VECULIERS APPLE'S & de ce qu'ils depensent. Voici de quelle maniere doivent CLERCE être emploïés ces revenus. Premierement, chacun en peut VINTERS vivre selon que le requiert la bienfeance de son état, faire COMMN, des charités raisonnables, assister ses pere, mere, freres & Barthele foœurs qui font dans la necessité autant que cette necessité le mites. demande. Il peut même leur faire des legs aprés sa mort, comme aussi aux Eglises qu'il auroit desservies. Secondement ce que leurs Benefices leur rendent au dessus du necessaire doit être laissé, ou pendant leur vie ou après leur mort pour les besoins communs de l'Institut ; c'est à dire, pour l'entretien des Prêtres cassés de vieillesse, ou que quelques autres raisons rendent incapables des fonctions Ecclesiastiques, de ceux qu'on a mis en pénitence, des infirmes, & de ceux qui n'ont pas en Benefices des revenus suffisans pour assister leurs pauvres parens. Si après cela il reste encore du fuperflu, il doit être appliqué au Seminaire des jeunes Clercs pour les faire fubfifter honêtement, conformément aux Regles de l'Institut, ou à l'entretien de ceux qui ont des Cures dans des villages dont les revenus font modiques pour le tems seulement qu'ils font Membres de l'Institut. Excepté le cas de necessité & de l'impossibilité du lieu,personne ne doit être exposé seul dans les fonctions Paftorales, ni dans les Colleges où on éleve les jeunes Clercs & les Prêtres, dans lesquels ils doivent être au moins deux. Les Maisons destinées pour les vieux Prêtres, & les autres qui ne font plus capables des fonctions pastorales, peuvent encore fervir à d'autres usages;comme à faire les Conferences du Diocêse, à des retraites, & autres exercices de pieté. Elles peuvent aussi servir de Seminaires pour ceux qui sont promûs aux Ordres sacrés, dans les lieux où il n'y en a point, ou lorsqu'on ne peut les placer faute de commodité, dans ceux où on éleve la jeunesse. Les Ordinaires peuvent s'en servir pour y exercer de plus en plus les Prêtres dans la connoissance & la pratique de ce qui regarde le soin des ames, pour y mettre les Curés qu'ils jugent à propos de priver pour un tems de leurs Cures, & pour y mettre en penitence les Prêtres scandaleux, qui y doivent demeurer dans un quartier séparé de celui des vieillards & des autres. Ceux qui font propres à des Missions dans les païs Infideles ou Hérétiques, peuvent s'y sacrifier, d'autant plus volontiers, CLERCS qu'ils font assurés de trouver dans ces fortes de Maisons une SECULIERS retraite douce & commode, pour y passer le reste de leurs COMMUN, jours, quand ils feront accablés de vieillessfe & d'infirmité; & APPILLE'S ces Maisons font ordinairement la demeure des Fréfidens du VIVANTIN les Barthe lemites. Diocêse, & des autres personnes qui leur fervent de conseil. Les Superieurs qui ont la direction de cet Institut, sont le premier Président, qui doit avoit soin de maintenir l'uniformité de la discipline, & étendre cette maniere de vie dans d'autres Provinces. Il est soûmis au saint Siége, auquel il doit preter ferment de fidelité & d'obéïffance, de même que les Préfidens fubalternes doivent le prêter chacun à l'Ordinaire dont ils dépendent. Le Président Archidiocesain doit veiller fur tout l'Archevêché; le Président d'un Evêché sur tout le Diocêse; un Doïen Rural dans son distric; un Curé dans fa Paroisse; chaque Beneficier Chef de Communauté dans l'étenduë de sa Jurisdiction, & ainsi des autres qui ont quelque direction ou intendance particuliere. Ils peuvent tous exercer les fonctions de Vicaire général, de Doïen Rural,ou quelqu'autre Office que ce soit, lorsqu'ils font députés pour cela de leur Evêque. Les Superieurs de quelque distric ou décanat que ce puisse être, y ont fous eux tous les Prêtres, Curés & autres Ecclesiastiques de cet Institut: ilsen visitent tous les lieux deux fois l'an, & rendent compte de ces visites au Président Diocêsain. Ce Président a le foin & l'intendance par tout le Diocêse sur les mêmes Prêtres ou Clercs de l'Institut, qu'i doit visiter une fois l'an; & la visite finie il en fait rapport à l'Ordinaire. Tous les ans aussi le même Président, du consentement de l'Ordinaire, doit s'assembler avec tous les Superieurs du distric decanal pour traiter des affaires qui regardent l'Institut, tant pour le spirituel que pour le temporel. On prend dans ces Assemblées les mefures les plus convenables pour faire observer les Reglemers; & les resolutions aïant été prises & approuvées par l'Ordinaire, les Superieurs des Decanats étant de retour chez eux, les font executer dans leurs propres Maisons, & dans celles qui ont été commises à leurs foins & à leur direction. Constitution. & Exercit. Spiritual. Clericorum in communi viventium. Jacque- Antoine Valauri, Abregé de l'Institut dis Clergé vivant en commun; & Carlo. Bartholom. Piazza, Eusevolog. Rom.part. 2. Trat. 11. cap. 17. L СНАРІTRE XVII. Des Congregations des Filles de la Croix. FILLES DE LA CROIX. fes Eco 'AN 1625. un Maître d'Ecole de la ville de Roye en Picardie, aïant attenté à la pudicité d'une de lieres, les plaintes en furent portées au Doïen du Chapitre de cette ville, qui étant aussi Grand- Vicaire du Diocêse d'Amiens, fit un châtiment exemplaire de cet attentat, & s'empressa de chercher les moïens de remedier à un tel abus; ce qu'il n'eut pas beaucoup de peine à trouver : car quatre filles vertueuses qui travailloient en couture s'étant offertes pour instruire les jeunes personnes de leur sexe, on leur en confia le foin; & ces quatre filles formerent alors entre elles une petite Communauté, sous la direction de M. Guerin, l'un des Curés de cette ville, qui leur prescrivit des Reglemens. Mais à peine six semaines s'écoulerent, que le Demon jaloux des grands biens qu'elles faifoient par la bonne éducation qu'elles donnoient aux jeunes filles, leur fufcita & à leur Directeur des perfecutions qui durerent jusqu'en l'an 1636. que les guerres & leurs propres affaires les obligerent d'abandonner la ville de Roye, & de se refugier à Paris, où le Pere Lingendes Jesuite les adressa à Madame de Villeneuve, Marie Luillier, veuve de M. Claude Marcel, Seigneur de Villeneuve le Roi, & Maître des Requêtes ordinaire de l'Hôtel du Roi. Cette Dame, que faint François de Sales avoit sollicitée plusieurs fois d'établir une Communauté de Filles Seculieres qui s'emploïassent à l'instruction des personnes de leur sexe, regardant cette occafion comme favorable pour l'execution de ce dessein, reçut ces filles avec joïe, & les mit dans une Maison à Brie-Comte Robert, éloignée de Paris de fix lieuës. Quelque tems après elle alla demeurer avec elles; & pour donner moïen à ces filles d'exercer plus utilement la charité envers les personnes de leur fexe, en les instruisant & les portant à la pieté, elle les envoïoit de tems en tems en divers lieux, où pendant le peu de sejour qu'elles y faifoient, elles s'emploïoient à cette instruction avec beaucoup de fruit, observant toûjours les Reglemens qui leur avoient été prescrits par leur premier Directeur, que Ma FILLES DE dame de Villeneuve fit venir à Paris, lui aïant procuré par LA CROIX. le moïen du Commandeur de Sillery, Noël Brulard, urre pension pour fon entretien. Mais ce Directeur & Madame de Villeneuve ne s'accorderent pas long tems ensemble: car cette Dame voulut introduire beaucoup de nouveautés parmi les filles, & le Directeur ne voulut rien changer dans les Reglemens qu'il avoit d'abord prescrits, n'approuvant point fur tout les vœux, ausquels Madame de Villeneuve vouloit engager ces filles, & qu'elle voulut faire elle même pour donner exemple aux autres. Le nombre de ces filles augmentant de jour en jour, cette Dame obtint l'an 1640. de Jean François de Gondy Archevêque de Paris, l'érection de cette Compagnie de Filles en Societé ou Congregation, sous le titre des Filles de la Croix, & qui fut autorilée par Lettres Patentes du Roi verifiées au Parlement de Paris l'an 1642. Ce fut pour lors que Madame de Villeneuve fit avec fes filles qui demeuroient avec elle à Vaugirard, les vœux fimples de chafteté, pauvreté, obéïssance & ftabilité, entre les mains de Monfieur Froger, Curé de faint Nicolas du Chardonnet, qui leur fut donné pour Superieur par l'Archevêque de Paris. Cette Dame voïant la Congregation formée, voulut lui procurer un établissement dans Paris, cù étant venuë la même année, elle pria la Mere Angelique Luillier, Fondatrice & premiere Superieure du premier Monastere des Filles de la Visitation, de recevoir au Noviciat dans son Monastere deux des quatre premieres filles, qui avoient commencé l'Institut des Filles de la Croix, pour prendre mieux l'esprit de cet Institut, & fe former dans la pratique des Obfervances Regulieres. Elle acheta l'Hôtel des Tournelles dans la ruë faint Antoine, au cul de fac de l'Hôtel de Guimenée, où les Filles de la Croix ont toûjours demeuré jusqu'à present ; & cette Maison en a produit plusieurs autres. Cette acquisition causa de nouvelles broüilleries entre Monfieur Guerin, le premier Directeur, & Madame de Villeneuve, à cause qu'elle l'avoit faite fans sa participation ; & que fans fon consentement elle avoit obligé quelques unes des filles à faire des vœux: ce qui fut caule que les filles qui demeuroient à Brie Comte-Robert, & celles de Paris se séparerent, & formerent comme deux Congregations differentes : les premieres demeurant dans leur premiere simplicité, & ne voulant point s'engager par des vœux, FILLES DE s'attacherent toûjours à Monfieur Guerin, & fuivirent ses La Croix. Reglemens, & les autres obéïrent à Madame de Villeneuve, & se soûmirent aux changemens qu'elle avoit introduits dans l'Institut, par l'avis & le conseil de plusieurs grands Serviteurs de Dieu, & entr'autres, de Monfieur Vincent de Paul, Instituteur de la Congregation des Prêtres de la Mission, qu'elle confultoit en toutes chofes, & qui rendit de grands services à la Congregation des Filles de la Croix: car après la mort de Madame de Villeneuve, qui arriva le 15. Janvier 1650.les personnes qui s'étoient le plus interressées pour cette Congregation, étant d'avis qu'on la supprimât, à cause de la difficulté qu'il y avoit de pourvoir à sa subsistance, & de quelques fâcheux accidens qui lui arriverent dans le même tems; il fut quasi le seul qui s'y opposa dans plusieurs Afsemblées que l'on tint sur ce sujet, soûtenant toûjours qu'il falloit au contraire pour le bien public chercher tous les moïens possibles pour la foutenir & la faire subsister. C'est pourquoi il conseilla à une vertueuse Dame, dont il connoissoit le zele & la charité, d'entreprendre cette bonne cœuvre, & de se rendre Protectrice de ces bonnes Filles. Ce fut Madame de Traversay, Anne Petau, veuve de Monfieur Renaud Seigneur de Traversay, Conseiller au Parlement de Paris, laquelle déferant à l'avis de Monfieur de Paul, s'emploïa avec tant de zele pour soûtenir & défendre les interêts de cette Congregation, qu'elle furmonta tous les obstacles qui sembloient les plus difficiles, & la mit en état de subsister & de rendre comme elle fait un service utile à l'Eglife. Dès l'an 1644. Madame de Villeneuve avoit procuré aux Filles de la Croix qui faisoient des vœux, & demeuroient à l'Hôtel des Tournelles à Paris , un second établissement à Ruel, à deux lieuës de Paris, où elles furent mises par la Duchesse d'Aiguillon, niéce du Cardinal de Richelieu, qu'elles reconnoissent pour une de leurs principales Bienfactrices, aïant contribué par ses liberalités à l'achat de l'Hôtel des Tournelles, les aïant établies dans la ville d'Aiguillon, & leur aïant procuré d'autres biens fort confiderables. Celles qui ne faifoient point de vœux, & qui demeuroient à Brie Comte Robert, eurent aussi à peu près au même tems un établissement à Paris dans la Paroisse de S. Gervais, & en ont Tome VILL R |