GATION DE de Lerins en 1505. voïant que la Discipline Monastique n'é- CONGRE toit plus en vigueur dans ce Monaftere, le soûmit à la Con- FLEURY. gregation des Benedictins de la Réforme du Mont-Caflin, & de fainte Juftine de Padouë. Elle en prit poffeffion l'an 1515. & depuis ce tems-là les Abbés n'ont plus été perpetuels. Le Pape Leon X. approuva cette Union la même année: le Roi François I. y confentit par ses Lettres du 14. Avril aussi de la même année, qui furent verifiées au Parlement d'Aix. Cette union fut dans la suite confirmée par la Reine Loüife, mere de François I. Regente du Roïaume en fon absence, le 7. Août 1525. par le Roi Henri II. l'an 1547. par le Pape Clement VIII. Pan 1591. & par le Roi Henri IV. l'an 1597. Quoique dans le Catalogue des Abbés dont nous avons parlé, il y soit marqué que la Congregation du Mont.Cassin a depuis cette union établi les Abbés dans ce Monaftere; il paroît neanmoins que les Religieux se sont toûjours conservé le droit de les élire & de les choisir du Corps de la Comutunauté. Chopin rapporte à ce sujet un Procès qu'il y eut au Conseil Privé, entre Dom Hilaire d'Antibe, Religieux de cette Abbaïe(qui avoit été élu Abbé d'un commun consentement de la Communauté, & pour lequel le même Chopin plaidoit) & un Italien, qui en avoit été pourvu par le Roi, qui avoit interjetté appel comme d'abus de cette Union de Lerins, avec la Congregation du Mont-Caffin. Par l'Arrêt qui fut rendu le 8. Novembre 1599. cette Abbaïe fut adjugée au Religieux qui avoit été élu par la Communauté, & ce en confequence de l'Union faite avec la Congregation du Mont-Caflin. Nous avons dit ci-devant que cette Abbaïe étoit un Seminaire d'Evêques. Elle a donné à l'Eglife douze Archevêques, autant d'Evêques, dix Abbés, quatre Moines, mis au nombre des faints Confeffeurs, & une infinité de Martyrs, fans parler d'un très grand nombre d'Hommes Illustres qui en font fortis. Toute l'isle est de la dépendance dur Monaftere. Les Espagnols la furprirent au mois de Septembre 1635. & en furent chaffés en 1637. Ce fonteux qui désolerent ce lieu, coupant des forêts de pins, qui y fourniffoient une ombre agréable contre les ardeurs du Soleil que la nature avoit disposés en allées, au bout desquelles on trouvoit des Oratoires bâtis en l'honneur des faints Abbés ou CONGRE- Religieux de cette ifle. Cette forêt si agréable lui avoit fait LERINS. donner le nom d'Aigrette de la mer. GATION DE DES RELI Les Memoires que nous avons du Monastere de MafGIEUSES DE munster sont si succints, que ne suffisans pas pour en faire MASMUNS-un Chapitre particulier, nous l'avons inseré à la fin de ceMOISE- lui-ci, suivant le tems & l'année de sa fondation, qui fut en VAUX. 720. Ce Monastere est situé à Moisevaux, dans le Suntgaw, TER OU à cinq lieuës de Malhanson. Il fut fondé par Mason, Duc de Sueve, qui aïant perdu son fils unique, qui s'étoit noïé dans la riviere de Tolder, qui passe à Moisevaux, y fit bâtir cette Abbaïe, dans laquelle il mit des Religieuses de l'Ordre de saint Benoît, qui quoique déchuës de leur premier Institut, & de la pureté de la Regle de ce faint Fondateur, n'ont pas laissé de le conserver jusqu'à present. Ce font presentement toutes filles nobles, & pour y être reçuë, il faut faire preuve de seize Quartiers de noblesse, tant du côté paternel que du côté maternel. Leur Eglise est dédiée en l'honneur de saint Leger Martyr, Evêque d'Autun. Elles sont sous la Jurisdiction de l'Evêque de Bâle, & font Collatrices d'environ quinze Cures, dont elles tirent de grosses Decimes, tant en grain qu'en vin. Leur habillement qui est noir, est femblable à celui des Seculieres. Elles ont au Chœur un manteau traînant à terre, & leur coëffure est particuliere, comme on le peut voir dans la figure que nous en avons fait graver sur le dessein qu'elles nous ont envoïé avec les Memoires concernant leur Abbaïe. Il y a encore quelques autres Monasteres de Benedictines, fondés environ dans le même tems & dans le même païs; mais comme elles ont fécoñé le joug de la Regle de saint Benoît pour se secularifer, nous en parlerons à la fin du fixiéme Volume, en traitant des Chanoinesses Seculieres, tant de celles qui ont conservé la Foi, que de celles qui ont embrassé l'Herefie. Voiez Vincent Baral. Chronol. Insul. Lirinenfis. Sainte Marthe, Gall. Christ. Tom. IV. Bulteau, Hift. de l'Ordre de Saint Benoît. Mabillon, Annal. Bened. Fleury, Hift. Ecclef. Tome V. & VI. & le Dict. Historique de Morery. |