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CHEVA

DE FRISE.

de faint Bafile, lui qui étoit fi zelé pour faire observer celle de LIERS DE faint Benoît & qui n'en reconnoiffoit point d'autre dans fes L'ORDRE états: ainfi je regarde cet Ordre comme fuppofé. Ces auteurs ajoutent que les chevaliers de Frife faifoient vou d'obeir à leur prince, & de défendre la religion Chretienne aux dépens de leur fang. La principale ceremonie qu'on obfervoit à leur reception, felon ces écrivains, étoit de leur attacher le baudrier & de leur mettre l'épée au côté, on leur donnoit une fouflet qui fut changé depuis en un baifer,& à l'accolade; & on ne recevoit perfonne qu'il n'eût fervi cinq ans l'empereur à ses frais. Mais cet ordre, comme nous avons dit, eft fuppofé: & je ne fçai fur quoi fondé Schoonebeck dit, que les rois de France, s'en attribuent toujours la dignité de grands - maîtres; quoique le pouvoir de faire des chevaliers appartienne, dit-il, aux empereurs, comme étant attaché à la couronne impe riale; car nous ne voyons pas que les rois de France ni les empereurs, ayent créé de ces fortes de chevaliers ; & ainsi lab. bé Giuftiniani pouvoit se dispenser de donner une fuite chronologique des grands-maîtres de cet Ordre prétendu, depuis Charlemagne jufqu'au roi de France Louis XIV. & l'empe. reur Leopold I.

Menennius, Delicie equeft. Ord. L'abbé Giustiniani, hift. di tuti gli Ord. militari. And. Mendo,de Ord. Milit. Hermant & Schoonebeck,dans leurs hift. des Ord. Milit. & Joseph Michielį Terofo. Milit, di Caval.

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Des chevaliers de l'Ordre Militaire de faint Côme de
Jaint Damien, ou des Martyrs dans la Paleftine.

C

OMME ce ne fut que l'an 1096. que les princes Chré

tiens fe liguerent pour la premiere Croisade, afin de retirer des mains des Infideles les faints lieux qu'ils occupoient dans la Palestine: il n'y a pas d'apparence de croire ce qu'on nous veut perfuader de l'Ordre de S. Côme & de S. Damien, qui, felon plufieurs écrivains,commença l'an 1030. L'air de la Palestine (à ce qu'ils difent) qui étoit mal fein, causa beaucoup de maladies parmi les Chrétiens qui y étoient accouru

de

Chevalier supposé de l'Ordre de S.Cosme

64.

et de S. Damien, dans la Palefine.

DAMIEN.

de toutes parts pour tâcher de retirer des mains des infideles ORDRE DE les faints lieux dont ils s'étoient emparés,& donna lieu à quel- S. CosMB ques perfonnes charitables vers l'an 1030. de bâtir un hôpital ET DE S. a Jerufalem & dans d'autres villes, fous l'invocation des faints martyrs Cofme & Damien, qui durant leur vie avoient exercé la medecine. Tous les malades, les pauvres, & les efclaves qu'on rachetoit, y étoient (indifferemment reçûs, & la charité de ceux qui avoient foin de ces hôpitaux, n'étoit pas feulement bornée à fecourir les malades, elle s'étendoit encore fur tous les neceffiteux, les veuves, & les orphelins,aufquels on fournissoit des alimens, des vêtemens & de l'argent; & on prenoit encore le foin de faire enterrer les morts qu'on trouvoit abandonnés.

Ces hofpitaliers s'employoient auffi avec beaucoup d'ardeur au rachat des Chrétiens qui avoient eu le malheur de tomber entre les mains des infideles, ce qui fit que peu de tems après leur inftitution; ils furent élevés à la dignité des chevaliers comme les autres hofpitaliers. Le pape Jean XX, en confirmant leur inftitut leur ordonna de fuivre la regle de S. Bafile, & leur donna pour marque de leur dignité un manteau blanc fur lequel il y avoit une croix rouge au milieu de laquelle il y avoit un cercle qui renfermoit les images des faints martyrs qu'ils avoient pris pour patrons. Ils s'acquirent beaucoup de reputation dans les combats où ils fe trouverent; mais lorsque la Palestine fut contrainte pour la derniere fois de fubir le joug des infideles, cet Ordre s'éteignit entierement. Voilà ce que l'on a écrit de cet Ordre, & que nous ne pouvons pas croire, le regardant comme fuppofé. Giuftiniani cite pour garant de ce qu'il avance Mennenius; mais cet auteur ne parle que des Religieux de la penitence des martyrs, qui font des chanoines reguliers dont nous parlerons en leur lieu, & l'on a confondu, fans doute, ces prétendus chevaliers avec les chanoines reguliers de la penitence des martyrs, qui portent une croix rouge fur un habit blanc. Andr. Mendo. De Ord. Milit. Jofeph Michieli. Trefor. Milit. di Caval. Bernard Giuftiniani, hift. di tutti gli Ord. Milit. Hermant & Schoonebeck, dans leurs hift. des Ordres Militaires.

Tome 1.

Mm

ORDRE DE
STE CA-
THERINE
DU MONT-

SINAI.

CHAPITRE X X X V.

Des chevaliers de l'Ordre de fainte Catherine au Mont

L

Sinaï.

A maniere miraculeufe dont Dieu fe fervit pour mani. fester aux hommes les merites de fainte Catherine, en faifant après fon martyre,transporter fon corps par les Anges fur la montagne de Sinaï, où il avoit autrefois donné la loi à fon peuple, fit que plufieurs perfonnes fe rendoient de tous les endroits du monde fur cette fainte montagne pour rendre leur culte aux reliques de cette illuftre martyre. Mais comme les courses des Turcs incommodoient fort les pelerins, il y eut plufieurs feigneurs Chrétiens qui 'inftituerent un Ordre militaire pour la fureté des voyageurs ; & comme il n'y avoit que ceux qui venoient vifiter le tombeau de fainte Catherine qui pouvoient être reçûs dans cet Ordre, on lui donna le nom de cette Sainte. Les chevaliers reçurent pour marque de leur dignité, une roue à demi rompue, avec une épée teinte de fang, & felon quelques-uns, une roue à fix rais traversée d'une épée qu'ils portoient fur des manteaux blancs. Ils s'obligerent à garder le corps de cette Sainte, de rendre les chemins fürs pour les voyageurs, de défendre l'églife, d'obéir en toutes chofes à leurs fuperieurs, & fuivoient la regle de S. Bafile.

Il y a quelques auteurs qui ont prétendu que cette inftitu tion n'avoit été faite que l'an 1067. & d'autres la mettent l'an 1063. mais elle ne peut avoir été faite plûtôt que dans le douziéme fiecle. Il y en a auffi qui prétendent que la principale obligation de ces chevaiiers étoit de pourvoir à la fûreté des chemins pour les voyageurs qui vifitoient le faint fepulcre de Notre-Seigneur; mais puifqu'ils portoient le nom de fainte Catherine, & qu'ils étoient créés chevaliers fur le tombeau de cette Sainte, de la même maniere que les chevaliers du faint Sepulcre, dont nous parlerons en un autre lieu, en trai. tant des Congregations & des Ordres militaires qui fuivent la regle de faint Auguftin; il y a bien de l'apparence que ces chevaliers de fainte Catherine avoient d'abord été établis pour la fûreté des pelerins qui alloient visiter le tombeau

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