II 5 Martyrologe des Copres ajoûte , qu'il laissa son bâton à saint Vitots. Il paroît par cecce distribution que saint Antoine fit de ses servir à mellores ; puisqu'il en donna un à saint Athanase, & l'autre à Tom.7. proge S. Serapion; l'on prétend aussi qu'il avoit un capuce fait comme un cafque. On a donné plusieurs significations au mot d’E. pendytes dont il est parlé dans la vie de ce Saint: Lavit Ependytem suum. Les uns ont prétendu que cela devoit s'entendre d'un habillement qu'on mettoit pardessus les autres. Il y en a qui veulent que ce soit un scapulaire, d'autres un camail, d'autres un manteau, d'autres enfin une espece de surplis , ou d'aumuce. M. d'Audilli a neanmoins donné le nom de robe à ce mor d'Ependytes dans la vie de saint Antoine. M. l'Abbé Fleuri. Fleuri dit : que lorsqu'il alla à Alexandrie dans le desseind ? Tom. 2. pag hift. Eccl. fouffrir le martyre, bien loin de se cacher comme les autres fai-676. soient, il se mit en un lieu élevé, ayant exprès lavé fon habit Bolland. de desfus qui étoit blanc,afin qu'il parûc davantage. Mais Bol-Janv. pag landus prétend que dans la vie de ce S. Ependytes est pris pour 119. melortes & ces melotres n'étant autre chose que des manteaux faits de peaux de brebis ; c'étoient des manteaux faits de peaux de brebis blanches avec le poil,dont se servoir S. Antoii ne: Quant à ceux que Athanase lui avoit donnés, ils devoient être bien plus longs;puisque l’un avoit servià ensevelir le corps de S. Paul Ermite,& que l'autre servoit de lit à saint Ancoine. Il est resté quelques ouvrages de ce Saint qui furent traduits en grec,& du grec en latin. Entre ces ouvrages, il y a quelques lettres dont on n'avoit connoissance que de lepe A&. 1.7'. . . а d'Orient. Vir di s. avant qu’Abraham Echellensis en eût publié vingt, qu'il a ANTOINE. traduites de l'arabe en latin , & qui furent imprimées à Paris en 1641. Il y a auifi une regle sous le nom de saint Antoine adressée aux Moines de Nacalon qui la lui avoient demandée. Mais quoique M. de Tillemont dise qu'elle a sans doute été suivie par les Moines d'Orient qui prennent encore aujourd'hui le titre de Moines de saint Antoine,comme font ceux du munt Liban ; il est neanmoins certain que les Maronites qui demeurent au mont Liban ne suivent point cette regle, non plus que quelques Armeniens,les Jacobites,les Coptes & les Abyssins, quoiqu'ils se qualifient tous Moines de l'Ordre de S. Antoine , ils ne gardent même aucune regle particuliere , n'ayant que quelques observancestirées des Ascetiques de si Basile qui sont communes pour les Monasteres de chaque fecte. Bulceau. L'on ne parloit point encore d'Ordre de S. Antoine au condbis Monaft mencement du septiéme siecle. Ce Saint ni ses disciples n'apag! 849. voient pas formé d'Ordre particulier. Ils étoient censés ce qu'on appelloit en general l'Ordre Monastique ; mais dans la suite des tems la regle de saint Bafile s'étant fort étendue parmi les Grecs, & ceux qui en faisoient profession s'étant alors distingués des autres Religieux, en se qualifiant Moines de l'Ordre de faint Basile ; plusieurs autres Solitaires de diverses Nations, qui avoient toûjours conservé beaucoup de veneration pour saint Antoine qu'ils reconnoissoient pour leur pere & leur patriarche, se distinguerent aussi , en prenant la qualité de Moines de l'Ordre de S. Antoine;quoique leurs observances eussent pour fondement les Afcetiques de S. Basile qu'ils avoient reçûes aussi-bien que les Grecs. C'eft pourquoi Ñ. l'Abbé Renaudot, fi celebre parmi les sçavans , pour la Perpetuité grande connoissance qu'il a de l'Histoire & des Langues Tom. s. Ch. Orientales, principalenient pour ce qui regarde la Religion 6.p. 297. des Orientaux , fair observer : qu'on ne doit point mettre de distinction entre les Religieux de saint Antoine, & de faint Basile, ou de quelques autres Ordres ; puisque tous praciquent la même Regle , & qu'ils ont les mêmes abAinences & les mêmes exercices fpirituels : que les Regles de saint Bafile , comprises dans les Ascetiques ayant été reçûes par tous les Religieux d'Orient, il y a en cela 'une entiere conformité entre les Grecs , les Armeniens, les Egyptiens, les Echiopiens, & toutes les Nations ; sans que la difference des sectes de la foi ment. ait introduic aucune diversité. Mais comme parmi les Reli. Vis di gieux de ces differentes fe&tes , il y en à quelques-uns qui se Sts Syn CLETIQUE. disent de l'Ordre de saint Antoine, & d'autres de l'Ordre de saint Basile ; nous parlerons de chacune de ces sectes separé Voyez pour la vie de faint Antoine: Sanéti Athanafii opera Edit. Benedi&t. Tom. 2. Rofveid. Vit. PP. Bolland. Aft. Ss. 17. Janv. Fleuri. Hift. Eccl. Tom. 3. Bulteau. Hift. Monasti- . que d'Orient pag. 44. Bivar. de Vet. Monach. Tom. I. De Til, lem. Memoires pour l'Hift. Ecclef. Tom. Vie de sainte Synclerique fondatrice des premiers Monasteres de Filles ; Où il est parlé des habillemens des anciennes Rea Pre's avoir parlé de faint Antoine , qui eft reconnu pour pere des Religieux Cænobites, il est juste de parler de sainte Synclerique, qui a été aussi la mere des premie. res Religieuses qui ont vêcu en communauté. Car quoique les histoires Ecclesiastiques , principalement les Menologes des Grecs, fassent mention de quelques saintes Vierges qui onc vêcu en communauté, dès le commencement du lecond siécle ; ces sortes de communautés n'étoient pas des Mona. steres parfaits , comme ceux de saint Antoine , & celui de sainte Syncletique ; ainsi nous reconnoissons cette Sainte pour la Mere des Religieuses Cænobites, comme saint Antoine pour le Pere des Religieux Gænobites. La pieté qui Alqurilloit dans la ville d'Alexandrie, y fic venir les parens de cette Sainte qui étoient originaires de Macedoine, où ils tenoient un rang considerable ; & y ayant trouvé encore plus que ce que la renommée leur en avoit publié, ils s'y habituerent entièrement ; de sorte qu'elle fut élevée dans cette capitale de l’Egypte avec tout le soin qu'on pouvoit at. tendre de parens aussi pieux, qui vivoient dans la crainte & l'amour de Dieu. La noblesse de sa race , la beauté de son corps, les belles qualités de son esprit, & les richesses de ses parens la firent rechercher par les meilleurs partis de la ville; Tome 1. L |