L'UNION NE. FILLES DE Institut, qui entreront par uniformité de constitution dans CHRETIEN l'obligation de ce vœu d'union; par lesquels vœux j'entends m'obliger aux termes & conditions énoncées dans l'explication desdits Vœux & dans lesdites Constitutions, que je promets de garder & observer de tout mon pouvoir, esperant que Dieu me fera cette grace, & d'y perfeverer jusqu'au dernier Soupir de ma vie, par les merites de Notre Seigneur Jesus-Christ, le tout dans une parfaite soûmission à la sainte Eglise Catholique, Apostolique & Romaine, Sous l'invocation & protection de la sainte Famille de Notre Seigneur Jesus-Christ, à laquelle cet Institut est dedié, au nom du Pere, du Fils & du Saint-Esprit. Ainsi foit-il. Quant à l'habillement de ces filles il consiste en un manteau de laine noire, soit de crespon ou d'étamine & une jupe de même. Elles n'ont point de cheveuxabbatus fur le front: la pointe de leur coëffure qui est aussi noire, ne paroît point trop bas au dessous de la coëffe, qui est de taffetas noir;celle de dessous est d'étamine, de soie, ou de crapaudaille. Leurs mouchoirs de cou sont de taffetas noir, avec un bord double de toile de baptiste, environ de la hauteur de trois doigts, & elles portent une croix d'argent sur la poitrine. Les Sœurs de service ont les jours ouvrables un habit gris brun, les Fêtes & Dimanches un manteau noir de ferge, une jupe un peu courte, & un tablier aussi de ferge noire, un mouchoir de biais & une coëffe blanche. Elles peuvent néanmoins avoir une coëffe noire de gros taffetas, & après leur. engagement elles portent auffi une croix d'argent. Les Constitutions de l'Institut furent d'abord dressées par M. Vchet & imprimées à Paris l'an 1673. Ces Constitutions aïant été presentées l'an 1677. à M. François De Harlay de Chanvalon, Archevêque de Paris, il les approuva, y fis ajoûter des remarques qu'il jugea nécessaires pour les mettre en meilleur ordre, & donna ce soin à M. Coquelin Chancelier de l'Université de Paris; mais ses maladies continuelles l'empêcherent d'achever cet ouvrage. Les Maisons de l'Institut s'étant multipliées, les Scœurs de ces Maisons envoïerent à celle du Seminaire de Paris quelques remarques, sur les différens usages qu'elles avoient éte obligées de prendre, selon les lieux où elles étoient situées, ce qui aïant été examiné & confronté avec leurs anciennes Constitutions dressées par Monfieur Vacher, & l'ouvrage commencé par PRETRES Richard, Vie de M. Vachet. Herman, Histoire des ordres Religieux, Tom. IV. les Constitutions de cet Inst. édit. de 1673. & 1703. & Memoires donnez par les Sœurs du Seminaire de Paris. CHAPITRE XX I. Des Prêtres Missionnaires, communément appellés les. L Es Eudistes forment une Compagnie de Prêtres Seculiers établie en France sous le nom & titre de JESUS & MARIE: ils font emploïés à la direction des Seminaires, & à faire des Missions. On les appelle Eudistes, parce que Monfieur Eudes a été leur Instituteur. Monfieur Eudes, connu sous le nom de Pere Eudes, vint au monde le 14. Decembre de l'année 1601. dans la Paroisse de Rie proche Argentan, Diocêse de Sées en Normandie. Son pere & fa mere furent trois ans sans avoir de fruits de leur mariage : mais aïant fait un vœu à Dieu sous l'invoca : PRETRES tion de la sainte Vierge, ils obtinrent un fils qui fut nommé MISSION- Jean fur les Fonts de Batême, & plusieurs autres, parmi APP LLE's lesquels se diftingua le célébre Monfieur de Mezeray, Hi NAIRIS, Eudifles. storiographe de France. Comme Jean- Eudes, dont nous parlons ici, étoit destiné à devenir l'instrument des grands desseins que Dieu avoit fur lui, il fut prévenu de tant de benedictions du Ciel, qu'il ne fit rien paroître de puerile dans son enfance. Dès qu'il fut en état de recevoir des instructions, il les rechercha avec empressement ; & comme elles étoient négligées dans sa Paroiffe, il fit tant auprès de fon pere & de la mere, qu'ils lui permirent de les aller chercher chez les Curés & les Prêtres du voisinage. Ce fut par ce moïen qu'il apporta de grandes dispositions à faire sa premiere Communion. Il en retira de si grands fruits, & des instructions qu'il recevoit de ses Maîtres, que sa pieté croifsoit à proportion qu'il avançoit en âge. Le Saint-Esprit alluma dès lors dans son cœur un si grand amour pour Dieu & lui doana une connoissance si parfaite des faux plaisirs du monde que pour y mieux renoncer il fit vœu de chasteté à l'âge de 14. ans. Dès qu'il se fut ainsi confacré à Dieu, il alla faire fes étu des à Caën, où craignant la contagion du libertinage ordinaire aux Ecoliers, il n'y eut point de précautions qu'il ne prît pour conserver son innocence; & comme les Peres Jesuites n'élevent pas moins la jeunesse dans la pieté que dans les sciences humaines, il se fit recevoir à la Congregation établie dans leur College, où il faisoit ses études, pour être fous la protection speciale de la sainte Vierge. Aïant étéadmis dans cette Congregation, il devint le modele des autres Ecoliers, non seulement par son affiduité aux Assemblées, & à frequenter les Sacremens, mais encore par son application à l'étude, dans laquelle il fit un progrès merveilleux. Sur la fin de fon cours de Philofophie, étant âgé de 18. ans, il pensa à choisir un état : ses parens, qui le regardoient comme l'appui de leur famille , ne manquerent pas de lui proposer un parti avantageux ; mais M. Eudes leur répondit qu'il les supplioit de ne point penser à lui pour aucun établissement dans le monde, & qu'il avoit fait un choix plus noble. 11 balança quelque tems s'il se feroit Religieux; mais après de ferventes prieres & des jeûnes réïterés, il se determina |