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qui furent Baronius, Fideli & Bordin, que le Pape Clement PRETRES VIII. choifit dans la fuite pour fon Confeffeur, & qui fut TOIRE auffi Archevêque d'Avignon.

DE L'ORA-
TOIRE DE
S. PHILIPPE
DI NERI.

Ces zelés Disciples de ce faint Fondateur furent les trois premiers qui allerent demeurer à l'Eglife des Florentins, où ils furent bien-tôt fuivis par Tarruggi & Velli, qui fut premier Superieur de la Congregation après faint Philippe de Neri ; & c'eft proprement à ce tems- là que l'on doit rapporter l'établiffement de cette Congregation, qui prit le nom de l'Oratoire, à caufe de l'Oratoire que le faint Fondateur avoit dressé à faint Jerôme de la Charité, où il demeura encore quelque tems, pendant lequel fes Difciples qui demeuroient à l'Eglife des Florentins l'alloient trouver trois fois le jour. Le matin ils fe confeffoient à lui, & retournoient enfuite chez eux. Après le dîné ils alloient à l'Oratoire pour y entendre le Sermon, ou pour prêcher à leur tour, d'où ils alloient chanter les Vêpres à leur Eglife, & retournoient encore à l'Oratoire pour affifter aux autres exercices, fans que les ardeurs du Soleil en Eté, ni les rigueurs du froid, ou le mauvais tems en Hyver les en empêchaffent. Ils étoient dans une fi parfaite union, qu'ils diftribuerent entre eux les Offices de la Maifon, qu'ils faifoient tour à tour, trois fois la femaine, ou pour un tems plus confiderable: ils fervoient à table, avoient foin des provifions, & faifoient la cuisine: ce qu'ils tenoient à un fi grand honneur, que Baronius étant a la cuifine, & fouhaitant de demeurer toûjours dans cet état d'humiliation, écrivit fur la cheminée en gros caracteres, Baronius, Cuisinier perpetuel. Souvent les grands Seigneurs & les perfonnes de Lettres qui recherchoient la converfation de ce grand homme, le trouvoient avec un tablier autour de lui, écurant les chaudrons, & lavant la vaiffelle. Germain Fideli, frere de celui dont nous avons parlé, & Octave Paravicini, éleve de Baronius, & que fon merite éleva dans la fuite au Cardinalat, auffi-bien que fon Maître, faifoient la lecture au Refectoire, & chacun à fon tour avoit foin auffi de balaïer l'Eglife tous les Samedis,de parer l'Autel, de préparer tout ce qui étoit neceffaire pour le Dimanche; pendant lequel & les jours de Fêtes, ceux qui étoient Prêtres s'emploïoient à entendre les confeffions, & à annon cer la parole de Dieu.

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PRETRES Une vie fi sainte & fi profitable au prochain,charmant de DE L'ORA- plus en plus les Florentins, leur fit chercher les moïens de S. PHILIPPE les fixer entierement au fervice de leur Eglife: c'est pourDE NERI. quoi voïant qu'ils ne pouvoient aller trois fois par jour à l'Oratoire de faint Jerôme de la Charité fans beaucoup de fatigues, i's prierent faint Philippes de transferer fes exercices chez eux, & lui firent bâtir pour ce fujet un Oratoire fort ample: ce qu'aïant accepté l'an 1574 avec la permission du Pape Gregoire XIII. il y fit fes Affemblées, & y continua fes Exhortations ordinaires. Comme la Congregation augmentoit de jour en jour, le faint Fondateur & fes Compagnons jugerent à propos d'avoir une Maifon qui leur appartînt, afin qu'étant indépendans, ils puffent faire leurs exercices avec plus de liberté. On leur offrit deux Eglifes, qui pouvoient convenir à ces mêmes exercices, & toutes deux dédiées en l'honneur de la fainte Vierge, l'une fous le titre de Monticel li, & l'autre fous celui de la Vallicella. Cette derniere étoit plus petite; mais fa fituation étoit plus avantageuse, à cause qu'elle étoit au milieu de la ville, & par confequent plus du goût du faint Fondateur,qui ne cherchant que l'avantage du prochain, préferoit fa commodité à fa propre fatisfaction. Cependant craignant de se tromper dans fon choix, il ne voulut rien faire fans avoir confulté le Pape, qui lui confeilla de s'arrêter à celle de la Vallicella. Comme cette Eglife étoit Paroiffiale, celui qui en étoit Curé la ceda l'an 1575. moïennant une penfion viagere; & le Saint envoïa pour la deffervir Germain Fideli & Jean-Antoine Luccio. Quelque tems après on y jetta les fondemens d'une magnifique Eglife, où l'on commença à célébrer les Offices divins l'an 1577. & ce fut pour lors que l'on commença à mettre en pratique les Conftitutions que le Saint avoit dreffées deux ans auparavant pour fa Congregation, qui fut approuvée la même année par Gregoire XIII. qui donna auffi fon confentement pour transferer l'Oratoire de l'Eglife des Florentins à celle de fainte Marie de la Vallicella, qui porte préfentement le nom de la Chiefa Nuovasc'eft-à-dire l'Eglife Neuve; & ce changement donna occafion à faint Philippe de changer la methode de fes premiers exercices: car au lieu des Conferences, il y eut tous les jours, excepté le Samedi, une lecture fpirituelle, fuivie de quatre Sermons: ce qui fe pratique en

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core aujourd'hui dans la même Eglise, avec tant d'édifica- PRETRES tion, qu'un faint Prêtre, qui pendant fa vie n'avoit jamais manqué d'affifter à ces Sermons, voulut,& ordonna par fon S.PHILIPPE Testament qu'après la mort fon corps feroit enterré dans cette Eglife, vis à vis la Chaire du Prédicateur, & que l'on mettroit fur fa tombe ces paroles du Prophete Ezechiel,offa arida audite Verbum Domini. Le faint Inftituteur voulut auffi qu'à la fin des Sermons l'on chantât quelques Hymnes & Prieres pour les neceffités de l'Eglife.

L'Eglife de fainte Marie de la Vallicella étant en état d'y faire les exercices, comme nous venons de dire, & le logement pour la demeure des Prêtres étant achevé, une partie de ceux qui demeuroient à l'Eglife des Florentins y vinrent auffi demeurer la même année 1577. & élurent pour Superieur faint Philippe de Neri, qui ne quitta pas pour cela fa demeure à faint Jean des Florentins, où il demeura jufqu'en 1583. qu'à la priere de fes Difciples', qui étoient à fainte Marie de la Vallicella, & par obéïffance au Souverain Pontife,qui le lui ordonna, il vint demeurer avec eux. Il en étoit refté encore quelques-uns chez les Florentins; mais par un Decret de la Congregation, qui fut fait l'an 1588. il fut ordonné qu'ils viendroient tous demeurer à fainte Marie de la Vallicella. Ainfi tous les Prêtres qui formoient la Congregation de l'Oratoire de Rome se virent réunis ensemble. Čet Inftitut étoit bien établi, & fondé fur une trop grande pieté pour tarder long tems à faire beaucoup de progrès, auffi dès l'an 1586. Taruggiavoit fait des établissemens à Naples & à Milan ; il s'en fit unauffi la même année à SanSeverino, & il y en eut encore deux autres, l'un à Fermo,& l'autre à Palerme ; mais celui de Milan ne subsista pas. Les Peres de l'Oratoire de Rome voïant que leur Inftitut fe multiplioit, firent un Decret, par lequel ils refolurent de n'avoir jamais de Maisons hors de Rome qui dépendiffent de leur administration, excepté celles de Naples & de San Severino; mais afin qu'on ne crût pas qu'ils défaprouvaffent les établiffemens de pareils Oratoires, ils ajoûterent au Decret, qu'il étoit néanmoins permis à l'Oratoire de Rome d'envoïer fi bon lui sembloit,des perfonnes pour établir des Maisons du même Institut, à condition qu'ils reviendroient après les avoir établies, fans que ces établissemens puffent être anne

trop

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PRETRES Xés à la Maison de Rome, ni que les Prêtres de ces établi DB11 B4 femens puffent fe dire de la Congregation de l'Oratoire de S PHILIPPE cette même ville; & ordonnerent auffi que l'on pourroit re

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cevoir des Prêtres étrangers, aufquels on apprendroit les coûtumes de la Congregation, pour pouvoir faire de pareils établiffemens en leur païs. Le Pere Marciano dit que ce Decret fut fait l'an 1595. après que les Peres de la Congregation de Rome eurent refufé l'union que ceux des Maifons de Palerme & de Fermo fouhaitoient faire avec eux. Ils agirent néanmoins contre ce Decret l'an 1598. car aïant fait cette année un nouvel établiffement à Lanciano dans l'Abruzze, il fut uni aux Maisons de Rome, de Naples & de San-Severino. Cette Maison de Lanciano poffede l'Abbaïe de faint Jean in Venere, proche cette ville, & les Peres de cette Congregation y ont établi un Seminaire pour élever des jeunes gens qui veulent entrer dans l'Etat Ecclefiaftique. Il y a dix bourgs qui dépendent de cette Abbaïe.

L'an 1587. faint Philippe de Neri fut élu Superieur Général perpetuel de la Congregation. C'étoit pour lors une Loi que ce Superieur ne pouvoit exercer cet Office que pendant trois ans, ou fix au plus, s'il étoit continué; mais en confideration du faint Fondateur, ils ordonnerent qu'il feroit perpetuel; que ceux qui lui fuccederoient ne feroient que triennaux, & qu'ils pourroient être continués pour trois autres années. Cependant après la mort de ce Saint,ils jugerent à propos l'an 1596. d'abroger cette Loi,& il fut ordonné que l'on pourroit continuer le Général dans fon Office autant de tems que l'on jugeroit le plus convenable pour le bien de la Congregation. Le Saint ajoûta encore à ces Conftitutions, qu'on ne feroit point de vœux dans la Congregation; & que fi quelqu'un defiroit mener une vie plus parfaite, ou embraffer l'état Religieux, il lui feroit libre de fortir, voulant feulement que ceux de fa Congregation fuffent liés par les liens de la charité. Il fit encore des Reglemens concernant l'ordre que l'on devoit tenir dans le Chapitre de la Congregation, & ordonna qu'en cas qu'il se trouvât des défobéïffans, & qui fcandalifaffent les autres par leur mauvaise conduite, on les chafsât hors de la Congregation.

Les frequentes infirmités du faint l'empêchant de paroître en public, le Pape Gregoire XIV. lui permit l'an 1591. de

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dire la Melle dans une petite Chapelle à côté de fa chambre, PRETRES où fe voïant plus libre de fatisfaire à ses devotions, fans être DE L'ORAà charge aux affiftans, il paffoit ordinairement deux heures. PHILIPPE d'horloge à mediter, entre le Domine non fum dignus & la Communion: de forte que celui qui lui fervoit à la Messe s'en alloit, & ne revenoit qu'au bout de ce tems pour lui donner le vin & l'aider à finir. Le même Pontife le difpenfa de dire fon Breviaire, & lui permit de reciter le Chapelet pour fatisfaire à l'Office divin: ce qu'il fit pendant fes maladies; mais étant retourné en fanté, il ne voulut pas fe fervir de cette dispense.

que

Enfin ce faint Fondateur defirant mener une vie privée, renonça au Généralat, & Baronius fut pourvu de cet Office, qu'il exerça pendant fix ans, après lefquels il fut honoré de la Dignité de Cardinal, auffi bien que Taruggi, par le Pape Clement VIII. qui dans une autre promotion fit encore Cardinal Alfonse Visconti,de la même Congregation. Après le Saint eut renoncé à fon Office, il vêcut encore près de trois ans, dans tous les exercices de la plus folide pieté, se préparant ainfi à la mort, dont le moment lui fut annoncé dans une vifion celefte. Il continua de dire la Meffe avec fa ferveur ordinaire jufqu'au dernier jour ; il entendit encore ce même jour les Confeffions de quelques perfonnes, & les communia de fa main. Il paffa le refte de la journée sans aucune apparence de maladie ; mais fur les onze heures du foir il lui furvint un vomiffement de fang après lequel il mourut à minuit le 25. Mai 1595. étant âgé de près de quatrevingt-deux ans. Les miracles qu'il avoit fait pendant la vie & qui continuerent après la mort, furent caufe que l'on travailla au procès de fa canonifation. L'on commença dès le tems du Pape Clement VIII. & l'on poursuivit fous fon fucceffeur Paul V. à l'inftance du Roi de France Henri IV. qui s'y emploïa en reconnoiffance de ce que ce Saint avoit travaillé pendant fa vie à fa reconciliation avec l'Eglife. La cérémonie de la canonifation fut faite l'an 1622. par le Pape Gregoire XV. à la priere de Louis XIII. & de la Reine Marie de Medicis fa mere & l'an 1629. la ville de Naples le choifit pour un de ses Patrons

Après la mort de ce faint Fondateur fon Inftitut fit de nouveaux progrès. Galonius qui le premier a écrit sa vie,

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