SISIDORE. ao Refe&oire avec les Religieux, à moins qu'il ne fût ma- RISLES DE lade. Pendant le tems de la refection, les portes du Monastere devoient être fermées pour n'y point donner entrée aux seculiers. Le travail des mains y elt ordonné. Les Religieux devoient eux-mêmes faire la cuisine , cultiver le jardin , pétrir le pain qu'ils devoient manger ; mais il y avoit des Laïques qui étoient emploïés aux bâtimens , à la culture des champs , & à faire le pain pour les hôtes & les malades. Quant aux habits, saint llidore ordonne que les Religieux n'en porteront point qui soient remarquables par leur prix & par leur propreté , ni qui soient vils & pauvres ; les vêtemens précieux ressentant le luxe & la mollesse ; & ceux qui font groflìers & méprisables, , pouvant causer du chagrin. ou même de la vanité selon le avant caractere des esprits. Il marque la forme & la qualité de leurs habits , qui sont une tunique, un capuce, un scapulaire, ou petite robe de peaux , un bon manteau ou froc; mais il leur défend de porter du linge, ni de se servir de certains vêtemens , & de certaines chaussures qui étoient en usage chez les autres Moines : ce qu'il improuve comme un abus. Ils devoient auffi avoir la tête rasée. Le P. Bonanni, dans son Catalogue des Ordres Religieux , a donné l'habillement d'une Religieuse de l'Ordre de saint Ifidore', & dit que la figure qu'il a fait graver, represente sainte Florentine , seur de ce faint Prelat , laquelle étoit Abbeffe d’un Monaftere de cet Ordre vers l'an 599. & qu'il l'a copiée sur celle que le Pere Beurier Celestin avoit donnée. Schoonebeck a fait aussi graver l'image d'une de ces Religieuses, & dit que fainte Florentine aïant fondé un Monastere vers l'an donna à ses Filles les Regles qui lui avoient été prescrites par faint Ifidore. Mais les uns & les atitres se sont trompés; puisque l'on ne suivoit point la Regle de saint Isidore dans le Monastere de sainte Florentine ; mais celle de S. Leandre, comme il paroît par le titre de cette Regle, & par la Preface qui cominence ainfi : Leander Dei misericordiam pergrate in Chrifto mibi filiæ de forori Florentina.... Perquirenti mihi, foror cariflima Florentina , quibus te divitiarum cumulis hæc nedem facerem , &c. Ce qui fe prouve aussi par plufieurs. Chapitres de cette Regle. Celle de saint Isidore au contraire ac fut faite que pour des hommes , & adressée aux Moines, 598. TUEUX. ܕ REGLE DE du Monastere d'Honori, comme il paroît par la Preface qui S.ISIDORE. commence ainsi : Sanétis fratribus in Cænobio Honorianenfi constitutis Isidorus , &c. Quant à ce Monastere, il n'en reste plus que la memoire , & on ignore même le lieu où il étoit situé. Saint Fructueux Archevêque de Brague , a beaucoup "DE S. FRU Co contribué à la propagation de l'état Monastique en Espagne. Le premier Monastere qu'il y bâtit dans les montagnes d’Asturie fut nommé Complute , parce qu'il étoit dedié à saint Juste & à S.Pasteur,qui avoient souffert le martyre à Complute ville du Roïaume de Castille , qu'on a depuis appellé Alcala de Hennarés. Il s'y forma une Communauté fore nombreuse de Moines , ausquels saint Fructueux donna une Regle & un Abbé. Entre les autres Monasteres qu'il fonda depuis,celui de None fue destiné pour des filles,dont la BienheureuseBenoîte fut Abbesse. Non seulement les personnes de l'un & de l'autre sexe qui étoient libres,&qui n'étoient point engagésdans le mariage;mais même les personnes mariées accouroient de toute part à S. Fructueux pour embrasser avec leurs enfans la profefion Monastique. C'est pourquoi il établit une nouvelle observance reguliere,accommodée à l'infirmité de l'un & de l'autre sexe. Les hommes & les garçons demeuroient dans les Monasteres d'hommes , & les femmes & les filles dans des Monasteres de leur sexe : ce qui ne se pratiquoit pas dans plusieurs faux Monasteres d'Espagne, où , sans aucune distinction de fexe, les hommes demeuroient avec leurs femmes,& les enfans avec les ferviteurs,donnant le titre d'Abbé à un Superieur qui ne leur commandoir que ce qu'ils vouloient : & s'ils recevoient de lui la Benedi&tion, c'étoit pour satisfaire plus impunément leurs cupidités : ce qui avoit été inventé afin que ces sortes de personnes , sous une fausse apparence de profession Religieuse , fussent exemưęs des Charges publiques . Les Prêtres qui fondoiene ces fortes de Monasteres y étoient poussés ou par un desir de passer pour vertụeux, ou par la crainte de perdre leurs dixmes & d'autres gains , s'ils ne les assuroient par ces écablissemens qui étoient agreables au peuple; mais faint FruEtueux,pour empêcher que les Disciples ne se portassenç au relâchement , leur defendit d'ayoir aucun commerce avec fes faux Monasteres. L'on vivoit bien d'un autre maniere dans : |