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LESTINE.

apud Bol

land. 20.

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LAURES Où faint Quiriace fut envoyé par faint Euthyme. Il étoit au DE LA PA- milieu d'une laure que S. Gerafime avoit bâtie à un quart de lieue du Jourdain, à peu près dans le même tems que faint Sabas vint au monde. Elle étoit compofée de foixante-dix celJules. Les novices & les jeunes gens demeuroient dans le MoVit.S.Euth. munautés, & la laure n'étoit que pour ceudiques des comcés & bien affermis dans la vertu, pouvoient fupporter une Jan. 316. plus exacte folitude & une plus auftere penitence. Ils fe tenoient feuls dans leurs cellules cinq jours de la femaine, n'ayant pour toute nourriture que du pain, de l'eau, & quelques dattes. Le Samedi & leDimanche ils venoient au Monaftere, où après avoir participé aux facrés myfteres, ils mangeoient quelque chofe de cuit & bûvoient un peu de vin. Après les vêprès du Dimanche, ils retournoient dans leurs cellules, emportant avec eux du pain, de l'eau & des dattes pour fe nourrir pendant les cinq jours qu'ils y devoient refter feuls. Ils s'y occupoient au travail & à la priere. Ils n'y pouvoient pas allumer de feu, non pas même de lampe pour faire la lecture, & c'étoit une loi parmi eux, que lorfqu'ils fortoient de leurs cellules, ils en devoient laiffer la porte ouverte pour hift. Men marquer par là qu'ils n'avoient rien en propre, & que les aud"Orient. tres pouvoient difpofer de leurs petits meubles. S. Gerafine mourut l'an 475. Il y eut encore d'autres laures aux environs du Jourdain, & celle qui fut bâtie par un faint folitaire nommé Antoine, fut nommée la laure des Eliotes. Nous donnons ici l'habillement d'un Moine de S. Chariton & celui d'un Moine de faint Sabas, tels que le P. Bonanni, Odoart Fialetti & Schoonebeck les ont fait graver. Il y a bien de l'apparence que du tems des fondateurs de ces laures, ils n'étoient pas ainfi habillés; mais comme les laures de ces deux Saints ont fubfifté pendant plufieurs fiecles, ceux qui ont habité ces laures ont pû prendre dans la fuite de pareils habillemens. Quant à la couleur, il paroît que la robe des Moines de S. Chariton étoit blanche, la chape & le capuce noirs, & que l'habillement des Moines de faint Sabas étoit entierement noir. On voit encore aujourd'hui des veftiges de la laure de ce Saint dans un Monaftere de Moines Grecs, qui a toûjours retenu le nom de Laure de faint Sabas..

Bulteau.

Mon.

796..

CHAPITRE

32.

S. Basile le Grand

Archevêque de Cesarée, Docteur de l'Eglise, et Pa

triarche des Moines d'Orient.

CHAPITRE XVII.

Vie de S. Bafile le Grand, docteur de l'Eglife, Archevêque de Cefarée & Patriarche des moines d'Orient.

Q

UOIQU'IL y ait eu un nombre infini de Moines & de folitaires en Orient avant S. Bafile, c'eft néanmoins avec juftice, que l'on a donné à ce docteur de l'Eglife le titre de patriarche des Moines d'Orient. Car fi S. Antoine a été le reftaurateur de la vie cœnobitique : & fi S. Pachome lui a donné une meilleure forme, c'eft S. Bafile qui a eu la gloire de lui donner fon entiere perfection, en obligeant par des vœux folemnels ceux qui fe font engagés à ce genre

de vie.

BASILE.

Il femble que la fainteté ait été hereditaire dans fa famille, puifque l'Eglise honore & revere comme Saints, fainte Macrine fa bifaïeule, & une autre fainte Macrine fa fœur, S. Gregoire de Nyffe & S. Pierre de Sebafte fes freres ; que fon Pere Bafile a eu le don des miracles, & qu'il y a eu fort peu de fes parens qui ne fe foient fignalés par des actions faintes & des vertus éclatantes. Le R. P. Apollinaire d'Agrefta general de l'Ordre de S. Bafile, dans la vie de ce Saint qu'il donna en 1681. dit que cet Ordre celebre le 30. Mai, par une conceffion du S. Siege du 15. Novembre 1603. la fête de huit des Ancêtres de S. Bafile, qui font du côté paternel; S. Gregoire & fainte Theodore ses bifayeuls, S. Bafile & fainte Macrine fes ayeuls, faint Bafile & fainte Eumelie fes pere & mere; & du côté maternel, faint Gregoire & fainte Ifabelle auffi fes ayeuls. Dom Alfonse Clavel Annaliste du même Ordre, leur donne auffi le titre de Saints. Mais ce qui eft certain, c'eft que l'on ignore le nom de quelques-uns des Ancêtres de notre Saint; & que fi l'Eglife a permis que l'on en fît la Fête le 30. Mai dans l'Ordre de S. Bafile, elle aura fans doute revoqué cette permiffion; puifque dans le Kalendrier des Saints de cette Ordre que le P. D. Pierre Menniti, qui en a été auffi general, fit imprimer à Velletri en 1695. on n'y trouve le 30. Mai que fainte Eumelie mere de S. Bafile, dont le nom n'eft pas même marqué d'un Afte rifque, avec lequel le P. Menniti a designé les faints dont

Tome I.

Y

VIE DES. On fait l'office avec la meffe. Mais quand fes ancêtres n'auBASILE. roient feulement paffés que pour des perfonnes d'une vertu éminente, & d'une piete finguliere ; il en pouvoit tirer plus d'avantage & de gloire, que ceux qui defcendent des Empe

reurs & des Rois.

On ignore le nom de fon Ayeul paternel, & l'on fçait feulement qu'il eut pour femme Macrine, dont le nom fe lit dans le martyrologe romain le 14. Janvier. Ils fe virent dépouillés avec joie de leurs biens par la haine des empereurs payens, & leur grand zele pour la foi leur avoit fait fupporter conftamment toutes les incommodités & les miferes qu'ils avoient fouffertes dans les deferts de Pont, où ils s'étoient retirés pour fuir la perfecution de ces mêmes empereurs. Dieu fit voir en cette rencontre combien cette conduite lui étoit agreable, par un celebre miracle qu'il accorda à leurs prieres en leur envoyant des Cerfs pour les nourrir, & pour leur donner un peu de foulagement dans les peines qu'ils enduroient. La perfecution étant ceffée, ils retournerent dans leur maison, & la divine providence leur rendit des biens plus confiderables que ceux qu'ils avoient perdus.

Leur pieté paffa à Bafile leur fils, qui époufa Eumelie ; & foit qu'ils vinflent demeurer à Cefarée de Cappadoce, ou qu'ils y allaffent de tems en tems, ce fut dans cette ville que nâquit le grand S. Bafile vers l'an 329. étant encore enfant, il tomba dangereufement malade. Ses pere & mere après avoir employé les remedes humains, eurent recours à la priere,qui, ayant été accompagnée d'une foi vive & pareille à celle de ce roi dont il eft parlé dans l'évangile, qui demandoit auffi la guerifon de fon fils à Jefus. Chrift; ils meriterent d'en recevoir une réponse auffi favorable, Notre-Seigneur s'étant apparu la nuit à ce pere affligé, & lui ayant promis la guerifon du petit Bafile. On l'envoya enfuite à Ńéocefarée où demeuroit pour lors fon Ayeule fainte Macrine quelques-uns croient que ce fut dans une maison de campagne aux environs de cette ville, où cette fainte femme lui fit fuccer dès fon enfance la pure doctrine de la foi dont elle avoit été elle-même inftruite par S. Gregoire Thaumaturge. A l'âge de fept ans il retourna chez fon pere, qui étant un Avocat celebre, lui donna les premieres teintures des lettres humaines. Il alla enfuite étudier à Céfarée de Palestine

Σ

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