pour armes d'afur à un bras iffant du côté feneftre de l'écu, ORDRE DE revêtu d'une manche de coule noire & tenant un Bâton Pa- VALLOMftoral en forme de croffe appointés de deux têtes de Lion, que le General Bernard Gianfigliazzi y ajoûta. BREUSE. GREGA- S ARIALD SELLE. Quelques Hiftoriens de cet Ordre parlent de trois Con- DES CONgrégations differentes qui en font forties, qui font celles de faint Salvi, de faint Ariald & de Vallombrofelle. Didace SALVI, DE de Franchi prétend que le Monaftere de faint Salvi n'a point IT DE VAL formé avec ceux qui lui étoient unis de Congrégation dif- LOMBRO ferente de celle de Vallombreufe; mais feulement une Province particuliere. Quoiqu'il en foit, il eft au moins certain que le Monaftere de Salvi & celui de Faflignano,fe féparerent du Chef de l'Ordre fous l'autorité du Pape Calixte III. & qu'ils firent union avec quelques autres : ce qui dura jufques fous le Pontificat d'Innocent VIII. qui les réunit a feur Chef l'an 1484. Quant à la Congrégation de faint Ariald, Afcagne Tamburin eft le feul Ecrivain qui en parle: il cite les vies manufcrites de faint Jean Gualbert & du Bienheureux Rodolphe,qui font confervées dans les Archives de Vallombreuse, où il dit qu'il en eft fait mention. Mais il fe trompe fort,lorfqu'il dit que cette Congrégation de faint Ariald fut inftituée en 1080. par ce faint & fes Compagnons: ce qui eft impoffible, puifqu'il eft certain qu'il avoit déja fouffert le martyre en ro66. pour avoir combattu avec force & courage contre les Simoniaques, condamné avec une fainte liberté les débauches exceffives des Clercs, qui dans će tems-là vivoient d'une maniere fort licentieufe & impudique, & attaqué en particulier Gui, Archevêque de Milan, qui ne pouvant fouffrir fon zele pour la foi & les bonnes mœurs, le fit mourir. Ce qui me paroît le plus probable, c'eft que cette Congrégation n'a jamais été, & qu'elle est, fuppofée car outre que Afcagne Tamburin eft le feul qui en ait parlé l'Hiftoire Ecclefiaftique, qui n'auroit pas obmis cette circonstance, ne dit point que faint Ariald ait été Religieux, mais feulement Archidiacre de l'Eglife de Milan. Ceux qui combattirent avec lui contre les Simoniaques, furent le Comte Herlembaud qui étoit un homme de guerre & qui fouffrit auffi le martyre pour la même cause l'an 1073. Syrus qui étoit un Prêtre de l'Eglife de Milan, & André de Parme, qui après la mort de faint Ariald devint Disciple VALLOM- ORDRE DE de faint Jean Gualbert & fut enfuite Abbé de Strumi. Tels furent les Compagnons de faint Ariald: ainfi il n'y a point lieu de douter que la Congrégation qu'Afcagne Tamburin prétend qu'ils ont formée, ne foit fuppofée. On pourroit porter le même fentiment de la Congrégation de Vallombrofelle que les Hiftoriens de l'Ordre de Vallombreuse difent avoir été inftituée par le Roi faint Louis, qui pour la dévotion qu'il portoit à faint Jean Gualbert, fit bâtir un Monaftere proche Paris, où il mit la main droite de ce Saint qu'il avoit reçuë de l'Abbé Benigne, quinziéme General de cet Ordre, & que ce Prince unit à ce Monaftere plufieurs autres Abbaïes, qui formerent la Congrégation de Vallombrofelle, qui s'étendit beaucoup en France, principalement en Dauphiné. Il y a des Hiftoriens de cet Ordre qui difent que ce fut à Paris même que faint Louis fit bâtir ce Monaftere, qui fut dedié à faint Jean Gualbert; mais le lieu où ce Monaftere étoit fitué n'est pas venu à la connoiffance de ceux qui ont fait la recherche des Antiquités de Paris. Je ne trouve qu'un Monaftere de l'Ordre de Vallombreuse en France, qui eft celui de Corneillac au Diocéfe d'Orleans, dont Dufauffoy parle dans les Annales Ecclefiaftiques de ce Diocéfe. Il dit qu'il fut fondé par un Seigneur, qui en revenant de Jerufalem fur la fin du onziéme fiécle, & aiant paffé par Rome, où il obtint du Pape des Reliques de faint Corneille & de faint Cyprien, amena avec lui en France des Religieux de l'Ordre de Vallombreuse avec leur Prieur André, aufquels il fit bâtir dans le Diocéfe d'Orleans un beau Monaftere qu'il nomma Corneillac, à caufe des Saints Corneille & Cyprien dont il avoit obtenu des Reliques, qu'il mit dans l'Eglife de ce Monaftere. Avant que de finir ce qui regarde l'Ordre de Vallombreuse,nous ferons remarquer l'erreur de Schoonebek, qui en parlant de cet Ordre, dit que faint Jean Gualbert alla à Camaldoli l'an 1008. & qu'il établit fon Ordre en 1040. ce qui eft une erreur fort confiderable,puifque ce Saint au fortir de Camaldoli se retira à Vallombreuse, où peu de tems après il jetta les premiers fondemens de fon Ordre: outre, cela il dit que ce faint Fondateur donna à fes Religieux des habits bleus, felon la forme de ceux des Camaldules, mais que préfentement ils font habillés de violet: ce qui fait voir le peu d'exactitude de cet Auteur, puifqu'ils n'en ont ja- RELIGIEU mais eu de bleus, & que préfentement ils en ont de noirs. SES DEVAL. Voiez Diego de Franchi, Hift. del. Patriarcha S. Giovanni sz. Gualberto, Afcagn. Tamburin, de Fur. Abbat. Difpu. 24. quaft. 5. num. 20. Silveftr. Maurolic, Mar. Ocean. di Tutt. le. Relig. lib. 2. pag. 120. Paul Morigia, Hift. delle Relig. cap. 26. Joan. Mabillon, Acta SS. Ord. S. Bened. facul..... & ejufd. Ord. Annal. Tom. IV. Fleury, Hift. Ecclef. Tom. XIII. Hermant, Etabliff. des Ord. Religieux. & Schoonebek, Hiftoire des Ord. Religieux. Des Religieufes de l'Ordre de Vallombreuse, avec la Vie de fainte Humilité leur Fondatrice. SR AINT Jean Gualbert ne fut point le Fondateur des Religieufes de fon Ordre, puifqu'elles ne furent inftituées que près de deux cens ans aprés la mort par fainte Humilité. Elle nâquit l'an 1226. & reçut le nom de Rofane fur les Fonts de Baptême. Le Pere Papcbroch prétend que, ce nom lui fut donné par rapport à la Comté de Rofane ou Bollandas, Roffan, qui eft fituée entre Parme & Reggio, fuivant la 22. Main coûtume de quelques Italiens, qui prennent le nom du païs ou du lieu d'où ils tirent leur origine. Mais ce ne doit pas être là la raifon qui fit donner à fainte Humilité le nom de Rofane, puifqu'elle nâquit à Faënza, ville de la Province de la Romandiole. Son pere, qui étoit un Gentilhomme de cette ville, nommé Altimonte, & fa mere Richilde, prirent un grand foin de fon éducation. Dès ses plus tendres années, elle s'addonna à l'oraifon & à la contemplation des chofes celestes: elle étoit éloignée des amusemens ordinaires aux perfonnes de fon âge. Elle avoit horreur de toutes les vani-, tés fi communes au fexe. Plus elle avançoit en âge, plus. elle fentoit les effets de la grace dans fon cœur : ce qui lui donnoit tant de dégoût pour le monde, & un fi grand attrait pour la retraite, qu'elle fe refolut enfin de demander à fes parens la permiffion de quitter le monde, & de fe confacrer à Dieu par la profeffion Religieufe. Elle les en pria avec toutes les inftances poffibles : mais comme ils n'avoient qu'elle d'enfans, & qu'ils vouloient l'établir dans le monde, |