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T.V.P. 31

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Religieux de S. Isidore

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SISIDORE

au Refectoire avec les Religieux, à moins qu'il ne fût ma- REGLES DE lade. Pendant le tems de la refection, les portes du Monaftere devoient être fermées pour n'y point donner entrée aux feculiers. Le travail des mains y eft ordonné. Les Religieux devoient eux-mêmes faire la cuifine, cultiver le jardin, pétrir le pain qu'ils devoient manger; mais il y avoit des Laïques qui étoient emploïés aux bâtimens, à la culture des champs, & à faire le pain pour les hôtes & les malades. Quant aux habits, faint Ifidore ordonne que les Religieux n'en porteront point qui foient remarquables par leur prix & par leur propreté, ni qui foient vils & pauvres ; les vêtemens précieux reffentant le luxe & la molleffe & ceux qui font groffiers & méprifables, pouvant caufer du chagrin ou même de la vanité felon le different caractere des efprits. Il marque la forme & la qualité de leurs habits, qui font une tunique, un capuce, un fcapulaire, ou petite robe de peaux, un bon manteau ou froc; mais il leur défend de porter du linge, ni de fe fervir de certains vêtemens, & de certaines chauffures qui étoient en ufage chez les autres Moines: ce qu'il improuve comme un abus. Ils devoient auffi avoir la tête rafée. Le P. Bonanni, dans fon Catalogue des Ordres Religieux, a donné l'habillement d'une Religieufe de l'Ordre de faint Ifidore, & dit que la figure qu'il a fait graver, reprefente fainte Florentine, fœur de ce faint Prelat, laquelle étoit Abbeffe d'un Monaftere de cet Ordre vers l'an 597. & qu'il l'a copiée fur celle que le Pere Beurier Celeftin avoit donnée. Schoonebeck a fait auffi graver l'image d'une de ces Religieufes, & dit que fainte Florentine aïant fondé un Monaftere vers l'an 598. donna à fes Filles les Regles qui lui avoient été prescrites par faint Ifidore. Mais les uns & les autres fe font trompés; puifque l'on ne fuivoit point la Regle de faint Ifidore dans le Monaftere de fainte Florentine; mais celle de S. Leandre, comme il paroît par le titre de cette Regle, & par la Preface qui commence ainfi Leander Dei mifericordiam pergrate in Chrifto mibi filia & forori Florentina....Perquirenti mihi, foror cariffima Florentina, quibus te divitiarum cumulis hanedem facerem, &c. Ce qui fe prouve auffi par plufieurs Chapitres de cette Regle. Ĉelle de faint Ifidore au contraire ne fut faite que pour des hommes, & adreffée aux Moines

S.ISIDORE.

REGLE DE du Monaftere d'Honori, comme il paroît par la Preface qui commence ainfi : Sanctis fratribus in Canobio Honorianenfi conftitutis Ifidorus, &c. Quant à ce Monaftere, il n'en refte plus que la memoire, & on ignore même le lieu où il étoit fitué.

REGLE DE

TUEUX.

Saint Fructueux Archevêque de Brague, a beaucoup S. FR U C- contribué à la propagation de l'état Monaftique en Espagne. Le premier Monaftere qu'il y bâtit dans les montagnes d'Afturie fut nommé Complute, parce qu'il étoit dedié à faint Jufte & à S.Pafteur,qui avoient fouffert le martyre à Complute ville du Roïaume de Caftille, qu'on a depuis appellé Alcala de Hennarés. Il s'y forma une Communauté fort nombreuse de Moines, aufquels faint Fructueux donna une Regle & un Abbé. Entre les autres Monafteres qu'il fonda depuis,celui de None fut deftiné pour des filles, dont la Bienheureuse Benoîte fut Abbeffe. Non feulement les perfonnes de l'un & de l'autre fexe qui étoient libres,&qui n'étoient point engagésdans le mariage,mais même les perfonnes mariées accouroient de toute part à S. Fructueux pour embraffer avec leurs enfans la profeffion Monaftique. C'eft pourquoi il établit une nouvelle obfervance reguliere,accommodée à l'infirmité de l'un & de l'autre fexe. Les hommes & les garçons demeuroient dans les Monafteres d'hommes, & les femmes & les filles dans des Monasteres de leur fexe : ce qui ne fe pratiquoit pas dans plufieurs faux Monafteres d'Espagne,où fans aucune diftinction de fexe, les hommes demeuroient avec leurs femmes,& les enfans avec les ferviteurs,donnant le titre d'Abbé à un Superieur qui ne leur commandoit que ce qu'ils vouloient: & s'ils recevoient de lui la Benediction, c'étoit pour fatisfaire plus impunément leurs cupidités : ce qui avoit été inventé afin que ces fortes de perfonnes, fous une fauffe apparence de profeffion Religieufe, fuffent exemtes des Charges publiques. Les Prêtres qui fondoient ces fortes de Monafteres y étoient pouffés ou par un defir de paffer pour vertueux, ou par la crainte de perdre leurs dixmes & d'autres gains, s'ils ne les affuroient par ces établiffemens qui étoient agreables au peuple; mais faint Fru&tueux, pour empêcher que fes Difciples ne fe portaffent au relâchement, leur defendit d'avoir aucun commerce avec es faux Monafteres. L'on vivoit bien d'un autre maniere

dans

Religieuse de S. Isidore

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