VIVANT EN CLERCS cipes de la Langue Latine à Augsbourg. De là ses parens SICULIERS l'envoierent à Neubourg sur le Danube pour y faire ses COMMUN, Humanités; & aïant fini sa Rhetorique, il alla à Ingolstad en les Barthe-Baviere, où il étudia en Philofophie & en Theologie. Aïant ALPELLE'S lemites. reçu l'Ordre de la Prêtrise, il célébra sa premiere Messe le jour de la Pentecôte de l'année 1639. dans la Chapelle de Nôtre-Dame de la Victoire; & l'année suivante il reçut dans cette Université le Bonnet de Docteur en Theologie. Il quitta quelque tems après cette ville pour allar à Saltzbourg, où avec le secours de quelques Prêtres, ausquels il avoit communiqué son dessein, il jetta les fondemens de fon Institut le jour de saint Pierre-aux- Liens de la même année, après avoir été pourvû d'un Canonicat, auquel étoit annexé la Cure de saint Laurent de Tittmoning. La réputation de ce saint homme s'étant répanduë par toute l'Allemagne, l'Evêque de Chiemzée en Baviere l'appella l'an 1642. pour le faire son Grand- Vicaire, & lui donna le Doïenné de saint Jean de Leoggental. Il s'acquitta de ce double emploi avec beaucoup de prudence & de charité, principalement à l'égard de plufieurs Religieux & Ecclesiastiques, qui pour éviter la fureur des Suedois (qui pour lors ravageoient l'Allemagne) venoient se refugier dans les lieux de sa jurifdiction; ce qui augmenta l'estime que l'on avoit pour lui, & donna des idées avantageuses de son Institut. L'Evêque de Coire ou Chur en Suisse, publia un Mandement l'an 1644adressé à tous les Doïens, Chambriers, Curés, Cooperateurs & Chapelains de son Diocêse, par lequel après avoir loüé ce même Institut, il leur permettoit de s'y consacrer & les exhortoit même de l'embrasser. L'Electeur de Baviere le recommanda au Pape Innocent X. l'an 1646. L'Evêque de Ratisbonne & d'Osnabruk aïant appris l'an 1653. que les Prêtres de cet Institut faifoient beaucoup de fruit dans les Diocêses de Saltzbourg de Frisingen & de Chiemzée, & que leurs Statuts étoient tirés des anciens Canons, exhorta aussi tous les Ecclesiastiques du Diocêse de Ratisbonne, de les lire & de regler leur conduite sur ce qu'ils contenoient. L'Archevêque de Mayence, qui étoit aussi Évêque de Wirtzbourg, les appella dans fon Diocêse de Mayence l'an 1654. & dans un Decret publié par ses ordres dans l'Evêché de Wirtzbourg, après avoir declaré qu'il ne pouvoit rien faire de VIVANTEN de meilleur ni de plus prudent que de faire observer leurs CLERCS Statuts aux Ecclesiastiques de fon Seminaire; il promit à SECULIERS ceux de ses Sujets qui voudroient embrasser cet Institut COMMUN, د APPELLE'S qu'ils feroient préferés aux autres Ecclesiastiques mais Barthele principalement aux étrangers, dans la distribution des Bene-mites. fices; ordonnant à tous les Curés & Prédicateurs du même Diocêse de Wirtzbourg, de le publier en Chaire, afin que ses Sujets fussent avertis de ces avantages & de la beauté d'un Institut si agréable à Dieu. Le même Electeur donna l'an 1655. le Doïenné & la Cure de Bingen à Barthelemi Holzauser; mais il ne posseda ce Benefice que pendant trois ans, étant mort le 20. Mai 1658. n'étant âgé que de quarantequatre ans & neuf mois. Les Statuts & Reglemens qu'il dressa pour le gouvernement de son Institut , ont reçu de grands éloges de plusieurs Prélats, entr'autres, du Nonce Apoftolique à Cologne, M. de San- Felice, Archevêque de Cosenza,qui après les avoir lus, écrivit en 1654. au Suffragant d'Erfort, Berthold Nihufius, qu'il avoit lû le Livre qui traite de l'Institut des Clercs vivant en commun, que l'on pourroit avec raison appeller la Moüelle des faints Canons: Poffet equidem appellari medulla facrorum Canonum; & dans une autre Lettre qu'il écrivit aussi l'an 1655. à M. Holzaufer,pour lors Doïen de Binghen: il dit qu'après avoir consideré attentivement ce Livre, il crut avoir trouvé cette perle précieuse de la discipline Ecclesiastique, qu'il cherchoit depuis long-tems. Après la mort de ce Fondateur, l'Electeur de Mayence donna aux Prêtres de cet İnstitut la conduite de fon Seminaire. L'Evêque d'Augsbourg leur donna aussi plusieurs Cures & autres Benefices dans son Diocêse, où il les appella l'an 1663. & leur confia le Seminaire de Dilenghen. Ils furent reçus dans le Diocêse de Passaw l'an 1666. & dans celui de Strigonie en Hongrie l'an 1676. Enfin le Pape Innocent XI. follicité par l'Empereur, & par plufieurs Princes & Prélats d'Allemagne, après avoir fait examiner par une Congregation de Cardinaux cet Institut, accorda un Bref l'an 1680. par lequel il le confirma, & approuva les Constitutions, qui aïant été encore amplifiées, furent de nouveau approuvées par le même Pontife l'an 1684. & imprimées à Rome la même année. CLERCS VIVANT EN COMMUN APPILLE'S lemites. Après que cet Institut eut été approuvé par le S. Siége SICALERS, l'an 1680. l'Empereur Leopold 1. écrivit au Pape pour l'en remercier. Il assura sa Sainteté de la Protection qu'il lui les Barthe donneroit & la pria de le vouloir introduire en Italie,particulierement dans la ville de Rome où ce Pontife accorda à ces Prêtres un Hospice pour leur Procureur Général qui y a demeuré avec fix Prêtres pendant quelques années ; mais cet Hofpice ne subsiste plus presentement. Ils firent ensuite de nouveaux progrès aïant paffé sur les terres du Roi d'Eipagne où ils eurent le Seminaire de Gironne en Catalogne I'an 1682. On les appella l'an 1683. en Pologne où ils firent leur premier établissement dans l'Evêché de Posnanie, & ils en eurent encore un dans celui de Lucko. La Diette genérale de Pologne qui se tint l'an 1685. les prit sous sa protection & approuva leurs établissemens dans ce Roïaume. Ils se sont depuis étendus dans d'autres Diocêses tant en Allemagne qu'en Hongrie & en Pologne, & se sont fort multipliés dans les païs heréditaires de l'Empereur, qui ordonna par un Decret de l'an 1680. qu'ils feroient préferés dans la Collation des Benefices. La fin de cet Institut est de former de bons Pasteurs, & de bons Ministres non seulement pour les villes ; mais pour la campagne. Pour cet effet ces Prêtres ont la direction des Seminaires, ils s'exercent aux fonctions pastorales & aux œuvres de charité spirituelles & corporelles ; & pour faire le tout par ordre & d'une maniere qui soit stable, ils prêtent un ferment qu'ils appellent Conventionnel, par lequel ils s'obligent à ne point se separer du corps de leur propre mouvement. Ils peuvent avoir trois fortes de maisons dans chaque Diocêse. La premiere est le Seminaire commun pour les jeunes Clercs qu'on y éleve. La seconde renferme diverses habitations particulieres pour les Curés, les Beneficiers, & autres Prêtres. La troisieme est pour les vieillards, les Veterans qui ont besoin de repos & qui l'ont merité par leurs fervices, & pour ceux qui ne font plus capables de travailler en quelque maniere que ce puiffe être. Selon cette distinction de Maisons, les Constitutions sont divisées en trois parties principales; la premiere regarde la direction des Seminaires; la seconde les Prêtres, les Curés & autres Beneficiers ; & la troisieme, ceux qui sont cassés de vieillesse VIVANTEN ou par le travail, ou par quelque incommodité. On y a ajoûté CLERCS une quatriéme partie qui regarde la direction de foi-même SECHLIERS & des ames dont on eft chargé, & celle là est commune à COMMUN, chaque particulier. APPELLE'S les Barthe Les jeunes Ecclesiastiques qu'on éleve dans les Seminai. lemites. res font envoïés aux Ecoles publiques & on leur donne des Maîtres & des Répetiteurs domestiques qui veillent sur leurs études & les dirigent. Ils font partagés en trois Classes differentes qui font autant de degrés par où ils doivent paffer.. La premiere Classe, qui est la moindre, est de ceux ausquels on enseigne les Lettres humaines & les exercices de pieté capables de les disposer à l'Etat Ecclesiastique. La seconde est de ceux que l'on fait passer à l'étude de la Philosophie, & ceux-ci promettent de vivre & perseverer dans l'Institut. La troifiéme renferme les Theologiens, les Canoniftes & autres qui après avoir reçu les quatre Mineurs & s'être appliqués aux études, font instruits de tout ce qui appartient à la conduite des ames, & ceux-ci s'obligent à l'Institut par ferment, de maniere cependant que cela ne les empêche pas qu'avant que de recevoir les Ordres sacrés, ils ne puissent retourner au monde avec la permission des Superieurs, qui soit fondée sur une cause raisonnable & legi time. Les Superieurs ont grand foin que les jeunes Seminaristes ne foient point oisifs : c'est pourquoi le matin, d'abord qu'ils font levés à l'heure marquée, ceux des basses Ecoles emploïent un quart d'heure à quelque lecture spirituelle. Ceux de la seconde Classe aussi bien que de la troisieme, font une demi - heure d'Oraison Mentale. Ils assistent tous ensemble à la Messe & emploïent à l'étude le reste de la matinée. Un peu avant le dîner ils recitent les Litanies des Saints. Pendant le dîner & le fouper, ils lisent par ordre l'EcritureSainte, à dîner l'ancien Teftament & à souper le nouveau. On lit aussi le Martyrologe pour le jour suivant, & enfuite P'Histoire Ecclesiastique, les Vies des Saints ou autres Livres semblables. Après le dîner, la recréation étant finie, ils s'exercent au chant, ensuite les Theologiens plus avancés apprennent les cérémonies de l'Eglife, & fe remettent après à l'étude. Les Vendredis & Samedis après le soûper on fait un discours spirituel qui est suivi de la recitation du Rosaire.. CLERCS Les Fêtes & les Dimanches on chante la Messe solemnelle SECULIER VIVAN lemites. 1 EN ment pour les Seminaristes, qui après le dîner assistent au APP IT'S Sermon & à une Ecole spirituelle dans laquelle on leur enBarthele- seigne la pratique des vertus chrétiennes & morales, & ces même jours pendant le souper les Theologiens font tour à tour un Sermon en Langue vulgaire. On les envoïe aux Ecoles publiques dans les lieux ou il y en a, en les avertissant qu'ils doivent être separés des autres. Outre les repetitions particulieres que font les Philosophes, ils font obligés d'en faire une toutes les semaines publiquement devant les autres. La même chose se pratique à l'égard des Theologiens qui tous les mois, en font aussi une de Theologie morale. Il y a pareillement des jours marqués pour l'explication de l'Ecriture Sainte, pour la répetition de ce qui concerne les devoirs des Pasteurs, & pour l'Ecole spirituelle. Ils mangent tous ensemble dans un Refectoire commun, & la maniere de s'habiller doit être uniforme. Quoiqu'elle doive être conforme aux coûtumes des païs, elle doit néanmoins être éloignée de toute vanité, & se ressentir de la modeftie clericale. C'est ordinairement dans les Diocêses de grande étenduë que l'on étab it ces fortes de Seminaires qui doivent être dans le voisinage des Universités où les études fleuriffont davantage. Que s'il ne se trouve point d'Université dans ce païs-là, c'est aux Prêtres de l'Institut à enseigner les Lettres Sacrées & Prophanes. Il y a dans chaque Seminaire un Directeur ou Regent, un Pere spirituel, un Confeffeur & un Oeconome. Afin que personne ne puisse sans fondement & fans de bonnes raisons, se retirer de cet Institut & abandonner le bien qu'ils auront entrepris, ceux qui aïant été élevés dans les Seminaires sous les loix de l'Institut y auront reçu la Prétrise, & ceux qui étant dans les Ordres sacrés y auront été reçus, font entre les mains du Superieur le ferment conventionel dont nous avons parlé. Dans les Maisons destinées pour les Curés, les Beneficiers & autres Prêtres, tous les revenus provenant des Benefices & de quelque fonction Ecclesiastique que ce puisse être font mis en commun : & afin que cela soit fidelement executé & qu'il ne s'y passe aucun abus, ils font obligés de rendre compre en certain tems à leurs Superieurs de ce qu'ils reçoivent |