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fig.1.

Chevalier du Devidoir.

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de Foilly f

fig.2.

Chevalier de la Lione

de Foilly f

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LIERS DU

eaux, leur toque étoit de velour noir, couverte par devant CHEVA d'une plaque d'or, qui reprefentoit auffi un navire. L'on CROISSANT prétend que ce Prince avoit fixé le nombre des Chevaliers à trois cens, & qu'il avoit ordonné que lorfqu'il en mourroit quelqu'un, vingt neuf des principaux procedaffent à l'élec tion d'un nouveau Chevalier. Mais ce même Prince, qui prétendit au Roïaume de Hongrie, après la mort du Roi Louis fon frere, aïant été tué à Bude l'an 1386. l'Ordre du Croiffant ou du Navire fut aboli à Naples par les troubles dont ce Roïaume fut agité. Car Ladiflas fon fils aïant été proclamé Roi après la mort, & aïant été couronné à Gaëte, les Napolitains appellerent Louis II. Duc d'Anjou : ce qui caufa des guerres fanglantes.

DEVIDOIR

Ce fut pendant ces troubles que la nobleffe du Roïaume C H B VAse trouvant divifée en deux factions, il y eut plufieurs Gen- LIARS DU tilhommes de ceux qui s'étoient déclarés pour la maifon T DELA d'Anjou, qui prirent pour devife un Devidoir d'or qu'ils LIONE. portoient fur le bras gauche dans un fond rouge, & d'autres qui prirent une Lionne qui avoit les pieds liés qu'ils portoient fur l'eftomac attachée à un ruban. Les uns & les autres fe qualifioient Chevaliers du Devidair, ou de la Lionne. Ceux qui portoient le Devidoir pour devife, le firent par mépris pour la Reine Marguerite veuve de Charles III. qui vouloit gouverner pendant la minorité de fon fils Ladiflas, voulant faire entendre par cette devife qu'ils étoient capables de demêler les brouilleries de Naples ; & ceux qui portoient la Lionne aïant les pieds liez vouloient faire connoître par là, qu'ils tenoient la Reine Marguerite comme liée par les pieds. Ladiflas eut d'abord l'avantage & Louis II, ne fut pas plus heureux que l'avoit été fon pere Loüis I. lorfqu'il voulut chaffer du Roïaume Charles III. Cependant la victoire fe déclara pour lui; mais ce Prince n'en aïant pas profité, fon competiteur demeura maître du Roïaume auquel Jeanne II. où Jannelle fa fœur fucceda. Loüis III. auffi Duc d'Anjou tenta inutilement de la dépoffeder; mais cette Princeffe l'aïant appellé dans la fuite, & l'aïant fait reconnoître par fes fujets pour Roi de Naples il chaffa du Roïaume les Catalans & les Aragonnois qui y étoient entrés avec Alfonfe leur Roi, dont l'ingratitude obligea cette Princeffe ( qui l'avoit adopté pour fon Na

Tome VIII.

CHEVA fils, à annuler fon adoption & à appeller Louis III. d'AnCROISSANT jou qui mourut fans enfans l'an 1434.

LIERS DU

Son Frere René à qui la Reine Jeanne avoit laiffé fes Etats par fon teftament, en prit poffeffion aprés la mort de cette Princesse qui arriva l'an 1495. mais Alfonse V. Rọi d'Arragon retourna en Italie & chaffa René d'Anjou du Roïaume de Naples, dont il fe rendit maître l'an 1442. René qui étoit auffi Comte de Provence s'y retira & inftitua en 1448. étant à Angers, un nouvel Ordre du Croiffant, qu'il mit fous la protection de faint Maurice, comme il paroît par les Lettres Patentes de ce Prince qui commencent ainfi.

Au nom du Pere,du Fils,& du faint Efprit, un Dieu en trois perfonnes feul & omnipotent; avec l'aide de fa très Benoiste & glorieufe Mere la Vierge Marie, aujourd'hui onzième jour du mois d'Août de l'an 1440. tenant en fainte Eglife le siége Apoftolique Nicolas Pape Quint, a esté encommencé & mis fus un Ordre pour perpetuellement à jamais durer au plaifir de Dieu par Chevaliers & Efcuyers qui feront & pourront eftre jufques au nombre de cinquante. Lequel Ordre fera appellé & nommé l'Ordre du Croiffant; parce que lesdits Chevaliers & Efcuyers porteront deffous le bras dextre un Croiffant d' Armes camaillé, fur lequel fera efcript de lettres bleues Loz EN CROISSANT &fera fait par la façon & maniere que cy devant eft figure & pourtrait, duquel Ordre eft pris pour Chief, Patron, conduifeur &deffenfeur Monfieur faint Maurice Chevalier, tres glorieux Martyr. De laquelle fraternelle union & compagnie deffusd.les points de la Regle à garder & à obferver s'enfuivent cy après par articles.

Ces articles contenoient entre autres chofes qu'aucun ne pouvoit être reçu dans cet Ordre, s'il n'étoit Duc, Prince, Marquis, Comte ou Vicomte, ou iffu d'ancienne Chevalerie & Gentilhomme de quatre races, & il falloit que fa perfonne fût fans reproche. Ces Chevaliers faifoient ferment fur les faints Evangiles, d'entendre tous les jours la Messe quand ils le pourroient: lorfqu'ils y manquoient,ils devoient donner en aumône autant que l'on donnoit à un Chapelain pour dire une Meffe, & ils ne devoient point boire de vin ce jour-là. Ils promettoient auffi de dire tous les jours l'Of fice de la fainte Vierge, s'ils le fçavoient, & y manquant ils

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