REGLES dre une penitence sans ordre de l’Abbesse. Mais ces sortes D'UN CERi de confessions n'étoient pas des confessions sacramentelles ; & la Regle de ces Religieuses ne prétendoit sans doute les obliger qu'à découvrir à leur Superieure leur interieur , ou à la personne qu'elle commettoit pour cela , selon ce qui se pratique encore presentement dans quelques Ordres. En effet , quoique Jonas,dans la Vie de sainte Fare, Abbesse de Faremoutier , dise que les Religieuses de ce Monastere étoient aussi obligées de confesler à l’Abbesse les pechés, même les plus griefs, qu'elles avoient commis dans le monde, & qu'il ne falle pas mention du Prêtre ; neanmoins le mi nistere du Prêtre n'étoit pas pour cela exclus , comme reMabillon, marque le Pere Mabillon ; puisque saint Colomban, dont Annal. Be l'Institut étoit observé dans ce Monastere de sainte Fare nedict. T.I. pag. 357. après avoir marqué dans le Chapitre premier de son Peni tentiel , que l'on se confesseroit & que l'on découvriroit sa conscience avant que de se mettre à table , & avant que de se coucher, ordonne dans le Chapitre XXIX. que l'on declarera ses fautes à un Prêtre. Il s'est neanmoins trouvé des Abbesses tant en Orient qu'en Occident, qui ont eu assez de temerité pour qu'elles pouvoient entendre Dallam.Jx- les confessions de leurs Religieuses. Balsamon rapporte risGracolaf . l'exemple de quelques Abbelles parmi les Grecs qui deinterr. 34. manderent au Patriarche d’Antioche la permission d'en tendre les confessions des Religieuses qui leur étoient sollmises : ce que ce Prelar ne voulut pas accorder,avec raison, disant que ce pouvoir ne devoit être donné qu'aux Prêtres. Nous parlerons dans la suite de cette Histoire d'une Abbesse du Monastere de la Huelgas , de l'Ordre de Cîteaux en Espagne, qui prétendant avoir le même pouvoir que les Abbés de l'Ordre, & que tout ce qui leur étoit permis, lui étoicaussi permis, benifToit les Novices , expliquoit l'Evangile, montoit en Chaire pour prêcher ; & entendoit les confessions de ses Religieuses. Il y a eu aussi une Regle sous le nom de saint Eugippe, Abbé de saint Severin de Naples, dont on n'a plus de connoissance. Il s'en trouve encore une dans le Code des Regles des saints Abbés Paul & Etienne , que quelquesuns ont cru avoir été Solitaires d'Egypte. Holstenius a donné celle de faint Aëlrede; Abbé de Rival en Ecosse, TES PER qui contient de instructions qu'il donne à la fæur, qui s'é- Realtspx Enfin il y a eu encore en France la Regle des Grignans , par . Bulteau , Histoire de De l'ancienne Congregation du Mont-Cassin, appellée aussi de la Grotte et de saint Benoît. O UOIQUE dès les premieres années de l'établissement CONGRE: de l'Ordre de saint Benoît , il semble qu'il ait été di- GATION DU visé en plusieurs Congrégations,elles ne formoient pas nean-Cassin. moins de corps distincts & separés. La premiere qui ait, pour ainsi-dire , formé un Ordre nouveau sorti de la tige de celui de saint Benoît , est celle de Cluny, qui ne fut fondée que l'an 910. La plus ancienne de ces Congrégations est celle du Mont-Cassin,ainsi appellée du nom de ce celebre Monastere, Chef de tout l'Ordre de saint Benoît. On lui a donné aufli le nom de la sainte Grotte , à cause du Monastere qui a été bâti où étoit la Grotte ou Caverne , qui servit de premiere demeure à saint Benoît, lorsqu'il se retira à Subiago : quelques-uns ont aussi donné à cette Congrégation le nom de saint Benoît,Pátriarche de cet Ordre. Il ne se passa rien de . considerable sous le gouvernement de l'Abbé Constantin, qui succeda à saint Benoît . Simplicius qui prit la place de Constantin, contribua beaucoup à la propagation de cet Ordre, aïant publié la Regle du saint Fondateur,qui n'étoit CONGRE- gueres connuë que dans les Monasteres qui avoient été fontGATION DU dés de son vivant , & il excita les autres Communautés ReCassin. ligieuses à la recevoir & à s'en servir pour perfectionner leurs Observances. Vital & Bonit furent Abbés du Mont-Cassin après Simplicius ; mais le gouvernement de Bonit ne fut pas tranquille. Ce fut de Ion tems que la prédiction de saint Benoît s'accomplit. Ce Saint avoit averti 'ses Disciples que tous les édifices du Mont-Caffin seroient renversés par les Lombards. Il n'avoit pu détourner ce malheur , ni par ses prieres , ni par ses larmes ; il avoit seulement obtenu de Dieu que tous les Religieux échapperoient des mains de ces Barbares. La chose arriva comme il l'avoit prédite l’an 580, les Lombards. conduits par un de leurs Chefs, atraquerent de nuit les Monasteres & s'en rendirent les maîtres. L'Abbé Bonit & ses Religieux ne laisserent pas de fe fauver , emportant avec eux quelques meubles & quelques Livres, entre lesquels étoit l'Autographe de la Regle & le poids du pain, avec la mesure du vin qu'elle prescrit pour le repas . Ils vinrent à Rome, où ils furent favorablement reçus du Pape Pelage II. qui leur permit de bâtir près le Palais de Latran , un Monastere, sousle titre de saint Jean-Baptiste, de saint Jean-l'Evangeliste & de saint Pancrace. Il y avoit près de cent quarante ans que les Benedi&tins demeuroient dans ce Monastere,aïant presque perdu l’esperance de retourner à celui du Mont-Cassin, qui selon toutes les apparences, devoir demeurer enseveli sous ses ruines. Il avoit fervi pendant un tems de retraite aux bêtes sauvages ; mais quelques Solitaires & Anachorettes y avoient établi leur demeure l’an 720. lorsque le Pape Gregoire II. qui appliquoit tous les soins à faire fleurir l'état Monastique, après avoir non seulement fait rétablir à Rome plusieurs Monasteres ruinés , en avoir fondé de nouveaux,& changé même sa maison en un Monastere , songea à relever les bâtimens de celui du Mont-Cassin.Petronax,qui fut l'instrument dont il se servit pour executer son destein , étant venu à visiter les saints lieux , avoit peut être eu del sein de fonder quelque Monastere : mais le Pape Gregoire lui persuada d'aller au Mont-Cassin, & l'engagea de travailler au rétablisement de ce Monastere. On ne sçait s'il écoic Rome pour y déja engagé dans la profession Monastique : il est seur au Congre: peut cette folemnité ait été instituée par l'Abbé Petronax. Dieu donna une grande benediction à ses travaux , & la Communauté devint fort nombreuse en peu de tems : il y eut même des Princes qui voulurent être de ses Disciples , comme Carloman Duc & Prince des François , fils du fameux Charles-Martel Maire du Palais. Ce Prince qui avoit eu en partage l'Allemagne & la Thuringe , après avoir follmis par la force de ses armes , avec le secours de Pepin son frere, ces peuples qui s'étoient revoltés en plusieurs rencontres , renonça à ses États & vint à Rome,où il reçut l'an 747la consure Clericale & l'habit Monastique des mains du Pape magne ; il se CONGREGATION DU MONTCASSIN. Żacharie. Il se retira ensuite sur le Mont-Soracte , où il joi- pour y remarquer soigneusement & faint qui se |