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ned. l. 4.

bift.de l'or

1.1.2.6.210

lib.6.c.39.

comme ci deffus,t. 2.

lieu, & qu'on leur impoferoit des jeûnes & des mortifications. LeConcile deFrancfort n'en voulut point fouffrir,à moins que les évêques & les abbés ne les renfermassent eux-mêmes. ann. 787: La coutume étoit autrefois à Vienne en Dauphiné de choi.can. 12. fir un religieux que l'on croyoit être le plus avancé dans la Mabill perfection, & le plus digne d'être éxaucé de Dieu; & on le Annal.Berenfermoit dans une cellule, afin qu'il y paffat le refte pag. 107. de fes jours dans la contemplation, & qu'il y priât fans ceffe Bulceau. pour le peuple. C'étoit auffi la pratique de la plupart des are de S. Monafteres, non feulement d'hommes, mais encore de filles. Benoit, t. Il y en avoit, entr'autres, dans le Monaftere de Sainte-Croix de Poitiers; & Gregoire de Tours a décrit les ceremonies Greg. Tur. qu'on obfervoit dans la reclufion de ces Saintes filles. Vers la fin du neuviéme fiecle, Grimiaic prêtre que l'on Bulteau, croit avoir été le même que celui que le pape Formofejugeoit digne de l'épifcopat, & qu'il recommanda pour cet effet à 1.5.6.30 Foulques archevêque de Reims, afin qu'à la premiere occafion il employât fon credit pour lui procurer cette dignité; compofa une regle pour ces fortes de Reclus. Leurs cellules devoient être proche de l'églife de quelque Monaftere, & elles pouvoient être accompagnées d'un petit jardin. Ces Reclus demeuroient feuls, ou plufieurs enfemble, dans un même lieu, mais chacun dans une cellule feparée, communiquant feulement entr'eux par une fenêtre. Ils vivoient du travail de leurs mains, ou des oblations des fideles; foit des aumônes du monastere voifin, foit de celles que le peuple leur fai. foit. Parmi ces folitaires, il y en avoit qui étoient clercs, & même prêtres, & que les feculiers alloient voir,pour les confulter für ce qui regardoit leur conscience & leur falut. Les prêtres celebroient la meffe dans une petite chapelle qui étoit dans l'enceinte de leur reclufion, & ils avoient encore une fenêtre qui s'ouvroit fur l'églife, & par laquelle ils pouvoient affister à l'Office, parler à ceux qui les venoient voir, & entendre les confeffions des feculiers, même celles des femmes qui vouloient recevoir leurs avis fur la conduite de leur vie.

Ceux d'entre les Reclus qui étoient Moines de profeffion portoient le froc ; & ceux qui ne l'étoient pas, fe couvroient d'une chappe, qui était un habit commun aux ecclefiaftiques & aux religieux. Quelques-uns avoient des difciples qui

Tome I.

E

.Bulteau,

demeuroient hors l'enceinte de leur reclufion; nul ne devoit être admis à l'état de Reclus, qu'avec la permiffion de l'évêque du diocefe, ou de l'abbé du monaftere qu'il choififfoit pour le lieu de fa reclufion, & s'il n'avoit paffé auparavant par l'épreuve du noviciat. On imprimoit fur la porte de la cellule le fceau de l'évêque, & fi le Reclus tomboit malade, on ôtoit ce fceau pour l'aller fecourir, mais il ne lui étoit pas permis de quitter fa reclufion. Ainfi ils étoient obligés par cette regle, à quelque chofe de plus qu'à ce que le quarante-uniéme canon du concile in Trullo ne les avoit obligés.

rient, pag.

282..

th. apud

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Il femble que faint Romuald fondateur de l'ordre des Camaldules, ait renouvellé dans l'onziéme fiecle les anciennes Laures des moines de la Palestine, en faifant vivre fes Ermites dans des cellules feparées les unes des autres, avec une église au milieu, où ils s'affemblent tous pour les divins offices. Le premier qui fonda ces fortes de Laures fut faint hift. mo- Chariton qui mourut vers l'an 340. La premiere étoit près de mast. d'o- la mer. morte, à fix mille pas de Jerufalem, & fut depuis appellée la Laure de Pharan. Il en bâtit une feconde vers Jericho, & une troifiéme dans le defert de Thecua, qui fut enfuite connue fous le nom de Laure de Seuca. La Laure que. Bolland. bâtit faint Euthyme le Grand dans le cinquiéme fiecle, fut Att.Ss. 20. fort renommée, elle étoit éloignée de quatre ou cinq lieues. de la ville de Jerufalem; mais le faint abbé ni vouloit point recevoir de jeunes gens qui n'avoient point encore de barbe; c'est pourquoi faint Sabas & faint Quiriace s'étant prefentés pour être au nombre de fes difciples, il envoya faint Sabas au Monaftere de faint Theoctifte, & faint Quiriace à celui de faint Gerafime, parce qu'ils n'avoient point encore de barbe ; & à fon imitation faint Sabas ayant bâti la celebre Laure qui a porté fon nom, il n'y recevoit pas non plus de jeunes gens, & les envoyoit d'abord dans d'autres Monafte. res. Ce Saint eut plufieurs difciples qui bâtirent auffi des Laures aux environs du Jourdain. Toutes ces Laures étoient celebres par l'exacte difcipline, & par la grande aufterité qu'on y pratiquoit.

Januar.

Thedoter,

Cette vie auftere ne contenta pas d'autres folitaires qui hift. relig. vivoient dans le même tems, & l'on regarda comme un proVit. s si-dige le grand Simeon Stylite qui fe confacra le premier, & meon. apud fans en avoir d'exemple, à une penitence extraordinaire

c. 26.

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étant resté sur un colomne pendant quarante-huit ans ex- Bolland. pofé aux ardeurs du foleil, & aux autres incommodités des anu. Vie faifons. La premiere colomne fur laquelle il monta, n'avoit PP. apud que quatre coudées de haut, à ce que dit Antoine l'un de fes Rofveid, p. difciples, qui a écrit fa vie; & Theodoret marque qu'elle en 84.179. avoit fix; mais étant monté fucceffivement fur des colom nes de diverses hauteurs, la derniere fur laquelle il étoit lorfqu'il mourut, vers l'an 460. & felon d'autres, vers l'an 46 3. avoit quarante coudées. On crut que ce genre de vie ne pouvoit être pratiqué par d'autres; il y eut cependant deux au. Joann. tres Simeons, un Daniel, un Julien & quelques autres, qui Prat.fpirit. terminerent une fainte vie dans une penitence pareille à celler. 28. 57. du grand Simeon qu'ils imiterent, étant reftés plufieurs an- & 38. nées fur des colomnes, & ayant eu des difciples.

Quant aux Ermites de ce tems, on en voit un très-grand nombre qui ne font foumis à aucun fuperieur,& qui ne fuivent d'autre regle que celle que leur dicte le plus fouvent le li bertinage. Il eft vrai qu'il y en a quelques-uns qui imitent les veritables Solitaires des premiers fiecles & qui marchent fur leurs traces; mais ces exemples font rares & on peut com parer les autres aux Rhemobotes, aux Sarabaïtes, & aux Girovagues. Il vaut mieux ne les pas comprendre dans l'Ordre Monaftique, puifqu'ils en portent indignement l'habit: si l'on excepte neanmoins ceux qui font gouvernés par des superieurs, & qui vivent en communaute, aufquels l'on peut donner le nom de Coenobites, comme à ces anciens Soli taires conventuels, qui n'avoient point d'autre régle que la fage conduite de leurs abbés.

Mosch.

Ileft vrai que ce fentiment n'eft pas ce fentiment n'eft pas univerfellement reçû Ceux qui le combattent,pretendent que pour être Cœnobite, il ne fuffit pas de vivre en commun, mais qu'il faut aulli que ce foit fous l'autorité d'une regle. C'eft l'interpretation qu'ils ont donnée à cet endroit de la regle de faint Benoît, où il est parlé des Coenobites: Monachorum primum genus Cœnobita-cap. 1. rum hoc eft monafteriale militans fub regula, vel abbate ; pretend dant qu'il faut prendre la particule disjonctive pour conjonAive. Les autres qui ont interpreté la regle du même Saint, ont expliqué plus naturellement cet endroit & prenant la particule en queftion pour disjonctive,ou alternative, ont dit: que les Coenobites font ceux qui vivent fous une regle, ou

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.I.C

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fous un abbé. C'eft auffi le fentiment de Caffien qui étoit Caffian. parfaitement inftruit de la vie Coenobitique, & qui nous ap Col. 18. prend que ce font ceux qui vivent en communauté, & qui font gouvernés par le jugement d'un Superieur. Il ne parle point de regle, comme remarque le P. le Mege dans fon explication de la regle de faint Benoît; parce qu'il croyoit que pour être un Solitaire Cœnobite, il fuffifoit de vivre en commun fous l'autorité d'un abbé. Ainfi ceux qui font de fentiment contraire, ont ôté à faint Antoine la qualité qui lui eft dûe de pere & de restaurateur des Cœnobites, pour la donner à faint Pachome, qui, à ce qu'ils difent, eft le pres mier qui ait établi de veritables Monafteres. C'est ce que nousallons examiner dans le paragraphe suivant.

PARAGRAPHE VI

Que faint Antoine eft le pere des Canobites ; & qu'il a établi les premiers Monafteres parfaits...

C

OMME après que les perfecutions eurent ceffèés, faint Antoine fe vit chef d'un grand nombre de Solitaires qui fe rangerent fous fa conduite, qu'il les fit vivre en commun, & que les Monafteres qu'il établit à Pifper,à Nacalon & en d'au tres endroits,avoient toute une autre forme que ceux des trois premiers fiecles que nous avons appellés fimples Monasteres, quoiqu'ils fuffent neanmoins de veritables Monafteres; on ne peut pas refufer à ceSaint le titre de pere des Cœnobites, qu'on doit fui donner par excellence,comme on a donné à faint Paul celui de premier des Ermites, quoiqu'il y en ait eu avant lui. Entre ceux qui n'admettent point de fucceffion de Moi nes & de Monafteres, depuis S. Marc jufques à faint Antoine; il y en a qui ont cru qu'ils ne pouvoient pas refuser fans injustice à ce dernier le titre d'inftituteur de la vie Cœnobitique & de fondateur des Monafteres regles. Le P. ThomafDifcipl. Ec- fin a reconnu qu'on ne pouvoit pas lui difputer cette quaslef art. 1. lité, & que même c'étoit l'opinion la plus commune, lorf que voulant prouver que les Monafteres de filles étoient, auffi anciens que ceux des hommes, il dit, qu'on ne doute, point que faint Antoine ne foit le pere & le premier inftiruteur des Monafteres, & que la fœcur fuivit de bien près fon.

Thomaff.

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exemple, s'étant enfermée avec d'autres filles dans un MoHaftere dont elle fut fuperieure.

Mem. tour

Il y en a neanmoins qui ne lui attribuant que la qualité de premier pere des Solitaires, donnent à S. Pachome celle d'instituteur de la vie Cœnobitique. M. de Tillemont qui eft de ce nombre, dit, en parlant de faint Antoine, que ce De Tillem, fut vers l'an 305. au milieu des fureurs de la perfecution de l'hift. Eccl Diocletien & de Maximien, qu'il commença à faire des mi Tom. 7. racles, & à perfuader à un grand nombre de personnes pag. 10g. d'embraffer la vie Solitaire: que ce fut la caufe de tant de Monafteres,c'est-à-dire, de Maisons, ou plûtôt de Cabanes, dont on remplit les montagnes, pour la demeure des Ana choretes qui s'y retirerent; & que quelques-uns de ces Monafteres purent d'abord s'unir enfemble, & former des efpeces de Communautés, mais fort peu nombreuses. Et en pag. 167.parlant de faint Pachome, ik dit : que le refpect que l'Eglife à aujourd'hui pour fon nom, n'eft pas une devotion nouvelle, mais une jufte reconnoiffance des obligations qu'elle lui a, comme au faint fondateur d'un grand nombre de Monasteres, & à l'illuftre pere d'une multitude infinie de Moines, ou plûtôt comme au premier instituteur, non feulement des congregations religieufes, mais abfolument de la vie Cœnobitique & des faintes communautés, & il marque Pag. 176. que ce pouvoit être l'an 325. qu'il commença fon premier Monaftere à Tabenne.

Ainfi, felon M. de Tillemont, les veritables Monasteres, ou plûtôt les Monafteres parfaits, ne furent établis par faint Pachome,ou bien commencés, que l'an 325. & les Monafteres que faint Antoine établit en 305. n'étoient que des Cabanes. Il faut donc conclure que chaque Monaftere étant une Cabane, & que quelques-uns de ces Monafteres ayant pû deflors s'unirenfemble, & former des efpeces de Communautés, apparemment de cinq, de fix, ou de dix perfonnes au plus ; c'étoit cinq ou fix perfonnes, ou dix au plus, demeurant en autant de Cabanes qui confervoient quelqu'union entr'elles, & obeiffoient au même fuperieur.

C'eft, ce me femble, le fens qu'on peut donner aux paro les de Made Tillemont, à moins qu'il n'y eût point de fuperieurs pour ces fortes de Communautés, & qu'elles refa Pag. 177. iemblaffent à celles, dont il fait la defcription dans un

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