fi VANCE. celui des peres de l'étroite observance n'est pas si ample que CARMES celui des autres. Nous avons faitgraver un de ces religieux de De L'ela province Monte Santo, tel que le pere Bonanni l'a donné TROITE dans son catalogue des Ordres Religieux. Sous le Generalat du même Theodore Stratius, le pere Blanchard religieux de l'ancienne observance , voulue introduire une reforme particuliere en France , en faisant observer la regle du patriarche Albert , sans les declaracions d'Innocent IV. ni les mitigacions d'Eugene IV. Pour cet effer , deux ou trois religieux s'étant joints à lui, ils bârirent un ermitage , selon le dessein de cette regle primitive , en un lieu nommé Grateville au diocese de Bazas dans les Landes qui sont sur le grand chemin de Bayone qui leur fur donné par quelques gentilshon mes du pays. L'évêque de Bazas N. Lostolfilomarini, donna son contentement à cet établissement , à la sollicitation de Henri de Gournai , comte de Marcheville en Lorraine. On gardoit dans ce desert la pre. miere institution de la regle ; c'est pourquoi les religieux se nommerent Carmes du premier institut. Ils faisoient vou seulement d'obéissance dans lequel les autres étoient renfermés. Ils mangeoient en particulier chacun dans sa cellule , & s'abstenoient dans les voyages d'herbages ou de legumes cuits avec de la viande. Cette maniere de vivre fuc approuvée par le mênie general Stratius , & confirmée par le pape Urbain VIII. l'an 1636. Mais ce desert ne subästa pas long-tems; car peu de tems après, un prêtre , apostat de , P'église Romaine nommé Labadie , qui disoit avoir reçu de Dieu l'habit de cette reforme, fut en ce desert & y causa de si grands desordres, que l'évêque , à la jurisdi&tion duquel fi ces peres avoient soảmis leur Monastere, fut contraint de les en chasser , & ainsi cette reforme fut. supprimée dans son berceau. Voyez Joann. Baptist. Lezana, Annal.Sacri Prophcti & Eliani Ordinis. Daniel à Virgine Maria, Vinea Carmeli, seu historia Eliani Ord. Marc Anton. Alegre. Casanate, Paradis. Carme litici decoris. Donatien de S. Nicolas , vie de frere Jean de faint Samson Regula & constitutiones Carmelitar.Strictioris observantiæ , cum auftario rerum ad provinciam Turoniam spectantium, Delineatio obfervanti e Carmelit . Rhedon. provin. & Philip. Bo. nanni , catalog. Ord. Relig.part. 1. il CARME A ces differentes reformes de l'Ordre de Notre-Dame du LITES DE- Mont-Carmel,nousjoindrons l'Ordre des Indiens, que FranChausse's çois Modius,& quelques autres auteurs, disent avoir été une branche de celui du Carmel; & dont ils mettent l'institution l'an 1906. sous le pontificat de Jules II. Alexandre Roff croic qu'on leur donna le nom d'Indiens , à cause qu'ils avoient pris la resolution d'aller en million dans les Indes nouvellement découvertes, pour y travailler à la conversion des idolâtres. Ils avoient des robes noires, avec des tuniques ou vestes blan. ches sans manches, y ayant seuleinent une ouverture de cha. que côté pour passer les bras, & ces tuniques descendoienc jusqu'à mi-jambe. Il y a de l'apparence que cet Ordre ne subsilta pas long-tems. Francisc. Modius, de origine Ord. Ecclef.& Alexand. Roll, des Relig. du Alonde 11. Divis. CH A P I TRE XLV I I. a Des Religieuses Carmelites Dechausées, avec la vie de fainte Therese leur reformatrice. E toutes les reformes de l'Ordre du Carmel , il n'y en a point de plus considerable que celle qui a été faite par sainte Therese. Elle nâquit à Avila ville du royaume de Castille le 12. Mars 1515. Son pere qui étoit un gentilhomme des plus qualifiés du pays , fe nominoit Alfonte Sanchez de Cepede , & épousa en secondes nôces Beatrix d'Haumade. Ils eurent sept garçons & deux filles, dont la premiere fut notre Sainte , qui jusqu'à la profession religieuse qu'elle prit le nom de Jesus, porta toûjours celui d'Haumade suivant l'usage du royaume d'Elpagne, que les enfans prennent souvent le nom de la mere, & non celui du pere. Comme ses parens joignoient à leur noblesse une pieté fo. lide, & que son pere étoit un homme d'honneur & de probité, droit, sincere, charitable envers les pauvres, compassible envers les malades & les miserables , & aimant beaucoup la ledure des bons livres ; il eut un grand soin d'imprimer de bonne heure ces sentimens dans le cæur de ses enfans : ainsi la jeune Therese n'ayant encore que lix à septans, sçut |