PREMIERE PARTIE, Contenant les Moines de faint Antoine, de faint Bafile & Vie de faint Antoine Abbé, pere des Religieux Vie de fainte Syncletique, Fondatrice des pre- miers Monafteres de Filles; où il eft parlé des habillemens des anciennes Religieufes d'Orient, Des Moines Jacobites, Des ceremonies qui s'obfervent à la vêture & à la profeffion des Religieux & Religieufes Coptes, &de quelle maniere ils font les Reclus, 129 Des Moines Ethiopiens ou Abyllins, Vie de faint Pachome Abbé, premier inftituteur des Congregations Religieufes, Des Regles de faint I faïe, de faint Macaire & de quelques autres peres de la vie Monaftique en Des anciennes Laures de la Palestine, 164 Vie de faint Bafile le Grand, Docteur de l'E- CHAP. XVIII. De l'Ordre de faint Bafile & de fon grand pro grès, 175 CHAP. XIX. Des Caloyers ou Moines Grecs, de leurs exercices, jeunes & abftinences, CHAP. XX. 181 Des principaux Monaftcres de Caloyers ou Moines Grecs, 193 Des Moines Melchites, Georgiens & Mingre liens, 201 CHAP. XXII. Des Moines de faint Bafile dans la grande Russie ou Duché de Mofcovie, 206 CHAP. XXIII. Des Moines de S. Bafile dans la petite Ruffie ou Ruffie Blanche, & dans la Ruffie Rousse, 211 CHAP. XXIV. Des Moines de S. Bafile en Italie, & de la Reforme de cet Ordre par Gregoire XIII. 214 CHAP. XXV. Des Moines de faint Bafile en Espagne, CHAP. XXVI. Des Moines de faint Bafile, Reformés, appellés de Tardon, CHAP. XXVII. Des Moines Efclavons CH. XXVIII. Des Religieufes de l'Ordre de faint Bafile, en Orient qu'en Occident, 218. 222 229 tant 231 CHAP. XXIX. Des Moines Acémetes, avec la vie de faint Alexandre leur Fondateur, 238 CHAP. XXX. Des Moines Armeniens ou Barthelemites de Gennes, comme auffi des Religieux Armeniens appellés les Freres-Unis de faint Gregoire l'Illuminateur, 243 CHAP. XXXI. Des Chevaliers de l'Ordre de Conftantin,appellés auffi Dorés, Angeliques & de S. Georges, 249. CHAP.XXXII. Des Chevaliers Hofpitaliers de l'Ordre de faint Lazare de Jerufalem, 257 CH. XXXIII. Des Chevaliers de Frife ou de la Couronne, 271 CH. XXXIV. Des Chevaliers de l'Ordre Militaire de faint Come & de faint Damien, ou des Martyrs dans la Paleftine 272 CHAP.XXXV. Des Chevaliers de l'Ordre de fainte Catherine du CH. XXXVI. Des Chevaliers de l'Ordre de Chypre ou du Silence, appellés auffi de l'Epée, 276 CH. XXXVII. Des Chevaliers de l'Ordre de Mont-Foye,appellés auffi de Monfrac & de Truxillo, 278 CH.XXXVIII.Des Chevaliers de l'Ordre de faint Blaife, 280 CH. XXXIX. Des Chevaliers de l'Ordre de faint Gereon, 281 Des Religieux de l'Ordre de N. D. du Mont- Carmel,appellés communement les Carmes, 282 De la Regle primitive des Carmes, & des chan- gemens qui y ont été faits par les Souverains Vie du B. Albert, Patriarche Latin de Jerufa- lem, & Legiflateur de l'Ordre des Carmes, 313 CHAP. XLIV. Origine des Religieufes Carmelites, avec la vie CHAP. XLVI. Des Carmes de l'Etroite Obfervance, comme auli de quelques autres Reformes faites en cet Or- CHAP. XLVII. Des Religieufes Carmelites Dechauffées, avec la vie de Ste Therefe leur Reformatrice, 340 CHAP.XLVIII.Continuation de l'Origine des Carmelites De- chauffées, où il eft parlé de la Reforme des Car- mes Dechauffes, avec la vie du B. Jean de la Croix,premierCarme Dechauffe,&Coadjuteur de fainte Therefe dans cette Reforme, 348 DISSERTATION DISSERTATION PRÉLIMINAIRE SUR L'ORIGINE ET SUR L'ANTIQUITE DE LA VIE MONASTIQUE, PARAGRAPHE I. Que les Therapeutes ont été les inftituteurs de la vie A Monaftique. YANT à traiter de tous les Ordres Religieux en particulier, nous ne pouvons pas nous empêcher de parler de l'origine & de l'antiquité de l'état monaftique. Il eft inutile de la faire remonter jufques au tems d'Elie & d'Elifée, comme il y en a qui le pretendent; puifque tout ce que nous lifons de ces prophetes, de leurs difciples, des Nazaréens, des Rechabites, & de faint JeanBaptifte, que faint Jerôme nomme le prince des Anachoretes, & que faint Jean Chryfoftome appelle le prince des moines; n'étoit que l'ombre & la figure de la vie mona, ftique. 'de mona Bellarm. Le cardinal Bellarmin dit que dans la loi de nature avant This caps. le deluge, il y en avoit quelque ébauche: que dans la loi de Moïfe, il y en avoit eu une plus grande expreffion; mais qu'elle a reçu fa perfection au tems des Apôtres. En effet, il femble qu'on devroit rapporter fon origine à ce tems-là,après que quelques peres, plufieurs fouverains pontifes, les conciles de Meaux & de Thionville & un grand nombre d'écrivains, ont reconnu les Apôtres pour les fondateurs de ce faint inftitut, & leur exemple ayant été fuivi par les Chrétiens de l'églife de Jerufalem, qui n'ayant qu'un cœur & qu'une ame, vendoient tous leurs biens, & en apportoient le prix à leurs pieds, pour n'avoir rien qui les attachât en cette vie. Neanmoins les Therapeutes dont parle Philon,emPhil. de brafferent un profeffion encore plus haute que celle des previt.contem miers Chrétiens de Jerufalem; & Eufebe, Caffien, Sozomene & quelques autres, les regardent comme ceux qui ont tracé le plan des premiers monafteres. Ce fut après que faint Marc eut fondé l'églife d'Alexandrie, où fes predications ayant attiré à la foi de Jefus-Chrift un très-grand nombre de perfonnes, il y en eut beaucoup qui embrafferent les regles les plus élevées & les plus étroites de la perfection chrétienne; en quittant leurs parens & leurs amis, & fe retirant dans la folitude pour s'y donner entierement à la vie contemplative; ce qui leur fit donner le nom de Therapeutes,c'est-à-dire,medecins ou ferviteurs, parce qu'ils avoient foin de leurs ames & qu'ils fervoient Dieu. Ils établirent d'abord leurs demeures auprès du lac Meris. Ils abandonnoient volontairement leurs biens, & quittoient fans aucun retour, pere, mere, femme & enfans, freres & fœurs, parens & amis. Ils avoient chacun leur cellule feparée, qu'ils appelloient Semnée ou Monaftere. Ils y vaquoient feuls aux exercices de la priere & de la contemplation. Ils y étoient continuellement en la prefence de Dieu. Ils faifoient la priere deux fois le jour, le matin & le foir. Le matin ils demandoient à Dieu de leur donner une journée heureufe, & de remplir leur efprit d'une lumiere celefte; & le foir ils le fupplioient de les délivrer de l'affection des chofes terreftres & fenfibles. Ils employoient le refte du jour à la lecture de l'écriture fainte & à la meditation, Le plus fouvent ils chantoient des cantiques & des hymnes. Les jeûnes étoient feveres. Ils ne mangeoient & ne buvoient |