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Fête de faint Michel. Ils ne pourront fortir de la ville nije Fous AU parer & quitter le lieu où ils feront affemblés,que chacun n'ait DUCHE DE Jatisfait pour les frais & payé fa part de la dépence. Il n'y CLEVES. aura aucun de nous qui puiffe fe difpenfer de s'y trouver à moins qu'il n'y envoie un bon certificat des affaires importantes qui l'empêchent, ou d'une maladie, fans en excepter ceux qui se trouveront étre en voïage dans le tems qu'on les ira avertir & citer au lieu de leur domicille ordinaire: que s'il arrive que quelques-uns des Confreres aient differend enfemble,la Societé fera tous fes efforts pour les reconcilier depuis le matin du Vendredi au lever du joleil, avant que la cour tienne jufques au coucher du foleil du Vendredy auquel la Cour aura tenue: outre cela tous les ans les Confreres étant à la Cour feront élection de l'un d'entre eux pour Roi & de ceux qui lui ferviront de confeil, lequel Roi & fon Confeil difpoferont, ordonneront de toutes les affaires de la Societé, & particulierement de ce qui regardera l'Affemblée de l'année fuivante, & les affaires qui y Seront mijes fur le tapis ou qui concerneront les frais & la dépenfe, dequoi ils rendront compte exact & fidele, lesquels frais Jeront paiez par égales portions par chaque Chevalier pour lui &pour fon valeti un Comte paiera un tiers plus qu'un Baron. Le Mardy les Confreres étant à l'Hôtel de leur Affemblée à Cleves iront dès le matin à l'Eglife de Notre-Dame, afin d'y faire leurs prieres pour ceux de la Societé qui feront decedez, & chacun ira à l'offrande, &c. Donné & fait l'an 1380. de notre falut le jour de S. Rumbert. Ces Lettres font fcellées de trente fix fceaux tous en cire verte, excepté celui du Comte de Cleves qui eft en cire rouge. Les armes de ces Seigneurs font auffi au haut de la premiere page, & Schoonebeck les a fait graver dans fon Hiftoire des Ordres Militaires. Il ajoute que l'on ne peut lire le refte de ce qui eft contenu dans ces Lettres, mais il y a de l'apparence que ce n'eft qu'une traduction qu'il nous a donnée de l'original, puisque le stile ne fe reffent point de l'antiquité.

223.

Schoonebeck, Hiftoire des Ordres Militaires, Tom. II. pag.

ORDRE DE

S. GEORGES
AUCOMTE

DI BOURGO

GNI.

CHAPITRE L.

Des Chevaliers de faint Georges au Comté de Bourgogne..

Q

UOIQUE Gollut, dans fes Memoires de Bourgogne, parlant des Chevaliers de faint Georges dans le Comté de Bourgogne, ne donne à leur Societé que le titre de Confrairie; elle n'en doit pas être moins regardée comme un Ordre de Chevalerie, puifque pour y être reçû il faut faire preuve de trente deux quartiers de nobleffe du côté paternel, & autant du côté maternel; de même que l'Ordre de la Jarretiere en Angleterre, ne doit pas être regardé comme une fimple Confrairie, parce que Froiffard ne lui donne que ce titre, qui étoit donné à prefque tous les Ordres de Chevalerie dans leur origine. La Societé des Chevaliers de faint Georges, dont nous parlons dans ce Chapitre,peut avoir été inftituée, felon le même Gollut, vers l'an 1390. ou 1400. parce qu'il y avoit,dit-il en ce tems-là quelques Gentilhommes qui furent du nombre des premiers Confreres, comme Humbert de Rougemont Sieur d'Utfie, Jean de Rye, Sieur de Til-Castel, Etienne de Monftret, Sieur de Villeroy-leBois, & Philibert de Miolans, Fondateur de la Confrairie.. Nous avons un Recueil des Armoiries de tous ces Chevaliers, depuis leur inftitution jufqu'en l'an 1663. qu'elles furent gravées & données au public fous le titre d'Etat de la Confrairie de faint Georges, autrement dite de Rougemont en Franche-Comté. Ces Chevaliers portent pour marque de leur Ordre, un faint Georges d'or maffif; & à leur reception ils font ferment de maintenir dans la Province la pureté de la Religion Catholique & l'obéïffance au Souverain.

C'eft à la devotion de Philbert de Miolans, Gentilhomme du Comté de Bourgogne, que l'on doit cet établissement, qu'il fit à fon retour d'un voïage d'Orient, d'où aïant apporté quelques Reliques de faint Georges, il fit bâtir une Chapelle proche l'Eglife Paroiffiale de Rougemont, dont il étoit Seigneur en partie ; & les aïant fait mettre dans une riche Chaffe, il convoqua l'an 1390. un grand nombre de Gentilshommes de ce Comté, pour affifter à la Tranflation de ces Reliques, qui fut faite avec beaucoup de ma

gnificence

S. GIORGIS

gnificence. Ces Gentilshommes voulant témoigner la de- ORDRES DE vtoion particuliere qu'ils avoient pour ce faint Martyr, AU COMTE' s'unirent dès lors ensemble, s'engageant d'affister à tous les DE BOURServices & Offices que Philbert de Miolans avoit fondés GOGNE.. dans cette Chapelle. Ils firent quelques Reglemens, & donnerent à leur Chef le titre de Bâtonnier,qu'on a changé depuis en celui de Gouverneur;& ils élurent pour premier Bâtonnier ce Philbert de Miolans, qui donna få maison de Rougemont à cette Confrairie.

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L'an 1485. l'on fit des Statuts qui portoient entre autres chofes que chacun auroit fon rang felon l'ordre de fa reception dans la Confrairie fans avoir égard à aucune dignité, richeffes, Chevalerie, ni autre chofe donnant préeminence: que tous les ans ils s'affembleroient la veille de la fête de faint Georges audit lieu de Rougemont pour faire le fervice Divin,accompagner le Bâtonnier, & traiter des affaires qui concerneroient la Confrairie : que celui qui ne pourroit s'y trouver envoiroit au Bâtonnier les droits dûs à la Confrairie & les excufes de fon absence: qu'ils iroient en la maison du Bâtonier devant lequel ils marcheroient deux à deux, tenant un cierge à la main : qu'ils demeureroient à l'Eglife pendant le service fans en pouvoir fortir : que les Ecclefiaftiques feroient revêtus de furplis & précederoient les Confreres que le jour de faint Georges l'on chanteroit les Vêpres & qu'enfuite l'on diroit les vigiles des Morts & que le lendemain l'on diroit trois Meffes hautes l'une du faint Efprit une autre de la Vierge, & la troifiéme des Morts pour les Confreres decedés : que le Bâtonier y offriroit du pain, du vin & l'épée du dernier Confrere qui feroit decedé, dont les Confreres les parens prefenteroient auffi l'écu de fes armes, & que s'il y en avoit plufieurs qui fuffent decedés les autres Confreres feroient la même chofe: que fi quelques Confreres fe trouvoient dans le lieu auquel l'un des Confreres decederoit, ils porteroient fon corps à l'Eglife, & que n'étant pas en nombre fuffifant.ils l'accompagneroient au moins, & demeureroient dans l'Eglife jufqu'à ce que fon corps mis en terre:que tous les ans ils païeroient au Bâtonnier un franc pour les frais de l'Office Divin: que le Bâtonnier donneroit à la collation du pain & du vin feulement, & le jour de faint Georges à dîner du boüilli seulement, & à fouper Tome VIII. Τι

fût

S. GIORGIS

GOGNE.

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ORDRE DE du roti avec deux fortes de vin pur & net fans excès; autrement que le Procureur de la Confrairie prendroit le furplus DE BOUR & le diftribueroit aux pauvres : que le jour de faint Georges on donneroit la collation comme le jour précedent & que pour fupporter les frais on donneroit au Bâtonier fix gros vieux que chaque Confrere païeroit auffi au Procureur deux gros pour la retribution des Chapelains: que le bâton feroit donné par ordre de reception,& que fi celui qui devoit être Bâtonnier refufoit cet emploi il payeroit dix livres, que fon nom feroit raié de la lifte des Confreres, & l'écu de fes Armes ôté de fa place: que celui qui feroit reçu dans la Confrairie envoiroit dans l'année l'écu de fes armes blafonées pour être mis en fa place dans la Chapelle: que s'il arrivoit differend entre les Confreres, & que quelqu'un ne voulût pas acquiefcer au jugement qui en feroit donné par les autres,il feroit exclus de la Confrairie:qu'ils ne pourroient foûtenir plus d'un an une Sentence d'excommunication, & ne feroient rien contre leur honneur fous peine d'être auffi exclus: qu'ils porteroient toûjours l'image de faint Georges & que s'ils manquoient de fe trouver deux ans de fuite à Rougemont, leur nom feroit biffé de la Liste des Confreres : enfin que les heritiers des Confreres decedés, feroient tenus de donner trente fols à la Confrairie, qui ne pourroit être compofée que de cinquante Gentilshommes.

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L'an 1487. on ajoûta à ces Statuts que le Bâtonier, feroit obligé de donner à foûper outre la collation, la veille de la fête de faint Georges & fur ce que quelques Bâtonniers manquerent d'y fatisfaire, il fut ordonné l'an 1494. que chaque Bâtonier manquant à cette obligation païeroit quarante livres. Le nombre des Confreres étoit augmenté l'an 1504. jufqu'à cent fept; & en 1518. ils ordonnerent que les heritiers du Bâtonier, feroient les repas qu'il n'auroit pu faire fur peine de cinquante livres. L'an 1552. l'on ajoûta encore aux Statuts que dans ces fortes de repas, il n'y auroit point d'autre viande que du bœuf, du mouton, du veau, du cabris, du cochon, des chapons, des poules & des poulets fans aucune patifferie pour le deffert,& que les Confreres feroient tenus de faire preuve de noblesse. Mais ces repas ont été retranchés depuis. Les Affemblées fe tiennent prefentement dans l'Eglife des Carmes de Befançon.

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