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CARMES jet du gouvernement de ce feminaire. Le P. Dominique de ET CAR- la fainte Trinité,François, pour obvier aux inconveniens qui MELITES pouvoient arriver de ces differends qui ne pouvoient être DECHAUS-préjudiciables aux Millions, chercha les moyens de pouvoir

que

transferer ce feminaire en un autre lieu, & le rendre immediatement foumis aux generaux & à ses definiteurs. Il y réus fit, & obtint pour cet effet du cardinal Maildachini l'an 1662. l'Eglife & le Monaftere de faint Pancrace hors des murs de Rome, qui avoient appartenus aux Religieux de faint Ambroife, dont l'Ordre avoit été fupprimé, & duquel Monaftere le cardinal Maildachini étoit abbé commendataire. Ce general fit rebâtir l'Eglife & retablir les lieux reguliers, & les bâtimens ayant été achevés en 1665. il y transfera le feminaire des Carmes Dechauffés, qui depuis ce tems-là a toûjours été foumis immediatement au general de cet Ordre & à fes definiteurs, qui y envoyent les fujets qu'ils jugent les plus propres pour les Miffions. Ils y apprennent pendant trois ans les langues orientales, & huit jours après leur arrivée dans ce couvent, ils doivent faire vou d'aller en quelque Miffion que ce foit pour la converfion des heretiques & des infideles à la volonté de leurs fuperieurs. Ces Miffionnaires ont déja des maifons à Hifpaham capitale de Perfe, Sindi,& Tatah dans les états du Mogol, dans le Malabar, à Bassara, au Mont-Liban, à Alep, à Goa & en plufieurs autres lieux, tant de la Syrie que des Indes Orientales.

Cet Ordre a pour armes chapé d'argent & de couleur tannée, ce dernier terminé en croix, accompagné de trois étoiles de l'un de l'autre, deux en chef & une en pointe, l'écu timbré d'une couronne ducale, d'où fort un bras vêtu d'une étoffe de couleur tannée, ayant en main une épée à laquelle est attaché un rouleau avec cette devife: Zelo zelatus fum pro Domino Deo exercituum; la couronne furmontée de huit étoiles d'or difpofées de maniere, qu'elles ferment la

couronne.

Voyez les hiftoriens Carmes que nous avons ci-devant cités avec Francifco di S. Maria, Reforma delos Defcalcos de noftra Segnora del Carmen. La même traduite en Francois par le Pere Gabriel de la Croix, & en Italien par le Pere Gafpard de faint Michel. Alphonfe de la mere de Dieu a donné le catalogue des écrivains des Carmes Dechauffes qui fe trouve imprimé

à la

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Frere Convers de l'ordre des Carmes dechaussés faisant la queste ·

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à la fin de l'histoire des hommes illuftres de l'Ordre des Carmes par DESERTI Emmanuel Roman, imprimée en Espagnol & en Italien.

CHAPITRE XLIX.

Des Exercices Obfervances des Carmes Dechaußés dans leurs deferts.

M

ONSIEUR de Villefore dans fes vies des faints Peres

des deferts d'Occident, confidere les Carmes Dechauffés comme des Solitaires par état, & qui par accident travaillent au falut des ames, pour concourir avec les autres Religieux à l'œuvre de Dieu lorfque l'églife a befoin de leur miniftere, c'eft pourquoi, après avoir décrit les exercices reguliers & les obfervances des Camaldules, des Chartreux, des Religieux de Septfonds, de la Trape & d'Orval, qui vivent en Solitaires, il parle auffi de ce qui fe pratique dans les deferts des Carmes Dechauffés, & a même donné le plan du defert & du Monaftere de ces Religieux près de Louvieres en Normandie au diocéfe d'Evreux, fondé par Louis le Grand. Et le P. Cyprien de la Nativité de la Vierge, donna aussi en 1651, la defcription de ces fortes de deferts, afin d'exciter quel ques perfonnes pieuses à leur en fonder un en France, où juf. qu'alors ils n'en avoient point eu; car ce ne fut que vers l'an 1660. que celui de Louvieres fut fondé par le roi,

Les conftitutions des Carmes Déchauffés ordonnent qu'il n'y aura dans chaque province qu'un feul de ces couvents qui font bâtis à la maniere de ceux des Chartreux; & comme l'extrême folitude & l'aufterité de ceux qui refident dans ces deferts, demandent que ces Monafteres ayent une grande enceinte, ils doivent être fitués pour l'ordinaire dans des forêts, & être diverfifiés de lieux champêtres & agreables, de valons, de colines, de fontaines & d'autres mélanges qui, font propres pour le recueillement interieur.

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A la premiere entrée, le portier faluant le Religieux qui vient pour demeurer dans le defert, lui dit feulement ces paroles Loué foit Notre-Seigneur Jesus-Chrift, votre reverence (ou votre charité) foit la bien venue, après quoi il garde le filence: mais avant que de le conduire au cloître, qui eft éloi gné d'environ un demi-quart de lieue, & de prefenter fa pa

Tome I.

Zz

DES CAR-
MES DE-
CHAUSSE'S

DESERTS tente au prieur, il lui fait lire quelques avis qui font écrits DES CAR- fur une tablette; & qui font, qu'on ne doit point parler en ce MES DE-lieu de nouvelles, qu'il y faut faire ce que font les autres, CHAUSSE'S & apprendre à fe taire.

Lorfque le fuperieur a éxaminé la patente du nouveau Solitaire, il affemble la communauté le même jour; & le Solitaire revêtu de fa chappe ou manteau, eft conduit dans le choeur devant le crucifix, où on allume des cierges: tous les Religieux font oraifon avec lui ; & après avoir recité l'hymne Veni creator Spiritus, on le mene dans un lieu défigné pour les receptions, où le fuperieur commande à quelques-uns des Religieux de lui donner quelques bons avis pour profiter du fejour qu'il fera en ce defert; ce que le nouveau venu écuote avec beaucoup d'humilité, ayant les yeux baiffés, quand même il feroit des plus anciens de la congregation, & que celui qui lui donne les avis feroit un des plus jeunes après qu'il a été fuffifamment inftruit de fes obligations, les peres & les freres l'embraffent, & on le conduit en filence en fon logement.

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Le nombre des Religieux qui demeurent dans ces deferts, ne doit pas exceder celui de vingt deftinés pour le chœur ; pour les freres laïcs, il doit y en avoir fuffifamment pour le fervice de la maison. La demeure en eft interdite aux novices, aux jeunes profés, aux malades, aux débiles, aux melancholiques, aux valetudinaires, à ceux qui ont peu d'inclination aux exercices fpirituels. Aucun Religieux n'y peut demeurer moins d'une année, fi ce n'étoit que pour fe difpofer aux predications du carême, ou à qu'elqu'autre occupation femblable, on trouvât à propos de l'y laiffer quelques mois mais tout le tems qu'il y demeure, il doit affifter à tous les exercices fans aucune dispense, de même que les autres Religieux qui y font conventuels, fans s'appliquer aucunement à l'étude, mais feulement à l'oraifon & aux le&tures fpirituelles: car toutes fortes d'études fcholastiques, foit de philofophie, de theologie, ou telles autres que ce puiffent être, font défendues dans ces deferts; & pour y maintenir l'obfervance en fa vigueur, le provincial doit veiller à ce qu'au moins il y ait ordinairement quatre Religieux qui y demeurent toujours; toutefois de leur bon grẻ & à leurs inftances, afin que par leurs exemples ils puiffent in

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