Mabillo Annal.Be 1.1.2.6.210 lieu , & qu'on leur imposeroic des jeûnes & des mortifications. LeConcile deFrancfort n'en voulut point fouffrir,à moins que les évêques & les abbés ne les renfermassent eux-mêmes. ann. 7877 La coutume étoit autrefois à Vienneen Dauphiné dechoi-can. 12. fir un religieux que l'on croyoit être le plus avancé dans la perfection, & le plus digne d'être exaucé de Dieu ; & on le ned.1.0. renfermoit dans une cellule , afin qu'il y paflât le reste pag. 109. de ses jours dans la contemplation, & qu'il y priât fans celle Bulceau. pour le peuple. C'étoit aussi la pratique de la plậpart des dre de s. Monasteres, non seulement d'hommes, mais encore de filles. Benois . s. Il y en avoit , entr'autres, dans le Monaftere de Sainte-Croix de Poitiers ; & Gregoire de Tours a décrit les ceremonies Greg.Tus. qu'on observoit dans la reclufion de ces Saintes filles. lib.6.c.39. Vers la fin du neuviéme siecle , Grimiaic prêtre que l'on Bulceau , croit avoir été le même que celui que le pape Formosejugeoir commercio deffus,t. 2. digne de l'épiscopat , & qu'il recommanda pour cet effet à 1,5.6. so, Foulques archevêque de Reims , afin qu'à la premiere occaGon il employât son credit pour lui procurer cette dignité; composa une regle pour ces forces de Reclus.Leurs cellules de voient être proche de l'église de quelque Monastere, & elles pouvoient être accompagnées d'un petit jardin. Ces Reclus demeuroient seuls, ou plusieurs ensemble, dans un même lieu , mais chacun dans une cellule separée, communiquant seulement entr'eux par une fenêtre. Ils vivoient du travail de leurs mains, ou des oblations des fideles ; soit des aumôDes du monaftere voisin , soit de celles que le peuple leur fai. soit. Parmi ces solitaires, il y en avoit qui étoient clercs, & même prêtres, & que les seculiers alloient voir, pour les con& . fulter sur ce qui regardoit leur conscience & leur falut. Les prêtres celebroient la messe dans une petite chapelle qui étoit dans l'enceinte de leur reclusion , & ils avoient encore une fenêtre qui s'ouvroit sur l'église, & par laquelle ils & pouvoient assister à l'Office , parler à ceux qui les venoient voir, & entendre les confeilions des seculiers , même celles des femmes qui vouloient recevoir leurs avis sur la conduite de leur vie. Ceux d'entre les Reclus qui étoient Moines de profession portoient le froc ; & ceux qui ne l'étoient pas , se couvroient , d'une.chappe., qui était un habit commun aux ecclesiastiques & aux religieux. Quelques-uns avoient des disciples qui Tome I. E gient , pag. 282.. demeuroient hors l'enceinte de leur reclusion ; nul ne devoit : Il semble que-saint Romuald fondateur de l'ordre des une église au milieu , où ils s'assemblenc, tous pour les divins, Bulteau, offices. Le premier qui fonda ces sortes de Laures fue saint bift. mo- Chariton qui mouru: vers l'an 340. La premiere étoit près de naß. d'o la mer morte, à six mille pas de Jerusalem , & fuc depuis ap- cho, &une troisiéme dans le desert de Thecua , qui fut enVit.S. Ewo suite connue fous le nom de Laure de Seuca. La Laure que. Bolland. bâtit saint Euthyme le Grand dans le cinquième fiecle, fuc fort renommée; elle écoit éloignée de quatre ou cinq lieues : Cette vie austere ne contenta pas d'autres solitaires qui hist. relig. vivoient dans le même tems , & l'on regarda comme un proVit. S si-dige le grand Simeon Scylite qui se consacra le premier, & mean, apud sans en avoir d'exemple, à une penitence extraordinaires th. apud Thedoret, *. 26. Janv. Vir 8 4.170. Mosch étant resté sur un colomne pendant quarante-huit ans ex. Bolland. posé aux ardeurs du soleil, & aux autres incommodités des; a faisons. La premiere colomne sur laquelle il monta ; n'avoit PP. apud que quatre coudées de haut, à ce que dit Antoine l'un de ses Rosveid, p. disciples , qui a écrit sa vie ; & Theodorec marque qu'elle en avoic fix; mais écant moncé fuccessivement sur des colom. nes de diverses hauteurs; la derniere sur laquelle il étoit lorfqu'il mouruc, vers l'an 460.& selon d'autres , vers l'an 46 3. avoit quarante coudées. On crut que ce genre de vie ne pouvoit être pratiqué par d'autres ; il y eut cependant deux au. Joann. tres Simeons , un Daniel, un Julien & quelques autres, qui Prat.fpirit. terminerent une sainte vie dans une penitence pareille à cellec, 28.57: du grand Simeon qu'ils imiterent, étant restés plufieurs an m 38. nées sur des colomnes, & ayant eu des disciples. Quant aux Ermites de ce tems, onen voit un très-grand nombre qui ne sont soumis à aucun superieur,& qui ne suivent d'autre regle que celle que leur diete le plus souvent le libertinage. Il elt vrai qu'il y en a quelques-uns qui imitent les veritables Solitaires des premiers siecles & qui marchent sur leurs traces ; mais ces exemples font' rares & on peut coni. parer les autres aux Rhemobotes , aux Sarabaïtes , & aux Girovagues. Il vaut mieux ne les pas comprendre dans l'Or. dre Monastique ; puisqu'ils en portent indignement l'habit: fi l'on excepre neanmoins ceux qui font gouvernés par des superieurs, & qui vivent en.communautě, ausquels l'on peut donner le nom de Cænobites, comme à ces anciens-goli taires conventuels , qui n'avoient point d'autre regle que la fage conduite de leurs abbés. il est vrai que ce sentiment n'est pas universellement reça: : Ceux qui le coinbartent; prerendent que pour être Cænobite, il ne suffic pas de vivre en commun , mais qu'il faut áulli que ce soit sous l'autorité d'une regle. C'est l'interpretation qu'ils ont donnée à cet endroit de la regle de saint Benoît , où il est parlé des Cænobites : Monachorum primum genus Cænobita-cap. In ** rum hoc est monafteriale militans süb regula; vel abbate ; preten...... 4 dant qu'il faut prendre la particule disjonctive pour conjonctive. Les autres qui ont interpreté la regle du même Saint, ont expliqué plus naturellement cer endroit ; & prenant la particule en question pour disjonctive,ou alternative, ont dit: que les Cænobites sont ceux qui vivent fous une regle , ou .1 Col. 18. *p: 17 sous un abbé. C'est aussi le sentiment de Cassieny, qui étoit Cassian. parfaitement instruit de la vie Cænobitique , & qui nous ap: prend que ce sont ceux qui vivent en communauté, & qui font gouvernés par le jugement d'un Superieur. Il ne parle point de regle, comme remarque: le P. le Mege dans son explication de la regle de Saint Benoît ; parce qu'il croyoit que pour être un Solitaire Cænobite , il suffifoit de vivre en commun sous l'autorité. d'un abbé. Ainsi ceux qui sont de sentiment contraire , ont ôté à saint Antoine la qualité qui lui est dûe de pere &.de restaurateur des Cænobites, pour la donner à saint Pachome, qui, à ce qu'ils disent , est le pre: mier qui ait établi de veritables Monasteres . C'est ce que nousallons examiner dans le paragraphe suivant. RAR. A GRAPHE VI. Que faint Antoine est le pere des Cænobites ; & qu'il a établi les premiers Monasteres parfaits... С. OMME après que les persecutions eurent cesséés, saint Antoine le vie chef d'un grand nombre de Solitaires qui fe rangerent sous sa conduite, qu'il les fie vivre en commun; & que, les Monasteres qu'il établit à. Pilper,à Nacalon &en d'autres endroits,avoient couteune autre forme que ceux des trois premiers siecles que nous avons appellés simples Monasteres, quoiqu'ils fussent peanmoins de veritables Monasteres;.on ne peut pas refuser à ceSaint le titre de peredesCænobites,qu’on doit fuidònner par excellence, comme on a donné à fainc Paul celui de premier des Ermites , quoiqu'il y en ait eu avant lui. Entre ceux qụi n'admettent point de succession de. Moj. nes & de Monasteres, depuis S. Marcjusques à. saint Antoine; il y en a qui ont cru qu'ils ne pouvoient pas refuser sans in justice à ce dernier le titre d'instituteur de la vie. CænobitiThomar: que & de fondateur des Monasteres regles . Le. P. ThomalDiscipl.Ec fin a reconnu qu'on ne pouvoit pas lui disputer cette quaclef. art. 1. ligé, & que même c'étoit l'opinion la plus commune ; lors que voulant prouver que les Monasteres dė. filles étoient. . auf anciens: que..ceux des hommes, il dir, qu'on-ne doute. poipt que faint Antoine ne soit le pere & le premier instisureur des Monasteres, & que la laur suivit de bien près son. fon nom, exemple, s'étant enfermée avec d'autres filles dans un mo. mastere dont elle fut fuperieure: Il y en a neanmoins qui ne lui attribuant que la qualité de premier pere des Solitaires, donnent à S. Pachome celle d'instituteur de la vie Cænobitique. M. de Tillemont qui est de ce nombre, dit, en parlant de saint Antoine , que ce De Tillem, fut vers l'an 30s. au milieu des fureurs de la persecution de mobilne l'hift. Eccl. Dioclecien & de Maximien, qu'il commença à faire des mi- Tom. 7. racles, & à persuader à un grand nombre de personnes pag. Jogi d'embrasser la vie Solitaire : que ce fut la cause de tant de Monasteres,c'est--dire, de Maisons, ou plûtôt de Cabanes, dont on remplit les montagnes, pour la demeure des Anachoreres qui s'y retirerent ; & que quelques-uns de ces Monasteres purent d'abord s'unir enseinble, & former des efpeces de communautés, mais fort peu nombreuses. Et en pag. 169.parlant de saint Pachome, ikdir : que le respect que l'Eglise a à aujourd'hui pour n'est pas une devotion nouvelle , mais une juste reconnoissance des obligations qu'elle lui æ , comme au saint fondateur d'un grand nombre de Monasteres, & à l'illustre pere d'une maltitude infinie de Moines, ou plâcôt comme au premier instituteur, non seule- : ment des congregations religieuses, mais absolument de la vie Cænobitique & des saintes communautés.; & il marque Pag. 176. que ce pouvoit être l’an 325. qu'il commença son premier Monastere à Tabenne. Ainsi, felon: M. de Tillemont, les veritables Monasteres ou plûtôt les Monasteres parfaits, ne furent établis par saint Pachome, ou bien commencés, que l'an 32:5. & les Nonasteres que saint Antoine établir en 305. n'étoient que des Caba. nes. Il faut donc conclure que chaque Monastere étant une Cabane , & que quelques-uns de ces Monasteres ayant pâ deflors s'unirensemble', & former des especes de Communautés , apparemment de cinq;, de fix, ou de dix perfonnes au plus ; c'étoit cinq ou fix personnes , ou dix au plus , demeurant en autant de Cabanes qui confervoient quelqu'union entr'elles , & obeiffoient au même superieur. C'est, ce me semble., le sens qu'on peut donner aux paroles de M. de Tillemont , à moins qu'il n'y eût point de lu. perienrs pour ces sortes de Communautés, & qu'elles resu Pag: 177. it mblaffenc à celles, dont il fait la description dans un |