ORDRETE Orprisiminer les differens , & les causes pour lesquelles on peut s'en rité du Pere immediat au tems de la vacance & de l'élection, Après que ce Statut eut été dressé,s. Étienne le présenta C'est une chose surprenante de voir le grand progrès quo à Religieux Citta. Religieux de cet Ordre qui par leur vie exemplaire étoient ORDRE DE l'admiration de tout le monde , enforte que comme il n'y avoit personne qui ne fe fît un honneur de posseder de li faintes ames & qui ne se trouvât heureux d'avoir de fi puisfants amis auprès de Dieu , on leur offroit des établissemens de tous côtés. Cette exacte Observance qu'ils pratiquoient, étoit encore dans toute la vigueur dans les Monasteres de cet Ordre vers le milieu du treiziéine fiécle, lorsque le Cardinal de Vitri écrivit fon Histoire d'Occident ; car parlant de ces Religieux , il dit que toute l'Eglife de Jesus-Christ écoit remplie de la haute réputation & opinion de leur sainteré, comme de l'odeur d'un baume tout divin , & qu'il n'y avoit aucun pais ni aucune Province, où cette vigne remplie de benedictions n'eût étendu ses branches. Et en décrivant leurs Observances , il dit ; qu'ils ne fe fervoient ni de peaux ni de chemises , ne mangeoient de la viande que dans grandes maladies , qu'ils ne mangeoient point non plus ni poisson , ni æufs , ni lait, ni fromage , sinon quelquefois par extraordinaire & quand on leur en donnoit par charité. . Que leurs Freres Convers qui demeuroient dans les Fermes à la campagne , hors l'Abbaïe , ne beuvoient point de vin. Que les Religieux du Chour & les Freres ne couchoient que sur des paillasses , revêtus de leurs Tuniques & Cucules. Qu'ils se levoient vers le minuit , & emploïoient le reste de la nuit jusqu'à l'Aube du jour à chanter les louanges de Dieu' ; & qu'après avoir chanté Prime & la Meffe', & dit leurs coulpes au Chapitre , ils s'occupoient tour le jour aur travail , à la lecture, ou à l'Oraison , fans jamais donner lieu à l'oisiveté ni à la paresse ; & que dans tous ces exercices, ils observoient un exact & continuel filence , à l'exception de l'heure qu'ils prenoient pour la Conference fpirituelle. Leurs jeûnes étoient continuels depuis la Fête de l'Exaltation de fainte Croix jusqu'à Pâques , & ils cxerçoient avec beaucoup de charité l'Hospitalité envers les pauvres. Sous le Pontificat d'Urbain IV. il commença à y avoir quelques divifions dans cer Ordre au sujet de la Carte de charité que quelques-unis interprétoient dans un sens qui leur éroit favorable , au préjudice de quelqu'autres qui lui donncient un autre sens. Ce Pape nomma pour arbitres che ce differend , Nicolas Evêque de Troyes , Etienne Abbé. Tomu V. Уу ORDRE DE de Marmoutier,& Godefroi de Baujeu de l'Ordre de saint CiTEAUX Dominique, Confesseur du Roi faint Louis. Mais ce Pape étant mort avant qu'il eût été terminé, Clement IV. qui lui succeda voulut en prendre connoissance ; & pour rémédier de bonne heure aux suites fâcheuses que pourroient avoir ces divisions, il ordonna à l’Abbé de Cîteaux,aux quatre premiers Abbés , & à plusieurs Abbés & Religieux de cet Ordre , de le venir trouver à Perouse , afin d'apprendre de leurs propres bouches le sujet de leur differend: & après les avoir entendus, il regla l'an 1265. toutes leurs difficultés, en interprétant & changeant quelque chose dela Carte de charité en ce qui regardoit la police & le gouvernement de l'Ordre , & la jurisdi&tion des Superieurs, y ajoûtant même quelques nouveaux Reglemens ; mais il ne fit aucun changement dans les Observances. Cette Constitution du Pape appellée dans l'Ordre la Clee mentine , fut acceptée par ces Abbés dans Perouse , & depuis reçuë unanimement dans l'Ordre. L'an 1289. dans un Chapitre General , on ordonna que l'on feroit une compilacion de toutes les Ordonnances des Chapitres Generaux célébrés depuis le commencement de l'Ordre jusqu'en cette année; ce qui fait voir que l'esprit des Instituteurs s'étoit conservé jusqu'à ce tems-là. On y menace d'excommunication ceux qui auroient obtenu des privileges ou qui voudroient s'en servir. On défend d'y jamais parler de nourritureni d'y faire aucune mention de l'usage de la viande , & l'on condamne celui qui seroit si hardi que d'en parler , à jeûner ce jour-là au pain & à l'eau & à prendre la Discipline au Chapitre. Les Abbés & les Religieux de l'Ordre; soit qu'ils fussent en voïage , ou qu'ils demeurassent dans les Fermes ou autres dépendances de leurs Abbaïes, devoient observer les jeûnes préscrits par la Regle, de même que ceux qui demeuroient dans le Cloître. A l'égard de l'usage de la viande, on devoit s'en tenir à la Regle de saint Benoît , & personne n'en devoit manger qu'à l'Infirmerie , sinon ceux qui devoient faire un grand trajet sur mer. Elle devoit même être bannie de l'Infirmerie depuis la Septuagesime jusqu'à Pâques , & tous les Samedis de l'année on n'en devoit point user non plus que de mets assaisonnés avec la graisse,ce que devoient observer ceux-mêmes qui étoient obligés de man |