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M'ES DE

TARDON

constitutions qui furent approuvées par le pape Paul V. mais MOINES qui ne derogent point à celles de Clement VIII. au au contraire, RIFORpar ces nouvelles constitutions, ils s'engagerent de faire un L'ORDRE quatrième vœu d'observer les constitutions de Clement DE S. BAVIII. Mais ces Religieux qui n'avoient pû vivre en paix avec SILE, APles non-reformés lorsqu'ils étoient unis ensemble, ne pu- PELLE'SDE rent s'accorder entr'eux, & ils eurent des grands differends qui durerent plusieurs années. Comme le pape Clement n'a. voit pas déterminé le nombre des Religieux freres laïcs, cela donna lieu à de nouvelles disputes entr'eux & les prêtres; c'est pourquoi Urbain VIII. ordonna l'an 1639. qu'il ne pourroit y avoir dans les Monasteres de Tardon & de Valle-deGuillos que la quatrième partie de Religieux destinés pour le chœur, & que le reste seroit de freres laïcs, & qu'en attendant que les Religieux destinés pour le chœur, qui étoient dans les Monasteres, fussent reduits à ce nombre;on n'en pourroit recevoir aucun pour le chœur à peine de nullité de la profession. Par un autre bref du même jour, il ordonna à l'évê que de Cordoue de designer un prêtre seculier pour faire la visite de ces deux Monasteres ; & par un autre bref de l'an 1641. sur la remontrance du cardinal protecteur de l'Ordre, il modifia les decrets du visiteur qui avoit été nommé pat l'évêque de Cordoue. Il ordonna que la constitution de Clement VIII. seroit inviolablement observée, & que sur la dispute qu'il y avoit eue si cette constitution contenoit la ve. ritable regle de saint Bafile, l'on s'en tiendroit au bref de Gregoire XV. du 27. Mai 1623. que ces Religieux feroient toujours le quatrième vœu d'observer la constitution de Clement VIII. conformement aux constitutions de l'Ordre confirmées par le pape Paul V. qu'à l'égard des vocaux qui devoient assister aux Chapitres Provinciaux, l'on observeroit le chapitre onzième des mêmes constitutions: qu'il n'y auroit que les freres laïcs qui pourroient être infirmiers & procureurs, & avoir soin du temporel : qu'hors le chœur il n'y auroit aucune difference entre les Religieux du chœur & les freres laïcs, excepté les prêtres seuls, qui auroient la préféance. II declara aufsi que les freres laïcs pourroient faire l'Office d'Acolythe & de Thuriferaire, & qu'ils pourroient porter les bâtons du daisaux processions du saint Sacrement. Il renouvella ce qu'il avoit ordonné par son bref du 10. Juillet

,

L'ORDRE

MOINES 1639. que du nombre des Religieux qui demeuroient dans les REFOR- couvents de Tardon & de Valle-de-Guillos, il n'y en auroit ME'S De que la quatriéme partie destinée pour le chœur, & que le reste DE S. BA- feroit de freres laïcs, & il fit plusieursautres reglemens. Mais SILE, ap-l'an 1646. les prêtres s'adresserent au Pape Innocent X. pour PFLLE'S DE le prier d'augmenter leur nombre, & de diminuer celui des TARDON. freres laïcs, ce qu'il leur accorda par un bref du 14. Octobre

de la même année, par lequel il reduisit le nombre des freres laïcs aux deux tiers, voulant que l'autre tiers fût de prêtres ou de Religieux destinés pour le chœur. Jusque-là ces Religieux reformés n'avoient point fait de nouvelles fondations, n'étant point fortis des couvents de Tardon & de Valle-de-Guillos dont les Communautés étoient confiderables, car il y avoit près de cent Religieux dans celui de Tardon, & près de quatre-vingts dans celui de Valle de Guillos; mais ils en eurent deux autres dans la suite; l'un à Reramal, & l'autre à Bregna, dans chacun defquels il y a ordinairement trente Religieux. Ces nouveaux établissemens furent encore une fource de division entre ces Religieux, à cause que les superieurs recevoient dans ces nouveaux couvents à P'alternative un Religieux destiné pour le chœur & un frere laïc; ce qui obligea les freres laïcs d'avoir recours au pape Alexandre VII. qui l'an 1660. ordonna par fon bref du 16. Fevrier, que celui d'Innocent X. de l'an 1646. feroit executé, & que dans tous les Monasteres de cette reforme, il y auroit toujours un tiers de Religieux destiné pour lechœur, & que les deux autres tiers feroient de freres laïcs.

Ils n'ont que ces quatre Monafteres & un Hofpice à Seville; & chaque Monastere a fon infirmerie separée, où il ya aussi plusieurs Religieux qui y demeurent.

Breve de reformation y conftituciones de los Monges del Orden de fan Bafilio llamados del Tardon. Bullar. Rom. Tom. 4. & 5. François de Sainte-Marie, hift. des Carmes déchauffés liv. 4. chap. 3.& l'histoire Prophetique des Carmes tom. 2. Alphonf. Clavel, Antiquedad della Relig. de S. Bafilio, & D. Apollin.. d'Agresta, Vita di S. Bafilio part. 5...

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T.I. P.229

Moine de l'Ordre des Esclavons.

45.

Cl. Duflar fr

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CHAPITRE XXVII.

Des Moines Esclavons.

MOINES
ESCLA-

VONS.

Frane: Mod. de

UELQUES Auteurs, comme Modius & Damman
ont parlé d'un Ordre de Moines Esclavons dont l'ha- ord. Ecclef-

billement, à ce qu'ils pretendent, étoit rouge, mais ils n'ont orig.
rien dit de son origine ; & Abraham Bruin, Josse Ammanus,
Michel Colyn & Schoonebeck, ont donné l'habillement
d'un de ces Moines tel que nous l'avons fait aussi graver. Ce
qui est certain c'est qu'il y avoit en Boheme & en Pologne des
Moines qui celebroient l'office divin en langue esclavonne.
Leur Monastere de Pologne étoit situé hors les murs de
Cracovie au fauxbourg de Cleparz, & fut fondé sous le ti-
tre de Sainte-Croix par Ladislas IV.Roi de Pologne l'an 1389.
ou 1390.ces Moines furent tirés d'un Monastere qu'ils avoient
à Prague, & par leur fondation ils étoient obligés de celebrer
les Divins Offices en langue esclavonne. C'est ce que nous
apprenons de Dugloz, de Miechovita & de Cromerius hifto
riens Polonois,

hift. Polon.

Dugloz qui écrivoit vers le milieu du seiziéme fiecle, & Dugloz, qui met la fondation de ce Monasterede Cleparz en l'an 138 9. lib. 10. pag. dit que de son tems les Moines qui y demeuroient faifoient 127. encore l'office Divin en langue esclavonne.: Vuladislaus fecundus Poloniæ Rex cum conforte fua Heduvigi excitati exemplari fimili quod in Civitate Pragenfi habetur Monafterium Slavorum Ordinis S. Benedifti, & fub ejus regulari obfervantia duraturum, fub honore & titulo Sanita Crucis extra muros Cracovienfes in oppido Cleparz, non longe à flumine Rudawa fub Pontificatu Petri Vilz Epifcopi Cracovienfis,fundant & condunt &dotant, & pulcherrimo muro latericio, circuitum...... Fratresque ex Monafterio Pragenfi fumpto ad illam introducunt .... à quibus usque ad mea tempora & fub oculis meis Ecclefia illa Sanita Crucis, & in re divina, & in matutinis, horisque canonicis,cæterisque Ecclefiafticis Ceremoniis, fonoro cantu & leftione idiomate Slavonico per Monachos Fratresque S. Benedifti officiabatur & adminiftrabatur.

Math. de Miechovi

Miechovita qui écrivoit plusieurs années après Dugloz, ta, Chron. dit auffi que ces Religieux fuivoient la regle de faint Benoît, Polon. lib.

4

F f iij,

10.cap.49%

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