CATION Ces Prêtres font tous les jours une heure d'Oraison men- Congre. rale en leur particulier le matin , & une demi-heure le soir OATSANNE en commun. Ils prennent la discipline trois fois la semaine. JOSEPH. Ils font une lecture de l'Ecriture Sainte & de quelque Livre spirituel pendant le repas , après laquelle le Superieur propose quelque cas de conscience ou une question de Theologie, & chacun dit son sentiment. Une fois le mois ils reconnoissent leurs fautes devant le Superieur. Ils sont assidus au Confessional, font toutes les Fêtes & les Dimanches le Catechisme , des Conferences spirituelles & des Exhortations: ils visitent les Hôpitaux & s'emploient à plusieurs autres auvres de charité. Ils ne sont point engagés par aucun væu. Leur Maison est comme un Seminaire , qui fert aussi de retraite à d'autres Ecclesiastiques , qui veulent vivre à Rome éloignés du bruit & du tumulte du monde. llest sorti de cette Congregation plusieurs personnes distinguées par leur vertu, entr'autresole Cardinal Michel Ange Ricci qui mourut l'an 1682. quelques mois après avoir été élevé à cette dignité par le Pape Innocent XI. Carlo Bartholom. Piazza , Eusevolog. Rom. part. 1. Tratt. f. cap. 31. & part. 2. Tratt. 2. cap 24.& Philip. Bonanni, Catalog. Ord. Relig. part. 3. Nous avons déjà dit dans le Chapitre précedent que saint CONGRE. Philippe de Neri institua à Rome l'an 1548. la Confrairie de CAT DAN PE la sainte Trinité pour avoir soin particulierement des Pele- TRIN rins qui viennent de toutes parts dans cette Capitale du monde pour y visiter les tombeaux des saints Apôtres ; que pour cet effet les Confreres eurent une maison où ils les recevoient pendant trois jours,aussi bien que les pauvres Convalescens, qui le plus souvent pour être renvoïés trop tộc des Hôpitaux retomboient malades faute de secours pour les aider à reprendre leurs forces;& que le Pape Paul 'I V. leur aïant donné l'an 1558. l'Eglise de saint Benoît proche le Pont Sixte, ils donnerent à cette Eglife le nom de la sainte Trinité, auprès de laquelle on a bâti depuis un Hôpital fort ample pour recevoir les Pelerins & les Convalescens. Cette Confrairie qui est devenuë dans la suite si considerable que la plus grande partie de la Noblesse de Rome de l'un & l'autre sexe s'est fait un honneur d'être du nombre des Confreres, est celle qui a donné commencement à cette Congregation de la sainte RINITE.. GREGA TRINITE'. PRETRES Trinité, par le zele & la pieté de ses Gardiens & Admini. DE LA CON strateurs, qui voïant que le frequent changement des PreTION DE LA tres qui desservoient leur Eglise, causoit du trouble & de la SAINTE confusion dans le gouvernement du spirituel, qui changeoit de figure autant de fois qu'il en venoit de nouveaux , par la TAM Tant à l'Eglise en Procession deux à deux pour y adorer le OBLATS DE faint Sacrement, & y reciter quelques prieres prescrites par SAINTAM les Statuts après lesquelles ils doivent leur apprendre à faire ®KO.SE. • l'examen de conscience, & les instruire de la maniere qu'ils doivent le confesser & s'approcher de la sainte Table:ce qui étant fini, ils les menent en chantant le Te Deum , à l'endroit où on leur lave les pieds , & delà au Refectoire, où l'un des Prêtres fait la benediction de la table & la lecture spirituelle. Après le repas ils les conduisent aussi en Procession au Dortoir, d'où après avoir dit les prieres du soir, ils se retirent jusqu'au lendemain matin, qu'ils y retournent pour y faire la priere, & reciter l'Itineraire avec ceux qui doivent s'en aller , après avoir été trois jours dans l'Hôpital : ils exercent la même charité envers les convalescens ; & il leur est défendu Tous de grosses peines de recevoir aucune aumône, sous quelque prétexte que ce soit. Quoiqu'ils aïent pour Superieur le Primicier de la Confrairie de la sainte Trinité, qui est ordinairement un Prélat,dont ils dépendent , ils ne laissent pas d'élire entre eux un Superieur tous les trois ans, avec d'autres Officiers pour leur Congregation. Carl. Bartholom. Piazza , Eusevolog. Romano , part. 1. Trattato 5.-cap. 32. &Philip. Bonanni , Catalog. Ord. Relig. part. 3. CHAPITRE V I. Vie de Saint Charles Borromée, Cardinal & Archevê que de Milan,leur Fondateur. CNtre les quvres pieuses que saint Charles BorroEmée a établies pour le bien de l'Eglise , l'une des plus signalées est l'Institution des Oblats de saint Ambroise. Ce grand Cardinal , qui dans les derniers siécles a fait revivre la sainteté de l’Episcopat , nâquit dans le Milanez le 2. Ottobre de l'an 1538. dans le château d'Aronne. Il étoitfils du Comte Gilbert Borromée, & de Marguerite, sæur de JeanJacques de Medicis, Marquis de Marignan, & du Cardinal Jean-Ange de Medicis , qui fut depuis élevé au souverain Pontificat sous le nom de Pie IV. Dès ses plus rendres an BROISE, Odlats dinées il donna des marques d'une singuliere pieté, emploïant. SAINT AM. à la priere ou à d'autres exercices de devotion le tems que les personnes de son âge emploïent ordinairement aux divertisTemens ou à la promenade , après avoir satisfait au devoir de leurs études. Ces marques qu'il donnoit déja de la vocation au service de Dieu, obligerent son pere à lui faire recevoir la tonsure, & à lui en faire aussi porter l'habit, tout enfant qu'il étoit : ce qui fut pour lui un sujet de joïe,d'autant plus sensible,quelon pere ne faisoit en cela que suivre ses inclinations. A l'âge de 12.ans il fut revêtu de l'Abbaïe de S. Gratinien & de S. Felin, fiquée dans le Territoire d’Arone, que son oncle le Cardinal Jules-Cesar Borromée lui résigna. Le jeune Abbé, dont les pensées & les connoissances étoient beaucoup élevées au dessus de celles que son âge lui permettoit naturellement d'avoir, comprit d'abord les obligations que les Beneficiers ont d’user faintement des biens de l'Eglise : c'est pourquoi il ne voulut pas souffrir que le revenu de son Abbare fût confondu avec celui de la famille, & pria son pere. de lui en laisser la disposition, pour en faire l'usage qu'il crosoit en conscience être obligé d'en faire, qui étoit celui de la charité. Lorsqu'il eut achevé ses Humanités à Milan , il fut envoïé. à Pavie à l'âge de seize ans, pour y étudier en Droit sous le célébre Alciat, qu'il fit élever depuis au Cardinalat par reconnoissance du soin qu'il avoit pris de lui pendant qu'il demeura dans cette ville: il y vêcut avec tant de regularité & de prudence ; qu'il sçut éviter une infinité de pieges qu'on voulut tendre à sa chalteté. Il étoit encore dans cette ville', lorsque son oncle le Cardinal Jean-Ange de Medicis lui donna une seconde Abbaïe & un Prieuré considerable; mais fon pere étant mort quelque tems après, il fut obligé d'en sortir, & d'interrompre ses études de Droit pour aller à Milan, afin d'y prendre le loin de la famille, qu'il regla avec la prudence d'un homme consommé dans les affaires. Lorsqu'il eut mis ordre à tout ce qui regardoit ses interêts , il alla en 1559. prendre le Bonner de Docteur à Pavie, d'où étant retourné à Milan, il y apprit peu de tems après son arrivée l'élection de son oncle au souverain Pontificat, sous le nom de Pie IV. qui peu de tems après l'appella auprès de lui, le fit d'abord Protonotaire , & ensuite Referendaire de l'une & |