FILLES DE toutes. parées. On y fit un Refectoire, une salle d'exercices & au- Madame de Miramion païa toute seule les premieres Re- pour servir de retraite à ceux que l'âge & le travail ont mis hors d'état de fervir l'Eglise. Mais le tems & les moïens lui aïant manqué, M. le Cardinal de Noailles Archevêque de Paris y suppléa, en établissant la Communauté de faint François de Sales , qui pour cet effet joüit du Prieuré de saint Denis de la Charte à Paris. Enfin Madame de Miramion epuisée de forces & succombant pour ainsi dire sous le poids de ses mortifications, tomba malade le : 9. Mars 1696. ses vomisiemens continuels l'empêcherent d'abord de recevoir le faint Viatique ; mais en aïazt éré délivrée par une grace speciale de celui qu'elle avoit aimé & servi avec tant de fidelité, elle le reçut enfin & NI VIEVE. mourut le 24. Mars , aïant ordonné par Mars , aïant ordonné par son testament qu'on FILLES DE l'enterreroit comme une simple fille de lainţe Genevieve. Six SaiNTI GEpauvres porterent son corps à la Paroisse , cù il fut enterré dans le Cimetiere & son cæur fut mis dans la Chapelle de sa Communauté, où toutes les bonnes cuvres que l'on y faisoic de son vivant, ont été depuis continuées & même augmentées par le zele & la ferveur de les filles', qui faisant leur possible pour imiter son amour pour Dieu & la charité pour le prochain, se font toûjours conservé jusqu'à présent l'estime de tout le monde & la bonne odeur de jesus Christ par la fidelité avec laquelle elles s'acquirent de toutes leurs obligations & pratiques de pieté, & par la charité qu'elles exercent envers le prochain, enseignant à lire, écrire & travailler aux perites filles, qu'elles élevent en même tems à la connoillance des Mysteres de notre sainte Religion & aux pratiques d'une veritable pieté , en recevant dans leurs maisons les maîcrelles d'Ecole, qui defirent éprouver leur vocation & se former à cet emploi , en allant en campagne , lorsque les Evêques & les Curés le demandent, pour établir & dreiser des maîtreffes , en faisant dans leurs maisons, pour l'instruction des personnes de leur sexe, une lecture ou Conference familiere sur les choses necessaires au salut , sur les vertus & sur les obligations de leur état pour passer la vie saincement , en admettant chez elles celles qui defirent faire les exercices spirituels , en allistant spirituellement & corporellement les pauvres malades & les bleslés des Paroisses où elles sont établies , qu'elles saignent , & pensent, & ausquels elles fournissent autant qu'elles en ont le moïen, les onguens & autres remedes qu'elles jugent necessaires pour leur guerison. Les Sæurs ne sont reçuës à la Communauté qu'à vingt ans accomplis & après deux ans d'épreuve. Elles ne font point de væux ; mais soit que la prétendante apporte quelque chose en fonds ou en argent , ou une rente viagere, soit qu'elle n'apporte rien, on passe un Contrat entr'elle & la Superieure avec ses Conseilleres , par lequel il est porté qu’outre les autres clauses dont on est convenu,, la prétendante aïant lu & bien entendu les Constitutions , elle s'y soùmet & s'oblige de les observer , & que la Communauté s'cblige à la nourrir & entretenir , tant en santé que maladie FILLES DE pendant tout le tems qu'elle fera du même Corps, & d'observer reciproquement les Constitutions à fon égard, & pour lors au jour marqué les Sæurs assemblées dans leur Oratoire, le Superieur y étant la prétendante lui demande d'être reçuë au corps de la Communauté pour y vivre suivant les Cónftitutions. Le Superieur demande si elle a les voix de la Communauté, & la Superieure l'en aïant assuré, il déclare à haute voix qu'elle est reçue. Tel est leur engagement & la cérémonie de leur réception. Ces filles disent tous les jours en commun le petit Office de la Vierge & font une heure d'Oraison Mentale , demieheure le macin & demie heure après Complies. Tous les ans elles font une recraite de huit ou dix jours au tems que la Superieure juge le plus commode. Elle peut auffi accorder à quelques unes des Seurs un jour de retraite chaque mois. Une fois la semaine elles doivent s'affembler pour s'accuser devant la Superieure de trois ou quatre fautes principales & exterieures qu'elles pourroient avoir commises, specialement contre les Constitutions. Leurs habits , linges & ameublements font en commun. Leur habit de dessus & la seconde jupe sont d'étoffe de laine noire, & la juppe de deflous de faine grise ou noire, le linge de dessus simple & uni, celui de dessous de toile commune forte & de durée. Tout le reste doit être simple & d'un prix mediocre. Elles doivent avoir la gorge & les bras si modestement couverts qu'on ne les puisse voir, Leurs cheveux ne doivent point être abbatus & elles gardent en tout l'uniformité. Les Sæurs domestiques ou servantes sont habillées de gris. S'il y a quelques filles ou veuves , qui ne pouvant pas s'allujectir à tous les Reglemens. de la Communauté , ou pour être trop foibles de corps ou pour quelqu'autre raison , souhaitent néanmoins demeurer dans la maison & s'unir à la Communauré pour servir Dieu plus parfaitement & aider à plufieurs bonnes auvres que les Sæurs pratiquent à l'égard du prochain , elles les peuvent recevoir en qualité d'associées . Ces associées ne font obligées qu'à une année d'épreuve , elles n'ont point de voix active & passive, & ne peuvent être mises dans les Charges qui sont électives. L'Abbé de Choisy , Vie de Madame de Miramion. & les Constitutions des Filles de sainte Genevieve. CHAPITRE |