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nius & Papebroch fes Confreres, & qui lui avoient été afso. ORDRE ciés dans ce travail, donnerent au public l'an 1668. où au fix DES CARde ce mois ils avoient inferé la vie de faint Cyrile & au › vingt-neuf celle du B. Berthold, ayant donné à celui-ci le titre de premier general de l'Ordre des Carmes, & à faint Cyrile celui de troifiéme general.

Quoique ces fçavans Jefuites n'euffent en cela fuivi que le fentiment de Jean le Gros, l'un des generaux de cet Ordre, & de Jean Paleonydor Religieux du même Ordre qu'ils euffent cité un traité de l'origine & progrès de cet Ordre, attribué au même faint Cyrile, dont il y a un exemplaire de l'an 1446. dans la bibliotheque du college de Navarre à Paris, que le P. Daniel de la Vierge Marie a inferé dans sa vigne du Carmel : & qu'ils euffent auffi rapporté le fentiment des fçavans cardinaux Baronius & Bellarmin, qui ne mettent l'origine des Carmes que l'an 1180. ou 1181. fous le pontificat d'Alexandre III. les religieux de cet Ordre en Flandres en furent neanmoins fort fcandalifés, & l'on vit paroître de leur part dès l'année fuivante un gros ouvrage, compofé par le P. François de Bonne-Efperance Exprovincial de Flandres fous ce titre: Hiftorico-Theologicum Armamentarium proferens omnisgeneris fcuta, five facræ Scriptura, fummorum pontifi

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Janitorum patrum, geographorum, & doctorum tam antiquorum quam recentiorum, authoritates, traditiones &rationes, quibus amicorum disfidentium tela, five argumenta in Ordinis Carmelitarum antiquitatem, originem, & ab Elia fub tribus effentialibus votis in Monte-Carmelo hæreditariam fucceffionem &buc ufque legitimè non interruptam, vibrata enervantur. L'Arfenal hiftorique - theologique, qui fournit des boucliers de toutes efpeces ou des autorités, des traditions & des raifons de la fainte Ecriture, des fouverains pontifes, des faints peres, des geographes & des docteurs tant anciens que modernes, avec lef quels les traits que les amis difcordans lancent contre l'antiquité des Carmes, leur origine, & la fucceffion hereditaire du prophete Elie, fous les trois vœux effentiels, & qui n'a point été interrompue jufqu'à prefent, font affoiblis.

Les Carmes fe doutant bien que les Jefuites ne demeureroient pas dans le filence, & que dans les autres tomes qui devoient fuivre le mois de Mars, ils pourroient leur répondre; lep. Matthieu Orlandi, pour lors General des Carmes,

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ORDRE & depuis évêque de Cephalu, écrivit l'an 1671. aux ConDES CAR-tinuateurs de Bollandus, pour les prier que lorsqu'ils parleroient du B. Albert patriarche de Jerufalem, & de la regle qu'il avoit donnée aux Carmes, ils confultaffent le pere Daniel de la Vierge Marie hiftoriographe de leur Ordre; & que quand ils citeroient l'autorité du cardinal Baronius, ils ne le fiffent pas fi nuëment qu'ils avoient fait dans le mois de Mars, mais qu'ils modifiaffent un peu les paroles de cet annaliste par quelques commentaires. C'eft neanmoins ce qu'avoient déja fait les continuateurs de Bollandus, qui avoient confulté le pere Daniel de la Vierge Marie fur ce qu'ils avoient dit de faint Berthold, & qu'il avoit approuvé.

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Ils donnerent l'an 1675. trois volumes du mois d'Avril mais les Carmes ne furent pas peu furpris, lorsqu'au huitiéme de ce mois, dans la vie du B. Albert patriarche de Jerufalem, leur legiflateur, ils y virent que le père Papebroch, qui s'en étoit declaré l'auteur, y avoit non feulement avancé que le tradition de l'Ordre des Carmes ; qui regardoit le prophete Elie comme fon fondateur, fouffroit beaucoup de difficulté, par les contradictions que l'on y trouvoit depuis Elie jufqu'à Jefus Chrift, & depuis Jefus Chrift jufqu'au bienheureux Berthold; & qu'il falloit des preuves folides pour la foûtenir; mais qu'il pretendoit en avoir trouvé une convaincante, que cet Ordre n'avoit commencé que dans le douzième fiécle, apportant pour la juftifier, le temoignage de Jean Phocas temoin oculaire, qui dans fa relation d'un voyage qu'il fit dans la Terre-Sainte l'an 1185. dit, en parlant du MontCarmel, qu'on y voyoit la caverne ou grotte d'Elie; qu'il y avoit quelques années.qu'un certain Moine revêtu de la dignité de Prêtre, venerable par fes cheveux blancs, & na. tif de Calabre, étant venu fur cette montagne, après une revelation qu'il eut du prophete Elie, fit un petit retranchement autour d'un lieu où l'on voyoit encore les veftiges d'un Monaftere ; & qu'y ayant bâti une tour & une petite Eglife il demeuroit dans cette enceinte avec dix Religieux qui s'étoient joints à lui. Ce Phocas avoit d'abord fervi dans l'ar. mée de l'empereur Emmanuel Comnene. Il quitta ensuite le parti des armes, & s'étant fait Moine, il vifita les faints Lieux l'an 1185. & écrivit la relation de fon voyage. Leon Allatius natif de la ville de Chio, y trouva un manuscrit de

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Ancien habillement des Carmes, tel qu'il est représenté dans un tableau de l'an 1609.au Convent d'Anvers.

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ce voyage qu'il crût être l'autographe, & dont il envoya une traduction à Amsterdam à Berthold Nihufe fon ami, qui le DES CAR fit imprimer en 1653. On le trouve à la tête des opufcules MES. d'Allatius, & les continuateurs de Bollandus l'ont mis au commencement du fecond tome du mois de Mai. Comme il avoit d'abord été imprimé en Hollande, il parut fufpect aux Carmes, qui lui oppoferent un autre voyage fait en Terre-Sainte par un faint Antonin martyr. Mais les mêmes continuateurs de Bollandus pretendent que ce voyage rempli de fables, qu'ils ont mis auffi au commencement du fecond To. me du mois de Mai, n'a été inventé que par un écrivain du douziéme fiécle.

Si les Carmes furent furpris que ces continuateurs de Bollandus, après la priere qu'ils leur avoient faite, avoient eu fi peu d'égard dans le premier tome d'Avril, à la tradition de leur Ordre, dont le pere Papebroch n'avoit fait remonter l'origine que jufqu'au douzième fiécle; ils ne le furent pas moins, lorfque dans le fecond tome du même mois, ils virent que le pere Papebroch leur difputoit d'anciens couvens qu'ils pretendoient leur avoir appartenu avant le douzième fiécle, & qu'ils regardoient comme faux & fuppofés, les titres fur lesquels ils appuyoient leur pretention. C'est ce qui obligea encore le pere François de Bonne-Efperance de donner un fecond volume de fon arsenal historique-chronologique; & comme il n'avoit donné le premier que pour exciter les continuateurs de Bollandus à lui repondre par un traité particulier, & qu'ils ne l'avoient pas fait, les approbateurs de cet arfenal, Religieux Carmes, attribuerent la victoire,au pere François de Bonne-Efperance.

Ce pere mourut l'an 1677. & fa mort fut fuivie l'année fuivante par celle du pere Daniel de la Vierge Marie, qui avoit été auffi l'un des adverfaires des continuateurs de Bollandus &qui y avoit attaqué en particulier le pere Papebroch,contre lequel il avoit compofé un traité fous le titre de Propugnaculum Carmelitane hiftoriæ; mais en combattant le pere Pape broch, il l'avoit fait d'une maniere honnête, telle qu'elle fe pratique entre gens fçavans. Le differend ne fut pas neanmoins terminé par la mort de ces deux adverfaires des Bol landistes, & nonobftant le fecond arfenal du pere François de Bonne - Esperance, ils demeurerent dans le filence

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