alloient nuds pieds, & au Chœur ils mettoient une coule par RELIGIEUS dessus leur habit ordinaire, Jacobus Græcus Syllanæus, Joachim Abb. & Florensis Ordinis Chronolog. Gregorius de Laude, B. Joachim mirabilium veritas defensa. Chrisostom. Henriquez, Menolog. Cistert. ejufdem Fasciculus SS. Ord.Ciftert. Ang. Manriq. Annal. Ord. Cistert. Tom. 2. & 3. Afcag. Tamburin. de fur. Abb. Tom. 2. Difput. 24. Silvestr. Maurol. Mare Oceano di Tutte le Relig. pag. 165. Bollandus, Act. SS. Tom. 7. Maii die 26. Schoonebek, Hift.des Ord. Religieux. & Philipp. Bonanni, Catalog. Relig. Ord. CHAPITRE XXXVIII. Des Religieux Reformés de l'Ordre de Citeaux, appellés en France Feüillans, & en Italie, les Reformés de mes de faint Bernard, avec la Vie de Dom Jean de la Barriere, leur Reformateur & Instituteur. D E toutes les Reformes de l'Ordre de Cîteaux, il n'y en a point de plus considerable que celle de NôtreDame de Feüillans, puisqu'elle a formé un Ordre distinct & feparé, qui est une branche de celui de Cîteaux, & qui est presentement divisé en deux Congregations, gouvernées chacune par un General particulier. Dom Jean de la Barriere en a été l'Instituteur. Il étoit d'une Famille illustre du Vicomté de Turenne en Querci. Son pere s'appelloit Barthelemi de la Barriere, & fa mere Leonarde de Amadon, fille de M. de Amadon, Conseiller au Grand Conseil. II nâquit à S. Ceré,petite ville de cette Province, le 23. Avril 1544. 11 fut élevé avec grand soin, & reçut de ses parens non feulement l'éducation qui étoit convenable à sa condition, mais encore les premieres teintures d'une pieté plus qu'ordinaire. Il commença ses études à Bourdeaux & à Touloufe, & les acheva à Paris, où il eut pour Maître le fçavant Arnaud d'Offat, qui depuis a été Evêque de Renne & de Bayeux, & enfuite Cardinal. A l'âge de dix-huit ans Charles de Crufsol, fils du Comte de Cruffol, Grand Pannetier de France, aïant embraffé Héréfie, lui résigna l'Abbaïede Feüillans en 1562. & il en Tome V. Eee FEUILLANS : : FEUILLANS RELIGIEUX prit poffefssion en 1965. Il la tint onze ans en commende, sans prendre d'autres foins pour les fruits qu'il en recevoit, que de dire son Breviaire, & d'en procurer les avantages temporels. Mais en 1573. après plusieurs combats interieurs, il fut si vivement touché de Dieu, qu'il abandonna entierement le monde pour entrer dans l'Ordre des revenus duquel il joüif foit. Il en obtint à cet effet les permissions necessaires, & après l'année de probation dans le Monastere d'Aune du même Ordre, au Diocése de Toulouse, où il s'étoit retiré à cet effet, il fit sa profession solemnelle avec beaucoup de pieté & de ferveur. Il alla ensuite résider à fon Abbaïe, où sa premiere occu pation fut de réformer les abus qui s'y étoient glissés par le relâchement de la Discipline Régulieresmais il y trouva tant d'oppositions de la part des Religieux, & de quelques personnes Séculieres qui entroient dans leurs interêts, qu'il réfolut de quitter son Abbaïe pour se retirer dans une solitude, afin d'y vivre seul & feparé des hommes, à l'exemple des anciens Anachorettes. Comme il étoit sage & prudent, il ne voulut pas se croire lui-même, ni entreprendre une vie a difficile & exposée à tant de dangers fans prendre conseil: c'est pourquoi il en écrivit à M. d'Offat fon ancien Maître, qui, étant à la suite de M. de Foix Archevêque de Toulouse en qualité de Secretaire dans l'Ambassade dont ce Prélat fut honoré à la Cour de Rome, lui fit une réponse très judicieuse que l'on trouve dans ses Lettres d'Etat, par laquelle loüant fon zele, il lui conseille de ne pas chercher la folitude dans les bois & les cavernes de la terre où il ne pourroit ni secourir le prochain, ni accomplir les commandemens de l'Eglise, ni s'acquiter des devoirs du Sacerdoce où il avoit été promû, mais qu'il pouvoit être Solitaire au milieu de ses Freres, en gardant le filence, & observant exactement sa Regle. Il reçut cet avis comme venant de la part de Dieu,& il s'arrêta à la premiere résolution qui étoit de réformer fon Monastere. Ce grand dessein fut d'abord combattu par des obstacles qui paroissoient invincibles: il fut abandonné de tous ses Religieux: il y en eut même qui attenterent à sa vie. Il demeura pendant quatre ans sans trouver d'imitateurs de l'austerité qu'il pratiquoit, qui étoit si grande, que pendant tout ce i. |