gregation ni province, étant immediatement soumis au ge- ARCHI neral, comme nous avons dit ailleurs. CONFRA DENOTRE Les confreres qui furent associés à cette confrairie eurent TERNITE d'abord une chapelle dans cette Eglife; mais afin d'avoir plus DAME DE de liberté pour faire leurs exercices, ils ont depuis fait bâtir MONTun oratoire au mont Magnanopoli, où ils s'assemblent pour CARMEL y reciter en commun l'office de la Vierge, & y faire celebrer les divinsoffices. Leur habillement consiste en un sac de couleur tannée, auquel est attaché un capuce qui leur couvre le visage, defcendant en pointe jusqu'à la ceinture, n'y ayant que deux petits trous à l'endroit des yeux, afin qu'ils puissent voir & n'être point vûs. Leur sacest lié d'une ceinture de cuir, & ils ont sur les épaules un camail ou mozette de ferge blanche. Quoique cette confrairie ait le titre d'archiconfraternité, elle ne jouit pas neanmoins du privilege des autres archiconfraternités qui sont ainsi appellées, à cause qu'elles font chefs & fuperieures generales des confraternités qu'elles aggregent à leur institut, qui doivent observer les mêmes regles & les mêmes statuts, & porter leur habillement; mais le general de l'Ordre des Carmes, ou ceux à qui il en donne commiffion, ont fseuls le droit d'ériger des archiconfraternités ou confraternités de notre-Dame du Mont-Carmel. Carol. Barthol. Piazza. Opere pie di Roma. part. 1. Tratt. 6. сар. 13. Tome I. Ccc CARMEL. CHAPITRE LIV. DAME DE Des Chevaliers de l'Ordre Royal, Militaire & Hospitalier de Notre-Dame du Mont-Carmel, & de S. Lazare de Ferufalem. N Ous avons dit dans le chapitre XXXII. en parlant de l'Ordre de faint Lazare, qu'il avoit toûjours fubsisté en France, quoiqu'il eût été supprimé par Innocent VIII. l'an 1490. qu'après fon retablissement par Leon X. il y avoit eu des Grands-Maîtres de cet Ordre en Italie, qui se disoient Grands-Maîtres de l'Ordre de saint Lazare de Jerufalem par tout le monde, quoiqu'il y eût de veritables & legitimes Grands-Maîtres en France qui avoient fuccedé les uns aux autres sans interruption depuis l'établissement de l'Ordre ; & qu'enfin le pape Gregoire XIII. avoit uni cet Ordre l'an 1572. à celui de saint Maurice en Savoye, nouvellement institué par le Duc Emmanuel Philbert, sans que cette union ait porté préjudice à l'Ordre de saint Lazare en France, dont le roi Henri IV. donna la grande-Maitrise à Philbert de Nerestang, qui fut aussi premier Grand-Maître de l'Ordre de Notre-Daine du Mont-Carmel que ce prince inftitua dans son Royaume. Le pere Toussaint de saint Luc dit, que le Roi ne fit cette institution de l'Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel, que pour faire fleurir davantage celui de faint Lazare, & lui faire reftituer les biens qu'on lui avoit usurpésen unissant l'Ordre du Mont-Carmel à celui de saint Lazare. Monfieur Hermant pretend qu'Aimar de Chattes qui étoit Grand-Maître de ce dernier, conçut l'envie de le remet. tre dans son premier lustre ; mais qu'ayant été prevenu par la mort, Philbert de Nerestang lui fucceda dans ce deffein, & employa fi heureusement son pouvoir auprès de Henri IV. que ce Monarque ayant poursuivi à Rome le rétablissement de cet Ordre, il obtint du pape Paul V. l'effet de sa demande, par une bulle fort avantageuse donnée l'an 1607. mais que comme ce prince voulut, à l'imitation du duc de Savoye, joindre aussi un autre Ordre à celui de saint Lazare pour lui donner un nouveau relief,il établit celui de Notre-Dame du T. 1. P. 38 6. Grand Maître de l'ordre de Notre Dame de Mont-Carmel, et de St Lazare de Jerusalem. 96. Difles F Mont-Carmel. Le pere Bonanni a avancé qu'Aimar deChat- CHEVAtes étant Grand-Maître de l'Ordre de faint Lazare en Fran_LIERS DE L'ORDRE ce; conçut le dessein de le retablir entierement, & de lui fai DE NOre reftituer tous les biens qui lui avoient été ôtés ; mais qu'é-TRE-DAtant mortavant que d'avoir executé son dessein, Philbert de ME DU Nerestang, qui lui avoit fuccedé dans la grande-Maitrife, MONT alla à Rome, où il obtint du pape Paul V. qu'à l'avenir son CARMEL Ordre feroit appellé l'Ordre de Notre-Dame du Mont-Car- Bonanni, mel. Catal. Mais tous ces auteurs, sans parler de plusieurs autres, ont". 65. été contre la verité de l'histoire. Henri IV. n'institua l'Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel, que pour donner des marques de sa pieté & de sa devotion envers la sainte Vierge. Il écrivit à son Ambassadeur à Rome, pour obtenir du pape Paul V. l'érection de cet Ordre, & sa confirmation par autorité apoftolique: ce que ce pontife accorda par une bulle du 16 Fevrier 1607. par laquelle il donna pouvoir à ce prince de nommer le Grand. Maître de cet Ordre, lequel pourroit créer autant de Chevaliers que bon lui sembleroit. Il permit à ces Chevaliers de se marier, & après la mort de leur premiere femme, de passer à de secondes nôces, & d'épouser même une veuve. Il les obligea à faire vœu d'obéissance & de garder la chasteté conjugale, & leur accorda la permission de pouvoir avoir des pensions sur toutes fortes de benefices en France, quoiqu'ils fussent mariés & même bigames, sçavoir le Grand-Maître, jusqu'à la somme de quinze cens ducats d'or, & les Chevaliers jusqu'à cinq cens ducats d'or de la chambre Apoftolique, ces deux sommes évaluées à fix mille livres monnoie de France. Et dans cette bulle il n'est nullement fait mention del'Ordre de saint Lazare, non plus que dans une seconde que le même pape donna au mois de Fevrier de l'an 1608. par laquelle il prescrit à ces Chevaliers leurs obligations, qui font de faire leur profession de foi avant leur reception à l'Ordre, de se confesser & communier le même jour qu'ils recevront l'habit, de porter sur leurs manteaux une croix de couleur tannée, au milieu de laquelle il y aura l'image de la fainte Vierge, de faire vœu d'obeissance & de chasteté conjugale, de porter les armes contre les ennemis de l'Eglife, lorsqu'ils en seront requis par le faint Siege & le Roi très-Chrétien; de reciter tous les jours l'office de la sainte |