71. Ancien habillement des Carmes, tel qu'il est représenté dans un tableau de l'an 1609.au Convent d'Anvers. CD :: ORDRE ce voyage qu'il crût être l'autographe, & dont il envoya une traduction à Amsterdam à Berthold Nihuse son ami, qui le DES CARfit imprimer en 1653. On le trouve à la tête des opufcules MES. d'Allatius, & les continuateurs de Bollandus l'ont mis au commencement du second tome du mois de Mai. Comme il avoit d'abord été imprimé en Hollande, il parut suspect aux Carmes, qui lui opposerent un autre voyage fait en Terre-Sainte par un saint Antonin martyr. Mais les mêmes continuateurs de Bollandus pretendent que ce voyage rempli de fables, qu'ils ont mis aussi au commencement du second To. me du mois de Mai, n'a été inventé que par un écrivain du douziéme siécle. Si les Carmes furent surpris que ces continuateurs de Bollandus, après la priere qu'ils leur avoient faite, avoient eu si peu d'égard dans le premier tome d'Avril, à la tradition de leur Ordre, dont le pere Papebroch n'avoit fait remonter l'origine que jusqu'au douziéme fiécle; ils ne le furent pas moins, lorsque dans le second tome du même mois, ils vi rent que le pere Papebroch leur disputoit d'anciens couvens qu'ils pretendoient leur avoir appartenu avant le douziéme fiécle, & qu'ils regardoient comme faux & supposés, les titres sur lesquels ils appuyoient leur pretention. C'est ce qui obligea encore le pere François de Bonne-Esperance de donner un second volume de son arsenal historique-chronologique ; & comme il n'avoit donné le premier que pour exciter les continuateurs de Bollandus à lui repondre par un traité particulier, & qu'ils ne l'avoient pas fait, les approbateurs de cet arsenal, Religieux Carmes, attribuerent la victoire,au pere François de Bonne-Efperance. Ce pere mourut l'an 1677. & fa mort fut suivie l'année suivante par celle du pere Daniel de la Vierge Marie, qui avoit été aussi l'un des adversaires des continuateurs de Bollandus &qui y avoit attaqué en particulier le pere Papebroch,contre lequel il avoit composé un traité sous le titre de Propugnaculum Carmelitanæ hiftoriæ; mais en combattant le pere Papebroch, il l'avoit fait d'une maniere honnête, telle qu'elle se pratique entre gens sçavans. Le differend ne fut pas neanmoins terminé par la mort de ces deux adversaires des Bol landistes, & nonobstant le second arsenal du pere François de Bonne - Esperance, ils demeurerent dans le filence 1 MES. ORDRE jusques en l'an 1680. qu'ils donnerent les trois premiers to. DES CAR-mes du mois de Mai. Les Carmes dans le cours de l'impref. sion de ces trois volumes, scachant qu'on y devoit parler de faint Ange martyr de leur Ordre, demanderent au Pere Papebroch communication de cette vie, afin de l'examiner avant que ces trois tomes fussent publiés. Il fit d'abord dif. ficulté de la leur montrer; mais enfin voulant les contenter, il l'envoya à Rome à fon general pour la faire voir à celui des Carmes. Cet examen traîna fi fort en longueur, que les trois premiers tomes de Mai furent achevés avant que l'on eût réponse de Rome. Le Libraire s'ennuyant de ne les point debiter, & le Pere Papebroch étant pressé de partir pour aller en Vvestphalie, confentit enfin que le Libraire exposât en vente ces trois tomes du mois de Mai. Mais à peine fut-il parti, que le general des Jesuites envoya ordre de retrancher de ces volumes la vie de faint Ange, comme il en étoit convenu avec le general des Carmes. Le Pere Hinscheniusen donna aussi-tôt avis au Pere Papebroch, qui à fon retour auroit fatisfait les Carmes, s'il n'y avoit déja eu plusieurs exemplaires de débités, & fi ceux qui en vouloient acheter, & même des Carmes, n'avoient declaré qu'ils ne vouloient point prendre ces trois tomes, si la vie de faint Ange en étoit retranchée. On avoit sçû ce qui s'étoit passe à Rome, & l'ordre que le general des Jesuites avoit donné; c'est ce qui excitoit davantage la curiosité & l'envie que l'on avoit de voir cette vie. Le Pere Papebroch confentit donc que ces volumes fussent debités tels qu'ils étoient, & s'excusa auprès de fon general qui reçut ses excuses. Maisil s'attira en même tems de nouveaux adversaires, tant à cause qu'il avoit regardé comme apocryphe tout ce que l'on disoit de faint Ange; que parce qu'au commencement de la vie du B. Louis Rabata, Religieux du même Ordre, il avoit donné une espece d'apologie pour justifier sa conduite à l'égard des Carmes, & ce qu'il avoit avancé contre leur antiquité; qu'il y lançoit des traits contre les boucliers du second arsenal du pere François de Bonne-Efperance, qui n'étoient pas à l'épreuve de ses coups; & qu'au commencement du troisiéme tome, dans l'histoire des patriarches de Jerufalem, il avoit encore refuté les prétentions des Carmes. Mais ils crurent avoir assez lieu de s'en venger sur le champ en lui oppo. |