni di tutto il mondo, Bernard Giustiniani,Hist. di tutt. gli Ord. Militari. Francifc. Mennenius, Delicia. equeftr. Ord. & Schoonebeck, Hiftoire des Ordres Militaires.

il

Chevalier de S. Marc.

de Eoilly f

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CHAPITRE

LVIII.

DIFFE RENS ORDRES MILITAIRES ETABLIS

Des Chevaliers des Ordres de Nôtre-Dame de Bethleem, PAR DES

SOUVE

TAFES

de la Societé de Jefus, de faint Pierre & faint Paul & RAINSPONautres inftituez par des fouverains Pontifes.

A

N DAME

LEEM.

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PRE's la prise de Conftantinople par Mahomet II. l'an CHEVA1453. ce Prince pourfuivit fes conquestes & aïant af-LIERS DE fiegé l'ifle de Lemnos dans la Mer Egée, il s'en empara auffi. Mais le Pape Calixte III. y aïant envoïé Loüis Patriarche d'Aquilée & Cardinal avec quinze galeres, il reprit cette ifle fur les Turcs, & Pie II. fucceffeur de Calixte inftitua deux Ordres Militaires pour s'opposer à ces Infideles qui menaçoient d'envahir toute la Chrétieneté. 11 y en eut un auquel il donna le nom de Nôtre Dame de Bethleem, & dont il fit l'inftitution à Rome le 18. Janvier 1459. Le deffein de ce Pontife étoit que les Chevaliers de cet Ordre s'oppofaffent continuellement aux courfes que les Turcs faifoient dans la Mer Egée & dans l'Hellespont ou détroit de Gallipoli. Leur principale demeure devoit être à Lemnos. Ils devoient avoir un Grand Maître Electif, ils pouvoient avoir des Freres Chevaliers & des Prêtres comme il y en avoit dans l'Ordre de Rhodes, leur habit devoit être blanc avec une croix rouge & pour leur entretien le Pape unit à leur Ordre les biens de quelques Ordres Militaires & Hofpitaliers qu'il fupprima. Ĉes Ordres furent ceux de faint Lazare, de fainte Marie du château des Bretons, de Bologne en Italie, du faint Sepulchre,du faint Efprit,in Saxia, de fainte Marie des Portes croix, & de faint Jacques du Haut Pas de Luques. Mais les Turcs aïant repris peu de tems après l'ifle de Lemnos, cet Ordre fut aboli, & la plupart des Ordres, qui avoient été fupprimés à son occasion, subsistent encore aujourd'hui, peut être même que la memoire de cet Ordre de Bethleem feroit restée entierement dans l'oubli fi M. de Lebenitz n'avoit conservé dans son Codex Gentium la Bulle de l'Inftitution de cet Ordre où on la peut confulter.

Le même Auteur a joint à cette Bulle une Lettre écrite par le même Pie II. à Charles VII. Roi de France qui fait

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