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CHEVA- l'Ordre fe refervant de la revoquer & fupprimer lorfque bon LIERS DE lui fembleroit.

DENOTRE

L'ORDRE Legrand-maître de Nereftang, pour parvenir à l'execuDAME DU tion de cet édit, convoqua un chapitre general à Boigni, MONT- qu'il indiqua au dix-neuf Fevrier 1673. Mais avant qu'il CARMEL. fe tînt, il fe demit volontairement de fa charge de grand

maître entre les mains du roi. Les chevaliers en ayant eu avis assemblerent leur chapitre general le 27. Janvier 1673.& prefenterent une requête au roi, par laquelle ils fupplioient fa majefté d'unir la charge de grand - maître de leur Ordre à fa couronne & d'agréer la postulation qu'ils avoient faite de M. le marquis de Louvois, pour gouverner l'Ordre en qualité de vicaire general.

Le roi déclara qu'il ne pouvoit alors unir à fa couronne la grand-maîtrife; mais qu'il agréoit l'élection qui avoit été faite par poftulation dans le chapitre, du marquis de Louvois pour regir les affaires de l'Ordre fous fon autorité. Sa majefté fit expedier des provifions de grand-vicaire en faveur du marquis de Louvois le 4. Fevrier 1673. Il fut reçu dans le chapitre de l'Ordre en cette qualité, & confirmé dans le chapitre general qui fe tint le 19. du même mois à Boigni. On pourfuivit en cour de Rome les bulles de confir mation. Monfieur Coquelin docteur de Sorbonne y fut envoyé pour les folliciter, mais ce fut inutilement; car le pape Clement X. ne les voulut point accorder, ce qui n'empêcha pas le marquis de Louvois de gouverner toujours l'Ordre & de recevoir les chevaliers.

L'édit de 1672. nonobftant les oppofitions de Louis-Nicolas Parnajon, general des chanoines hofpitaliers de l'Ordre du Saint-Efprit de Montpellier, & celles des prétendus chevaliers du même Ordre, fut enregistré au grand confeil le 20.Fevrier 1673. Le roi,conformément à cet edit,ayant établi une chambre royale à l'arfenal de Paris le 8. Janvier de la même année ordonna par fes lettres patentes du 22. Fev. qu'il y feroit auffi enregistré,ce qui fut fait le25.du même mois. Cette chambre étoit compofée d'un confeiller d'état ordinaire, de huit confeillers au grand confeil, & d'un procureur general. Sa majefté par les lettres du 24.Mars 1674. déclara que dans l'administration des hôpitaux & lieux pieux accordée à l'Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel & deS Lazare,par

cet

Frere Servant de l'ordre de Notre Dame de Mont-Carmel, ct de St Lazare de Jerusalem.

!

L'ORDRE

CARMEL

cet édit de 1672. elle avoit entendu comprendre les hôpitaux CHEVAfondés pour la reception des pelerins & des pauvres paffans,LIERS DE & par un autre édit du mois d'Avril 1675. elle declara que DE NOconformément à celui de 1672. & fa declaration de 1674.TRE-DAl'Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel & de faint Laza-ME DU re de Jerufalem feroit mis en poffeffion & faifine de l'adminif- MONTtration de tous les hôpitaux, maladeries, commanderies & autres lieux pieux qui lui avoient été accordés, même de ceux qui avoient été ci-devant concedés & accordés par fa majesté ou autres à quelques communautés ecclefiaftiques ou laïques, regulieres ou feculieres lors de leur fondation, premier établiffement ou dotation, de quelque qualité & Or, dre qu'elles fuffent. Voulant neanmoins que les hôpitaux, maladeries, commanderies & autres lieux pieux qui étoient actuellement poffedés par des communautés tant feculieres que regulieres, & qui leur avoient été abandonnés & unis lors de leur fondation, dotation, & pour fervir à leur premier éțabliffement, continuaflent de jouir comme par le paflé de leurs bâtimens, églifes, chapelles, lieux reguliers, autres loge mens, jardins & clôtures y joignant ; foit que lesdits bâtimens & clôtures fiffent partie des bâtimens anciens de ces hôpitaux, maladeries & lieux pieux; ensemble de tous les autres fonds & revenus que ces communautés pouvoient avoir acquis depuis leur établiffement, & que fur tous les biens, droits & revenus dependans defdits hôpitaux, maladeries, commande, ries & autres lieux pieux, distraction feroit faite au profit defdites communautés de la moitié de ces fonds & revenus, (les charges ordinaires prealablement deduites,) pourvû toutefois que lefdits revenus n'excedaffent pas la valeur de deux mille livres par an; & qu'au cas que lefdits revenus excedasfent cette fomme, il feroit fait feulement distraction du tiers au profit de ces communautés pour leur entrecien & fubfiftance; & à l'égard de l'hofpitalité pour laquelle ces lieux pieux avoient été fpecialement fondés, Sa Majefté voulut qu'elle fût dorefnavant exercée par l'Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel & de faint Lazare.

Il y eut par le moyen de ces édits & declaration, un grand nombre d'hôpitaux, maladeries & lieux pieux qui furent unis à l'Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel & de faint Lazare, & dont l'on forma cinq grands prieurés & cent qua

Tome I.

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DE NO

TRE-DA-
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que

CHEVA-rante-cinq commanderies, Le roi, par fes lettres patentes LIERS DE du 28. Decembre 1680. fit l'érection de ces cinq grands prieuL'ORDRE rés, & Sa Majefté dreffa encore des reglemens touchant la maniere de parvenir aux commanderies, tant anciennes nouvelles. Les cinq grands prieurés qui furent érigés, furent MONT- celui de Normandie, dont la refidence étoit au Mont-auxCARMEL. Malades près de Rouen; celui de Bretagne, dont le Cheflieu étoit à Aurai, & avoit pour annexe la commanderie de Blois, celui de Bourgogne, dont la refidence étoit à Dijon; celui de Flandres, dont le Chef-lieu étoit à Lille; & le cinquiéme étoit celui du Languedoc. On établit auffi un confeil de l'Ordre à l'arfenal, qui fut compofé du vicaire general, du chancelier, du procureur general, du grand-maître des ceremonies, du tréforier, du fecretaire, & de cinq confeillers de l'Ordre.

Mais après la mort du Marquis de Louvois arrivée le 16. Juillet 1691. les affaires de cet Ordre changerent de face.Sur les remontrances, que firent au Roi quelques Ordres qui avoient été declarés éteints ou fupprimés de fait ou de droit, & dont les biens avoient été unis à celui du Mont-Carmel & de faint Lazare par l'édit de 1672. Sa Majesté nomma des commiffaires pour l'examen de cet édit, & après que les commiffaires eurent écouté les raifons des parties, & en eurent fait rapport au Roi, Sa Majefté, par un autre édit du mois de Mars 1693. revoqua celui de 1672. defuniffant de l'Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel & de faint Lazare, les maisons, droits, biens & revenus, qui étoient poffedés, avant le premier édit, par les Ordres du faint Efprit de Montpellier, de faint Jacques de l'Epée de Lucques, du faint Se pulcre, de fainte Chriftine de Somport,de Notre-Dame,dite Teutonique, de faint Louis de Boucheraumont, & autres Ordres hofpitaliers, militaires, feculiers & reguliers; comme auffi les maladeries & leproferies, hôpitaux, hôtels- Dieu, maisons Dieu, aumôneries, confrairies, chapelles, & autres lieux pieux du royaume, même ceux deftinės pour les pelerins & les pauvres, unis à l'Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel & de faint Lazare par l'édit de 1672. & declarations intervenues en confequence, foit que ces hôpitaux ou lieux pieux fuffent poffedés en titre de benefices ou de fimples administrations, & quoique l'hospitalité n'y fût pas gar

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